À savoir...
Pour vos recherches dans nos bases de données, pensez à utiliser :- le caractère "*" (étoile) pour remplacer 1 ou plusieurs caractères,
- le caractère "?" (point d'interrogation) pour remplacer un caractère unique.
EXEMPLES :
Ainsi "CLA*" vous renverra par exemple CLAD, CLADÉ, CLADDEN, CLAUDE, etc, et "CLAD?" vous renverra par exemple CLADE, CLADÉ.
De même, « Fr* » vous renverra vers François, François Joseph, François Xavier Antoine ou Franciscus, etc...
STACKLER
Une très ancienne famille du Tyrol
dont les formes primitives sont, indistinctement, orthographiées :
STACKHLER / STÄKKELER / STAGGLER / STACKL / STÖCKL
L'étymologie
de ce surnom provient du vieil haut-allemand stachilla, c'est-à-dire : zugespitzter Stab / bâton dont l'une des extrémités est taillée en pointe.
En dialecte tyrolien, il est appelé le Stackl.
Origines
Le premier cité, autour de 1190, est Enricus Stokelinus, à Bozen / Bolzano, localité toute proche de Meran / Merano, alors capitale du Tyrol établie sur le versant italien de la voie romaine qui, passant par le Col du Brenner, dans les Alpes Centrales, relie Innsbruck à l'Italie du Nord et Venise.
Puis, le second cité, en 1266, est Herr Stokelinus de Materei - aujourd'hui Matrei-am-Brenner - sur le versant tyrolien de cette même voie romaine, la vallée de Wipp.
D'autres suivent : Wernher Staechel en 1307, Peter des Staechellers / Stagglers en 1369, Hans Stakeler / Stäkkeler en 1401 ... dans la vallée du Stubai, importante vallée glaciaire aux versants réguliers tapissés de mélèzes, affluente de celle de Wipp.
En 1432, à la demande de Frédéric IV de Habsbourg dit "à la bourse plate", est achevé le premier Recensement des habitants de la vallée du Stubai, dans lequel figure la famille Stackler. Un second recensement intervient en 1775, sous le règne de l'impératrice Marie Thérèse de Habsbourg, mentionnant toujours les Stackler qui se perpétuent de nos jours, dans cette même vallée et ses alentours.
Aujourd'hui encore, on dénombre une vingtaine de noms attestés dans cette vallée en
1432, puis en 1775 et toujours représentés : Egger, Ferchl, Kindl, Nocker, Ragg, Zorn ...
Lieux éponymes
La Charte de Meinhard II, comte de Görtz Tyrol (1258+1295) mentionne, dès 1288, le Schwaighof ze Stekkel, importante cour fermière d'élevage de bétail,
construite à près de 1.600 mètres d'altitude dans cette même vallée du Stubai.
Il n'en reste aujourd'hui qu'un important alpage, le Stöcklenalm, attesté depuis 1765.
Une autre édification, sans doute postérieure, située en aval à environ 1.200 mètres d'altitude, le Stacklerhof, est divisée en Oberen- et Unteren-Stacklerhof, vers l'an 1600.
L'augmentation du nombre des habitants de cet ensemble conduit à un morcellement supplémentaire en 1627.
En ce début de XXI ème siècle, ce lieu est un hameau appelé Stackler où s'élèvent une douzaine de maisons et un hôtel, à l'enseigne du Stacklerhof.
Ce hameau fait partie de la commune de Neustift-im-Stubaital, la seconde commune la plus importante du Tyrol en termes de superficie, distante de 25 kilomètres d'Innsbruck, capitale de la province.
Dans les Pays antérieurs autrichiens, en Haute Alsace :
Le premier mentionné, à ce jour, dans les actes alsaciens, se nomme, comme le premier du nom connu au Tyrol, Henri Stackhler. Il est Prévôt de Battenheim.
L'appartenance du village de Battenheim aux Habsbourg est rappelée dans ses armoiries : "de gueules à la fasce d'argent (qui est Habsbourg), au fer de cheval d'or brochant sur le tout".
Sous les lys, l'Armorial Général de France les enregistrera ainsi modifiées :
"d'argent à un fer de cheval de sable".
