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Stackler

Le nom de famille STACKLER est essentiellement localisé dans le secteur de Battenheim.

En dialecte le "Stackla" est un petit bâton.

On peut sans doute le rapprocher du Stab qui représentait le bâton de l'autorité. D'où le nom de "Stabhalter" pour le prévôt.

Ce n'est sans doute pas par hasard que les STACKLER ont exercé cette fonction des générations durant.

Pour pouvoir établir avec certitude le lien entre la fonction et l'origine du patronyme il faudrait remonter bien au delà des premières mentions connues.

Ces dernières, dans l'état actuel des recherches, ne dépassent pas au plan local le XVIè siècle.

Avant de s'intéresser à la souche hautrhinoise, signalons que le nom est représenté au Tirol dès le XIIIè siècle, et plus particulièrement dans le Stubaithal (Tiroler Familiennamenkunde par Karl FINSTERWALDER).

 

Les registres de Battenheim

Les anciens registres paroissiaux de Battenheim ne sont conservés qu'à partir de 1731.

Et encore sont-ils très lacunaires jusqu'en 1770, à tel point qu'en 1771 un registre complémentaire fut réalisé pour pallier aux manques du premier volume.

Eric DEIS a entièrement analysé ces registres dans le cahier 15 de la collection Alexsys, cahier publié par la section de Mulhouse du Cercle Généalogique d'Alsace.

Il nous est néanmoins possible d'avoir une information antérieure grâce aux registres plus anciens de la paroisse voisine de Sausheim.

Samuel STACKLER, personnage important, y fut souvent sollicité pour être parrain lors des baptèmes ou témoin lors des mariage et ce dès 1659.

En juillet 1662 il figure dans une correspondance échangée entre Mulhouse et Battenheim au sujet du moulin de Modenheim tenu par Jean Ulrich REINHARD.

Dans ce document il est qualifié de prévôt de Battenheim (Archives de la Ville de Mulhouse). Il détenait toujours cette charge en 1678.

Est-ce le même Samuel qui habitait Cernay en 1674, année où lui naquit une fille prénommé Anne Christine ?

Ce Samuel, époux de Marie Madeleine SCHÜTZ, est alors qualifié de "Collector Vectigalium" dans l'acte, rédigé à cette époque en latin.

Cette fonction de receveur du péage consistait à encaisser, pour le compte du seigneur et de la ville, les taxes qui étaient exigées des personnes et des marchandises transitant par la ville de Cernay.

En juin 1699 on procéda à la rédaction de l'inventaire de la succession du défunt Samuel STACKLER, prévôt de Battenheim. Le partage se fit entre ses cinq enfants survivants.

Deux filles: Anne Marie, épouse de François ROSSÉ et Marie Anne épouse d'un BRODHAG d'Ottmarsheim.

Trois garçons: Barthélémy, Henri et Christophe.

Christophe Stackler le prévôt

Christophe suivit les traces de son père et fut à son tour prévôt de Battenheim.

Le cabinet parisien d'héraldistes du Roi, tenu par la famille D'HOZIER, attribua à Christophe STACKLER (dont le nom fut par erreur transformé en STACKER) les armoiries suivantes : "de sinople à un lion d'or, lampassé de gueules" (Armorial de la Généralité d'Alsace).

Christophe fut alors qualifié dans cet armorial de "lieutenant de chasse et bourgeois à Batteinheim".

En 1702 il représenta la communauté villageoise lors de rédaction d'un bail emphytéotique (bail de très longue durée). Ce bail portait sur un pré se trouvant près du moulin de Battenheim et le locataire en était Georges DIETSCH, le meunier (BERGHA 50).

Sans doute très aisé, Christophe prêta volontiers de l'argent. Avec son frère Barthélémy il figure en avril 1700 parmi les créanciers des frères Jacques et Michel MENSCH de Ruelisheim. Ces derniers avaient contracté une dette de plus de deux mille livres afin d'acquérir une ferme à Ruelisheim (BERGHA 66).

Parmi ses enfants Christophe eu un fils prénommé Imier, en l'honneur du saint patron de la paroisse, fils qui fit des études théologiques. Ordonné prêtre en 1710, il fut curé de Bergholtz, Oderen et Hésingue où il décéda en 1746 (KAMMERER, Répertoire du Clergé d'Alsace).

