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Stromeyer - Strohmeyer - Straumeyer

Deux étymologies sont possibles pour l'ancien nom de famille STROMEYER qui contient le mot Stroh (en français paille).

La première fait appel au verbe mähen, en alsacien maje et en français faucher. Le Strohmeyer serait dans ce cas un faucheur.

La seconde utilise la fonction de Meyer, c'est-à-dire fermier. Le Strohmeyer serait alors le préposé chargé de récolter la d"me pour la paille (la dixième gerbe revenant à l'Eglise).

 

Le Dictionnaire Historique et Biographique de la Suisse mentionne une famille STRAUMEYER (STROHMEYER) actuellement éteinte et originaire du canton primitif d'Uri.

Implantée à Bürglen puis à Altdorf, elle portait comme armoiries "d'azur au tau accompagné en chef d'une étoile, adextrée d'un croissant, à dextre et à senestre d'une étoile en pointe de trois coupeaux, le tout d'or".

Un registre de renouvellement de biens appartenant au prieuré de Saint-Morand daté de l'an 1465 nous apprend que Hans STROWMEYER était à cette époque bourgeois d'Enschingen.

Depuis l'incendie qui avait ravagé en 1466 l'église de Sigolsheim, une statue de la Vierge sauvée des flammes avait été placée dans l'église basse de la petite ville haut-rhinoise de Kientzheim.

Dès lors un pélerinage se mit en place et de nombreux miracles furent attribués à cette statue.

Ce fut le cas en 1467 pour le petit Jean, fils de Jean STROMEYER d'Enschingen qui revint miraculeusement à la vie par l'intercession de Notre Dame de Kientzheim (Liste des miraculés publiée par Louis TSCHAEN).

Toujours à Enschingen, Christophe (Stoffel) STRAUWMEYER possédait en 1576 des biens pour lesquels il versait une redevance à Mulhouse comme l'attestent les archives de cette ville.

Un autre document, tiré des mêmes archives (correspondances avec les nobles) fait état d'un vol commis à l'encontre d'un STRAUMEYER. Le voleur fut arrêté à Steinbrunn, comme l'écrivit le deux octobre 1603 Jean-Jacques TRUCHSESS de Wolhusen, seigneur de Steinbrunn-le-Bas, aux autorités mulhousiennes.

Originaire de Manspach, il avoua plusieurs méfaits dont un vol de bétail perpétré en 1601 au préjudice de Roman STRAUMEYER de Spechbach. Le bétail volé avait été vendu ensuite à un sellier de Mulhouse.

Ce Roman STROMEYER est cité, avec Claus STROMEYER, comme propriétaire foncier en l'année 1590.

En 1602, Christen STROMEYER de Bernwiller comparaissait devant le tribunal hebdomadaire de Thann pour un différend l'opposant à Adam STEMBLIN d'Aspach près d'Altkirch.

Dans le même registre des audiences et à la même époque sont cités Hans STROMEYER de Balschwiller, Peter STROMEYER de Heimsbrunn, Claus STRAWMEYER d'Enschingen, Henrich STROMEYER de Burnhaupt.

A Bernwiller, le dénombrement de 1659 mentionne la famille de Roman STROMEYER, laboureur né vers 1619.

Son fils Thiébaut fut l'auteur d'une branche qui figure dans le livre des familles de Bernwiller. Il avait épousé en 1689 Barbara KUENEMANN qui lui donna huit enfants.

Le registre des chefs de famille des possessions mazarines, dressé en 1659 avec détail des terres et du bétail, mentionne cinq familles STROMEYER.

Outre celle citée plus haut, deux autres habitaient Burnhaupt-le-Haut, une quatrième Zillisheim et la cinquième à Galfingue.

Cette dernière était celle de Jean STROMEYER, maire de la localité, né vers 1584.

A Zillisheim demeurait Romain STROMEYER, né vers 1611 et également maire du village.

Le village de Luemschwiller, situé non loin de Zillisheim, abritait aussi des STROMEYER à la fin du XVIIè siècle.

Dès 1661, Anastasie STROMEYER de Heimsbrunn y épousait Georges HAGENBACH alors qu'en 1685 on inhumait au cimetière de Luemschwiller le petit Louis STRAUMEYER, âgé de neuf ans.

La branche de Heimsbrunn donna naissance au cours du XVIIIè siècle à de nombreux ecclésiastiques.

Pas moins de quatre curés issus de cette famille furent ordonnés prêtre avant la Révolution. Ils furent chargés d'âmes des paroisses de Bernwiller, Heimsbrunn, Mollau, Galfingue, etc. (KAMMERER).

Trois siècles plus tôt, de 1467 à 1469, un Conrad STROHMEIGER était déjà curé à Eguisheim.

Toujours à Heimsbrunn, un contentieux naquit entre Michel STROMEYER, bourgeois du village, et Joseph PATAGAY de Dornach. Condamné pour une raison que nous ignorons, Michel STROMEYER fut emprisonné le sept juillet 1742 dans les geôles du château de Bollwiller.

Les STROMEYER sont présents à Burnhaupt-le-Haut depuis fort longtemps.

Malgré des lacunes importantes, les registres de cette commune remontent à la fin du XVIè siècle.

Grâce d'une part aux travaux réalisés par feu Antoine GERTHOFFER (copie des registres anciens) et d'autre part à ceux de Louis TSCHAEN (analyse du notariat), nous sommes bien renseignés sur les familles de Burnhaupt au XVIIè siècle.

En juillet 1627, Michel STROHMEYER épousait Jacobé HURST. Né aux environs de 1600, laboureur à Burnhaupt-le-Bas, Michel eut de nombreux enfants.

En 1662, la commune était administrée par Hans STRAWMEYER. Né vers 1619, Thiébaud STROHMEYER, laboureur, fut bourgeois du village. Il eut de nombreux enfants avec son épouse Odile WETZEL. Décédé vers1665, il laissa cinq enfants mineurs.

Lors de la rédaction du partage des biens, un tuteur fut nommé pour les représenter. Il s'agissait de Claus NEFF, bourgeois du village.

Le père du défunt, prénommé également Thiébaud, avait épousé en juillet 1614 Appolinie HURST.

Quelques années auparavant, en 1605, Jacob STROHMEYER s'était uni à Anna LILLER, probablement originaire de Guewenheim. La mention du premier enfant n'étant datée que de 1611 (naissance du fils Pierre), on peut penser que le couple n'habitat pas immédiatement Burnhaupt après son mariage.

En 1698, trois familles STROMEYER sont citées dans les deux Burnhaupt. Elles possèdaient en tout huit chevaux et cinq vaches.

L'ouvrage collectif "Les Deux Burnhaupt", paru en 1988 aux éditions Coprur, contient plusieurs données sur la famille STROMEYER qui eut, au tournant du XIXè siècle, son propre chroniqueur.

André GANTER