Henri meurt le 21 janvier 1646 à Ensisheim, siège de la Régence autrichienne.
Sa descendance, toujours représentée, conserve la charge de Prévôt de Battenheim jusqu'à la Révolution de 1789 et reste, longtemps, essentiellement implantée aux environs de ce village.
Elle est archétypique, dans un temps situé entre le Traité de Westphalie et la fin des institutions de l'Ancien Régime, d'un milieu social alsacien dont les alliances successives forment un groupe homogène se transmettant, de père en fils ou d'oncle à neveu, les fonctions locales de pouvoir et de justice. Au XIXème et au XXème siècle, de nombreux descendants assument cette hérédité en exerçant des fonctions édilitaires.
La lignée des Prévôts de Battenheim :
Henri laisse deux fils survivants :
Parmi les enfants de Michel :
Dans leur descendance, signalons, au quatrième degré : Victor Schoelcher (1804 + 1893, inhumé au Panthéon, à Paris en 1949). Sous-Secrétaire d'Etat au Ministère de la Marine du gouvernement provisoire de la République, il présente, le 27-4-1848, le décret portant abolition de l'esclavage dans les colonies françaises. Sous la III ème République, il sera nommé Sénateur inamovible.
Parmi les petits-enfants de Michel : Christophe III a notamment deux enfants :
Né vers 1615, Samuel épouse, vers 1640, Elisabeth Schrott / Schrotter-in, peut-être la fille de Jacques, Prévôt de Wittenheim. Succédant à son père comme Prévôt de Battenheim, il apparaît, dès 1659 - grâce aux registres de la paroisse voisine de Sausheim plus anciens que ceux de celle de Battenheim qui sont conservés à partir de 1731 seulement, et encore très lacunaires jusqu'en 1770 - comme un personnage important, souvent sollicité pour être parrain lors de baptêmes ou témoin lors de mariages.
En juillet 1662, il figure dans une correspondance échangée entre Mulhouse et Battenheim au sujet du moulin de Modenheim, tenu par Jean Ulrich Reinhard
(Archives de la Ville de Mulhouse).
L'inventaire de sa succession est rédigé en juin 1699.
Le partage est réalisé entre ses cinq enfants survivants :
En sa qualité d'aîné, Christophe, qui possède alors la charge de Lieutenant des Chasses du Roi, fait enregistrer en 1697 les armes de sa famille : " de sinople au lion d'or lampassé de gueules " sous le registre Brisack de la Généralité d'Alsace, dans l'Armorial Général de France dressé par Charles d'Hozier sur l'ordre du roi Louis XIV.
Le document original attestant l'enregistrement du blason est toujours conservé dans les archives familiales.
Son nom est orthographié Stacker dans ce manuscrit qui est l'armorial français le plus ancien traitant de la Province d'Alsace. De telles erreurs de transcription par l'administration française des noms à consonance germanique y sont, d'ailleurs, si nombreuses qu'elles feront l'objet d'un ouvrage rectificatif, publié au XIXème siècle.
Succédant à son père, en 1698, comme Prévôt de Battenheim, Christophe prête volontiers de l'argent. Avec son frère Barthélemy, il figure, en 1700, parmi les créanciers des frères Jacques et Michel Mensch, de Ruelisheim dont la dette contractée, afin d'acquérir une ferme à Ruelisheim, s'élève à plus de 2.000 livres bâloises. (BERGHA 66) En 1702, il représente la communauté villageoise lors de la rédaction d'un bail emphytéotique portant sur un pré situé près du moulin de Battenheim dont le locataire est le meunier Georges Dietsch (BERGHA 50).
A Battenheim, il possède plusieurs propriétés dont celle qu'il habite : "zuem Leüwen", maison d'habitation avec grange, étable et dépendances, estimée 2.600 livres bâloises. A Rixheim, une autre propriété lui appartient également, avec maison d'habitation, grange, pressoir, jardin et dépendances estimée 2.000 livres bâloises, ainsi qu'une maison "située au milieu de la ville d'Ensisheim", vendue pour 900 livres bâloises.
Christophe meurt le 25 octobre 1708, à Rixheim.
