Notices de familles ( 1305 entrées )

Weingand - Wiegand

Peu fréquent, le patronyme WEINGAND est surtout bien représenté à Rouffach.

L'étymologie du nom reste pour le moment encore un mystère.

La décomposition en Wein /vin et Gand(g)/ couloir ne permet pas de donner une explication précise quant à la formation de ce nom de famille.

Aussi, il serait utile de relever d'autres mentions, encore plus anciennes que celles trouvées jusqu'à présent, qui pourraient sans doute nous éclairer davantage.

 

Les Weingand d'Ammerschwihr

Le nom de famille WEINGAND est présent dès l'ouverture des registres paroissiaux d'Ammerschwihr à la fin du XVIè siècle.

En effet, le 22 février de l'année 1585 est baptisée Appoline, fille de Georges WEINGAND et de Barbe GERBER.

A la même période, vivait un autre couple: Jean WEINGAND et Clara RUMONTZE.

De même en 1600, Nicolas WEINGAND épousa Elisabeth BARTHOLOMÉ qui lui donna sept enfants. Jean, l'aîné d'entre eux, convola en justes noces avec Madaleine KOETZLER.

Georges, un autre fils du couple, né en 1607 entra dans les ordres et sera curé de Turckheim pendant 23 années (Répertoire du Clergé d'Alsace par Louis KAMMERER). Il décédera en cette dite commune le 17 mars 1665.

Nicolas, dernier né, prit pour épouse Anne Marie BERSER en 1668. Pas moins de dix enfants seront issus de cette dernière union.

Le 31 janvier 1673 Simon WEINGAND, fils de Simon et de Cordule WINDHOLTZ, épousa Anne SCHUTZMACHER.

Ce couple aura également une nombreuse descendance qui fera souche sur place.

La Biographie kayserbergeoise des XVIè - XVIIIè siècles réalisée par Francis LICHTLÉ nous révèle aussi la présence des WEINGAND dans la ville de Kaysersberg.

André WEINGAND y est cité en tant que cabaretier à bouchons (ou Gassenwirth), profession qu'il exerca entre 1740 et 1753.

Le cabaretier à bouchons se différenciait de l'aubergiste par le fait qu'il était autorisé à débiter du vin devant sa maison. L'aubergiste, par contre, pouvait servir des repas et éventuellement, après accord du magistrat, héberger des passants.

Un certain André WEINGAND, vraisemblablement le même que ci-dessus, faisait partie de la corporation des boulangers en l'année 1758.

Nous relevons également la présence de Jean WEINGAND, cité en tant que receveur de l'église entre 1774 et 1787. Un an plus tard, Jean WEINGAND sera membre de la corporation des tonneliers.

Il existe encore d'autres documents qui relatent l'existence du patronyme à Kaysersberg, telles que les listes d'admission à la bourgeoisie entre 1571 et 1789 (dépouillées par l'archiviste Francis LICHTLE).

C'est le 31 juillet 1596 qu'un certain Jean WEINGANTT pris le statut de bourgeois, lui procurant ainsi certains avantages mais aussi certains devoirs envers la ville, tels que sa participation à la défense de la cité en cas d'attaque.

Il en fut de même pour Jean WEINGAND qui accéda à la bourgeoisie le 19 novembre 1757.

Les WEINGAND étaient donc très actifs dans les villages d'Ammerschwihr et de Kaysersberg.

Ainsi, Simon WEINGAND, bourgeois est cité dans la liste des membres de la Herrenstubgesellschaft ou confrérie Saint Etienne d'Ammerschwhir en l'année 1665. Il sera également président de cette société en 1698 (Annuaire de la Société d'Histoire de la Vallée de la Weiss - année 1986).

Les Weingand de Rouffach

La première mention du patronyme dans les registres paroissiaux de Rouffach apparaît en 1602, année à laquelle Marie WEINGAND d'Ammerschwihr épousa Jean KLEIN de Rouffach.

De même le 29 août de l'année 1605 Appoline WEINGAND également native d'Ammerschwihr s'unit avec Ambroise JUNGERMANN.

Mais le patronyme ne se transmettra dans la cité médiévale que suite à l'union en 1624 de Laurent WEINGAND et d'Ursule, son épouse.

Successivement, d'autres mariages WEINGAND y seront célébrés, tels que Georges WEINGAND et Marie KASTNER en 1626, Louis WEINGAND et Anne WETZLER en 1640 ou encore Jean Jacques WEINGAND et Anne HEINTZMANN en 1648.

L'ouvrage "die Grabschriften des Bezirkes Oberelsass" de Thiébaud WALTER, nous indique l'existence d'une pierre tombale au cimetière de Rouffach au nom de Christian Antoine WEINGAND, avocat au Conseil Suprême d'Alsace, décédé le 4 janvier 1816.

Fils d'Antoine WEINGAND, sénateur de Rouffach et de Jeanne Clara SCHNEIDER, il fut baptisé le 25 décembre 1733 à Rouffach. En l'année 1765 il épousa Anne Marie BECK, une jeune fille de Ribeauvillé.

De ce couple naquirent plusieurs enfants à en juger par l'inscription figurant sur sa pierre tombale "... in matrimonio vivens ad 51 fere annos 22 infantes progenuit...". Cela signifie que durant ces cinquante et une années de mariage, il a eu 22 enfants de son épouse.

Joseph Félix, frère de Christian Antoine, sera quant à lui prêtre.

Lettres de rémission en faveur d'Ignace Weingand

Le 17 novembre 1779, un détachement du régiment de Bouffler, dragons en garnison à Belfort, fit une halte à Rouffach avant de se rendre à Colmar. Ils firent connaissance de Pierre ARMSPACH et ensemble allèrent boire un verre.

Ils étaient tous ivres et vers les neuf heures du soir, ils vinrent sur une tribu de la ville de Rouffach ou l'on dansait à cause d'un baptême.

Brusquement, une querelle éclata entre le dragon nommé COURTIN et Pierre ARMSPACH. Ce dernier ... cassa le sabre de COURTIN et le terrassa et dans l'ardeur du combat le foula aux pieds. Bientôt, la querelle devint générale et le dragon COURTIN fut roué de coups par plusieurs invités de la fête.

Le malheureux décéda quelques jours plus tard.

Une sentence de la Régence de Saverne rendue par Contumace le 23 février 1780 condamna Pierre ARMSPACH, Sébastien et Jean ISNER, Ignace WEINGAND et Martin SCHWARTZ à être pendus.

Quant à la sentence prononcée pour Ignace WALDECK, ce fut le bannissement de neuf ans.

Mais les lettres de rémission et de pardon furent accordées à Ignace WEINGAND et à ses compagnons. (Archives Départementales du Haut-Rhin - fonds du Conseil Souverain d'Alsace 1B 945).

André GANTER