Une fille de Christophe, Anne Marie, épousa en 1720 à Feldkirch Richard PFULB. Elle décéda jeune en 1734 et sa pierre tombale est toujours conservée au cimetière de Feldkirch (Thiébaut WALTER, Alsatia superior sepulta).

 

Une famille nombreuse à Battenheim

Barthélémy, frère de Christophe, eu également de nombreux enfants, dont François Antoine qui se voua à la prêtrise et fut curé de Hégenheim.

Le relevé d'Eric DEIS permet de situer plusieurs couples au début du XVIIIè siècle.

Joseph, fils de Samuel, épousa Marie Anne BRENDLIN et eu sept enfants.

Jean Henri, époux de Catherine BRODHAG, fut prévôt de Battenheim. Huit enfants issus de ce couple naquirent à Battenheim entre 1743 et 1755.

Parmi eux citons François Joseph qui s'unit à Catherine BERGER de Rixheim, et Catherine qui épousa Jean SOHLER le médecin de Sausheim.

Autre couple, celui de Jean Michel, né vers 1706, et Marie Anne RAYMAN. Il fut garde des forêts royales et ses enfants s'allièrent aux familles ERNST et TRITSCH.

Un Jean Imier STACKLER, fils de Henri, épousa à Balschwiller en 1728 Marguerite CHRISTEN, puis en 1751 Eve BECK. Il résida à Balschwiller où il fut bien entendu prévôt du village.

Jean Ulrich et sa descendance

Né vers 1689, Jean Ulrich STACKLER avait épousé Catherine WEIS.

De nombreux enfants naquirent à Battenheim.

Quatre garçons laisseront postérité du nom. Henri se maria avec Anne Marie RUDOLF, Joseph épousa Barbe ERNST, Jean s'unit à Elisabeth FISCHESSER. Jean Michel, quant à lui, prit pour femme en 1761 Catherine GYON la fille de l'instituteur.

Une bonne dizaine d'enfants vinrent égailler ce couple.

Fait assez rare, parmi les enfants nous relevons deux paires de jumeaux. La première en 1766: Jean et Anne Marie, la seconde dix ans plus tard, Marie Rose et Marie Agathe.

Plusieurs enfants auront à leur tout descendance.

Citons la fille Catherine qui épousa en 1788 Jean Frédéric CONROY membre du Conseil Souverain d'Alsace.

Mentionnons aussi le fils François Xavier, né en 1763, qui alla se marier en 1807 à Pfastatt avec Agathe EHRBURGER. Le couple résidait vers 1820 dans la maison numéro 114.

Pfastatt connut par ailleurs l'installation d'un autre STACKLER, issu de Jean STACKLER de Battenheim et d'Elisabeth FROSSARD. Prénommé Jean et boulanger de métier il épousa en 1804 Catherine BURGART et en 1813 Catherine ROTZINGER de Hombourg.

Une famille de notables

Prévôts, membres du Conseil Souverain d'Alsace, prêtres, les STACKLER ont de tout temps figurés en bonne place parmi les notabilités villageoises.

En 1766 François Joseph STACKLER, le fils du prévôt, était laboureur à Battenheim. Il figurait, avec Joseph et Barthélémy, sur la liste des miliciables. Le scribe précisa, sans doute pour tenter une exemption de service, que François Joseph alors âgé de 21 ans tenait "un des plus grand labourage" de la commune.

A la même époque naquit à Meyenheim François Antoine STACKLER. Son père était prévôt du village et avait épousé Agathe RICHERT de Soultz.

Après des études au collège royal de Colmar puis au séminaire de Porrentruy François Antoine fut ordonné prêtre en 1777. Il desservit ensuite, en tant que vicaire, les paroisses de Landser et Soultz.

Curé de Neuve Eglise il émigra pour ne pas prêtre le serment révolutionnaire.

Revenu dans sa paroisse il fut arrêté le premier février 1796 et exécuté deux jours plus tard (KAMMERER, opus cité).

Un André STACKLER est mentionné comme bailli de Schoppenwihr, juste avant la Révolution.

A Pairis, dans le val d'Orbey, les comptes de l'abbaye font ressortir en 1709 la présence de Sébastien STACKLER. Pensionnaire de l'établissement religieux depuis juin 1707 il recevait "le déjeûner, à d"ner et à souper".

André GANTER