Il laisse cinq enfants de son premier mariage avec Veronica Ebel / Ebelin, fille de Jean, Prévôt de Hirtzfelden, parmi lesquels :
et cinq autres enfants de son second mariage, le 12 juin 1691 à Habsheim, avec Anne Marie Abbt-in, soeur de Jean-Baptiste, Prévôt et Juge d'Ensisheim, Conseiller du Roi,
Greffier de Habsheim et du Baillage de Landser, marié à Anne Marie Weissrock - elle-même fille du Prévôt d'Ensisheim, et alliée à la famille, de robe, de Schwilgué - dont :
L'une de ses trois filles, Marie Anne, épouse Béat-Jacob Muller, Prévôt de Bartenheim.
Barthélemy épouse, le 26 avril 1678 à Flachslanden, Marie Salomé Burner-in, fille et petite-fille du Prévôt de Flachslanden.
Parmi leurs six enfants survivants :
A cette époque, la branche puînée, fondée par Barthélemy, devient l'aînée subsistante. Elle le demeure aujourd'hui.
Parmi les quatre enfants survivants de Jean Henri II :
Il devient Prévôt de Balschwiller. Veuf, il épouse, en 1751, Eve Beck-in.
Jean Henri III (°ca 1715 +1790) succédant au cousin germain de son père, en 1741, comme Prévôt de Battenheim, épouse, en 1742 à Ottmarsheim, sa cousine issue de germain Catherine Brodhag-in, fille de François Joseph, Prévôt d'Ottmarsheim et d'Anne Catherine Ebel-in, petite-fille, nièce et soeur du Prévôt d'Hirtzfelden.
Ils ont quatre enfants survivants :
Par ce mariage, Jean-Baptiste hérite cet important relais, situé sur la route de Strasbourg à Bâle. Reconstruit en 1742, il peut abriter jusqu'à 28 chevaux de relais et 8 de diligence et reste en fonction jusqu'à l'utilisation de la ligne de chemin de fer Strasbourg - Bâle, terminée en 1841. La descendance de Jean-Baptiste le conserve jusqu'à son arrière-petit-fils qui le vend, vers 1882, à un parent, Constant Andlauer de Kogenheim.
Exploitant en même temps un grand train de culture, Jean-Baptiste est une personnalité locale et l'un des plus gros propriétaires fonciers de l'arrondissement. Il est également directeur du dépôt de tabac de Benfeld. Il laisse six enfants.
(Nouveau Dictionnaire de Biographie Alsacienne)
François Antoine III (°1719 +1789) auteur de la branche cadette dite de Rouen, Prévôt de Meyenheim, Conseiller du Roi et son Procureur en la Prévôté royale d'Ensisheim, épouse, en 1748 à Soultz, Marie Agathe Richard-in, fille du Prévôt de Bollwiller et de Marie Elisabeth Schmidt / Schmidlin dont le portrait de la mère, Elisabeth Meich (°1668 +1750), est conservé au musée d'Unterlinden, à Colmar.
Il laisse trois enfants survivants :
Roi, Maison et Couronne de France de la Chancellerie établie près le Conseil Souverain
d'Alsace et Procureur fiscal du Val d'Orbay.
De nombreux livres sont consacrés à sa biographie. (N.D.B.A. opus cit.)
Lors de la Révolution de 1789,
l'orthographe du nom est fixée sous sa forme actuelle : Stackler.
Plusieurs personnages émigrent "pour se soustraire aux violences du parti révolutionnaire", tels François Joseph, de Zimmersheim, réfugié en Suisse avec son épouse Catherine Berger et leurs jeunes enfants ou Antoine, de Baldenheim.
Au XIX ème siècle :
de la branche aînée,
rameau aîné dit de Benfeld, issu de Jean-Baptiste
Veuf, il épouse, en 1813 à Matzenheim, sa cousine au 5ème degré, Marie Adélaïde Rohmer, fille du Maire de Matzenheim et de Marie Anne Herrenberger, issue d'une famille alliée, pendant quatre siècles, aux oligarchies des villes de Basse Alsace où elle s'est illustrée, et soeur de Louis R. Maire de Benfeld (1830-1831), puis Capitaine Commandant de la Garde nationale de Benfeld (1831).
