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Wanner - Vanneur

Le nom de famille WANNER pourrait venir du mot Wanne signifiant en ancien alsacien le van.

Cet instrument à deux poignées en forme de coquille servait à nettoyer le grain brut.

Le WANNER était alors un paysan qui se louait pour vanner le grain de ferme en ferme.

Mais il peut également provenir d'un toponyme, car wanne se rapporte également à une légère élévation en forme de voute.

On retrouve ce préfixe dans de très nombreux noms de lieux en Haute Alsace, et plus particulièrement dans le secteur où apparaissent les familles WANNER.

 

En 1676, lorsque la guerre de Succession de Hollande faisait suite aux ravages de la guerre de Trente Ans, de très nombreux Alsaciens se réfugièrent en Suisse. La proche ville de Bâle abrita en ces murs des centaines de Sundgauviens. Cette liste de réfugiés a été publiée par la Société d'Histoire de Huningue.

On y relève Marc et Blaise WANNER, tous deux venus de Folgensbourg.

Les registres de l'église du lieu ne remontent malheureusement pas avant le début du XVIIIè siècle. Ils permettent néanmoins de relever les mariages de Jean WANNER et Marie HASS (1737), Jacques WANNER et Marguerite HURT (1739), Jean WANNER et Anne WISS (1745), etc...

En 1766, Antoine WANNER était juré du village.

C'est peut-être lui qui décéda en 1780 à l'âge de 57 ans.

Les recherches généalogiques ne sont pas aisées à mener dans le village de Wentzwiller, les registres anciens étant perdus.

Seuls les doubles, mis en place en 1773, sont actuellement conservés aux Archives Départementales du Haut-Rhin.

Leur étude permet d'apprendre que la localité comportait de nombreuses familles WANNER vivant au cours du XVIIIè siècle.

Leur ancienneté était telle que nous retrouvons plusieurs couples WANNER-WANNER, comme Jean-Jacques WANNER qui avait épousé Anne-Marie WANNER.

Un autre Jean-Jacques, bourgeois du lieu, avait pris pour femme Elisabeth SCHAEFFLER. Le couple eut au moins dix enfants dans la seconde moitié du XVIIIè siècle. Jean-Jacques était meunier au moulin du haut, alors que le moulin du bas était tenu par Joseph HEYER.

Le métier fut repris par le fils Jacques WANNER qui épousa le 13 thermidor de l'an 11 (premier août 1803) Anne-Marie BLAUEL de Folgensbourg. Les autres enfants du couple s'allièrent aux familles MUNDWILLER, BOESSINGER, BLAUEL, BAUMANN et MOLL.

Un personnage important du village fut Jean WANNER, maire du village vers 1695. Il se vit attribuer des armoiries de par sa fonction.

Ces dernières sont dites parlantes car elles représentent l'étymologie du nom: "d'argent à un vannet de gueules, posé en chef et les lettres H et W de sable, posées en pointe".

Le vannet est un petit van en forme de coquillage, les lettres H et W sont les initiales de Hans WANNER (Armoiries de la Généralité d'Alsace).

Près d'un siècle plus tard, un autre WANNER prénommé Jacques était toujours maire de Wentzwiller.

Par l'intercession de Notre Dame de Mariastein, un certain Jean-Jacques WANNER fut miraculé en l'année 1762.

Le livre des miracles de ce pélerinage très prisé des Alsaciens raconte l'événement.

Jean-Jacques WANNER tomba un jour de son cheval. Par malchance, il resta accroché à la bête qui le tra"na à travers taillis et arbustes, à tel point que Jean-Jacques se crût perdu. Il en appela alors à la Vierge Marie et eut ainsi la vie sauve.

De situation aisée avant la Révolution, les WANNER de Wentzwiller exerçaient la profession de laboureur, tisserand, maréchal-ferrant.

A Linsdorf, les WANNER étaient des poêliers réputés et de nombreux "kachelhoffen" portent leurs estampilles.

Ce métier tombé en désuétude renaît depuis quelque temps grâce à quelques spécialistes qui ont su prouver l'originalité de ce système de chauffage.

Une étude sur les poêliers sundgauviens a été publiée en 1975 (Maisons Paysannes d'Alsace numéro 7).

Le curé BRENDER de la paroisse de Saint-Blaise a également étudié la population de Linsdorf au début du XIXè siècle, travail paru dans l'annuaire de la Société d'Histoire Sundgauvienne en 1970.

Les potiers étaient présents au village au XVIIIè siècle, à l'exemple de Joseph WANNER.

Né vers 1743, il était, en 1766, potier "de terre" (par opposition au potier d'étain).

Fils de Jean WANNER et d'Ursule SPENLIHAUER, il épousa en 1774 Marie REY de Bettlach en l'église de Saint-Blaise.

Si le nom WANNER est connu dès le XVIIè siècle à Eguisheim et Issenheim, nous le retrouvons également dès 1573 à Illfurth.

Une souche vivait également à Kappelen: né vers 1765, Jean-Georges WANNER était maçon de profession et époux de Catherine VOGELSPERGER.

Leur fils Xavier se tua en 1839 en tombant d'un chêne dans la forêt appelée "Breckhurscht".

André GANTER