Ayant pris la succession de son père comme Maître de poste et directeur du dépôt de tabac de Benfeld, et malgré les édits de la Terreur qui ont aboli les privilèges dont bénéficiaient les Maîtres de poste, sa fortune est évaluée à 50.000 F en 1807, ainsi que 45 ha de terres dont une grande partie plantée en tabac.
En 1828, sa veuve reçoit, dans son relais, le Roi Charles X, lors de sa visite en Alsace. (N.D.B.A. opus cit.)
Une avenue de Sedan perpétue, aujourd'hui, le nom de Stackler.
du rameau puîné dit de Battenheim, issu de François Xavier
(N.D.B.A.opus cit.)
Réfugié avec sa mère à Paris lors de l'Annexion, il y fait ses études. Reçu Interne des Hôpitaux de Paris, il devient Membre de la Société anatomique et de la Société clinique. Il consacre sa vie à effectuer des travaux dans le domaine de la recherche médicale sur les produits antiseptiques solubles et laisse des ouvrages sur ce même sujet. (N.D.B.A.opus cit.)
A la fin de la Première Guerre, il retourne en Alsace pour épouser Cécile Laugel, soeur de l'homme politique et mécène Anselme Laugel (°1851 +1928). (N.D.B.A.opus cit.)
de la branche cadette dite de Rouen, issue de François André
Au XX ème siècle :
de la branche aînée de Benfeld, installée à Sedan :
Après ses études secondaires à Sedan, il entre à l'Ecole Supérieure de filature et de tissage de Mulhouse d'où il sort ingénieur textile (promotion 1924) et rejoint l'affaire familiale Stackler et fils afin de poursuivre l'oeuvre industrielle.
Avec Guy (°1906 +1974) son frère cadet, également ingénieur textile de Mulhouse (promotion 1925), Vice-président de la C.C.I. de Sedan, Chevalier de la Légion d'Honneur, ils développent des activités de filature de laine, tissage, teinture, apprêts et emploient jusqu'à 250 ouvriers.
En 1973, son fils aîné Gilles (°1947) représentant de la quatrième génération, vient les seconder.
Cependant, compte-tenu de l'évolution de la mode du prêt-à-porter féminin depuis l'après-guerre, Ivan décide d'arrêter la production et de procéder à la dissolution de l'entreprise par liquidation à l'amiable. Il reste encore 110 salariés.
Maire-adjoint de Sedan (1941-1944), Vice-président de l'Union syndicale patronale industrielle du textile de France. Croix de Guerre, 1 citation.
du rameau puîné de Battenheim :
de la branche cadette de Rouen :
Chevalier de la Légion d'Honneur, Commandeur de l'Ordre de Saint Grégoire le Grand.
Hors de France
en Autriche
Il reste, à notre époque, une dizaine de foyers porteurs du nom de STACKLER, essentiellement localisés dans la province du Tyrol.
en Allemagne
La présence de STACKLER est attestée dès 1617, à Ulm avec le baptême de Gotthart STAEKLER, fils de Pierre. Peut-être en provenance de la vallée tyrolienne du Stubai ?
Aujourd'hui, il subsiste, également dans ce pays, une dizaine de foyers, porteurs du patronyme STACKLER / STAECKLER appartenant, sans doute, à des lignées distinctes.
Une lignée a pour auteur Pierre STÄCKLER, né vers 1746, près d'Heidelberg.
Soulignons qu'une importante propriété a longtemps existé à Sinsheim, près d'Heidelberg également, dont il ne reste, aujourd'hui, que le souvenir perpétré par une rue et une station de tramway appelées : am Stackler.
Une autre lignée, dont l'auteur Hubert STACKLER aurait quitté Battenheim à l'époque révolutionnaire, est installée depuis le début du XIX ème siècle à Hanovre et à Leipzig. Aujourd'hui, on la trouve également à Berlin.
au Canada
dans la province du Québec, le Lac Stackler, proche de Saguenay - Lac Saint Jean, est ainsi appelé en mémoire de deux frères, originaires du Haut-Rhin mais non rattachés à ce jour.
Successivement Supérieurs d'une Congrégation catholique missionnaire active dans cette contrée, ils sont morts à la fin du XIX ème siècle.
Antoine Stackler