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Witz

Le patronyme WITZ, peu courant, provient peut-être du nom dialectal "der Witz" signifiant la "blague".

On trouve de même l'adjectif "Witzig", dérivé du précédent, comme patronyme dans le secteur de Zurich.

Il se traduit par intelligent, débrouillard, rusé ou encore amusant.

Le Dictionnaire Historique et Biographique de la Suisse relève la première mention du nom WITZ à Constance, ou est né vers 1398 un certain Konrad WITZ, peintre de profession. Ce dernier séjourna une douzaine d'années à Bâle ou il peignit plusieurs oeuvres.

Les WITZ sont également mentionnés comme étant issus d'une famille de Bienne, dans le Canton de Berne, avec Kaspar, pasteur de cette ville en 1650.

 

Les Witz de Blodelsheim

Longtemps planait l'incertitude quant à l'origine des WITZ de Blodelsheim.

En effet, on pensait que cette famille était issue d'une branche suisse ou encore provenait de la région de Mulhouse.

Mais grâce aux recherches effectuées par Mrs Emile DECKERT, Gérard FLESCH et Jean Louis KLEINDIENST, on peut affirmer aujourd'hui que les WITZ de Blodelsheim sont originaires de la région de Ribeauvillé - Sélestat.

Jean Michel WITZ fut le premier représentant de cette famille dans le village de Blodelsheim.

Né le 24 février 1715 à Heiteren, il épousa Catherine SITTERLÉ qui lui donna huit enfants.

Tous les enfants naquirent à Blodelsheim et firent souche sur place.

Un frère de Jean Michel, prénomé André et né en l'année 1717, s'est quant à lui fixé à Fessenheim où il fonda une famille.

De lui est probablement issu André WITZ, né vers 1744 et laboureur de profession. Habitant Fessenheim et mesurant plus que les cinq pieds requis, il fera partie en 1766 des jeunes gens parmi lesquels on tirera au sort le milicien devant rejoindre la milice provinciale de Strasbourg.

Les deux frères, Jean Michel et André étaient issus de l'union de Jean Michel WITZ et Marie HAUWILLER.

Fils du premier mariage de Béat WITZ avec Catherine ECK, ce Jean Michel était né le 24 septembre 1681 à Elsenheim dans le Bas-Rhin. Il sera fermier des Sieurs DE PUGEY à Heiteren où il décédera en l'année 1750.

Béat WITZ, membre du tribunal à Elsenheim serait fils de Ehrart et de Madeleine KARCHER, mariés à Marckolsheim en 1647.

Béat WITZ, père de Erhrart était quant à lui prévôt d'Elsenheim en 1626.

La famille WITZ est par ailleurs toujours présente à Blodelsheim.

Les Witz de Mulhouse

Le "Mulhausen Burgerbuch" fait mention du patronyme WITZ dès 1596, année ou un certain Jean est cité en tant que menuisier.

Cette famille Mulhousienne portait comme armoiries, d'après l'ouvrage cité, "In goldenem Felde zwei grüne römische XX, worüber ein Gleichförmiges Krückenkreuz schwebt. Die Fusstelle ist ein grüner Hügel. Auf dem Helme ein wachsender in Gold und Blau gekleideter Mann, welcher in der linken Hand einen Zirkel hält".

Des extraits des registres protocoles de Mulhouse (publiés dans le BERGHA numéro 55) font état d'une obligation, datée de l'année 1642, et passée par Jacques FROMB, bourgeois de Brunstatt envers Louis WITZ, bourgeois de Mulhouse pour une somme de 80 livres, monnaie de Bâle.

Le Dictionnaire de Biographie des Hommes Célèbres d'Alsace de SITZMANN mentionne également un porteur du patronyme en la personne de Pierre WITZ, pasteur protestant et pédagogue, né à Mulhouse le premier mai 1767.

L'ouvrage de Thiébaut WALTER "die Grabschriften des Bezirkes Oberelsass" recensant toutes les pierres tombales de la région jusqu'en 1820, relate l'existence d'une plaque commémorative à l'effigie d' Egmundt WITZ en l'église des carmes déchaux de Mulhouse.

Ce dernier est né à Strasbourg en 1572 pour habiter ensuite Mulhouse, et ce pendant 62 années.

Il y est décédé à l'âge de 83 ans en 1655.

Des Witz à Cernay

Cernay a également été une terre d'accueil pour une famille WITZ.

Cette famille y est présente dès la fin du XVIIè siècle.

L'analyse trés fine des actes notoriés du greffe seigneurial de Cernay réalisé par André GANTER nous donne des détails interessants sur cette famille.

En décembre 1720 on procède au partage des biens du tonnelier André WITZ, bourgeois de la ville. La sucession est dévolue à sa veuve, Madeleine PAPIRER remariée à Adam WERNER, et aux huit enfants que lui a donné André WITZ.

Parmi eux Thiébaut dont nous reparlerons, Christine qui avait épousé Christophe KIBLER de Dannemarie, Joseph qui sera procureur à Thann et Madeleine qui se mariera avec Sébastien FRICKER également de Thann.

La sucession est importante: on trouve dans la cave de la maison pas moins d'une vingtaine de tonneaux dont le plus grand a une capacité de 56 ohmen, soit environ 128 hectolitres.

A noter également la présence du traditionnel fût à choucroute d'une capacité de 150 litres.

Le fils Thiébaut se mariera avec Madeleine HAAS et sera "estapier" à Cernay. Il tenait en effet l'auberge A La Couronne qui se trouvait au Faubourg de la ville, bâtiment qu'il avait acquis en 1732 pour la somme, importante, de trois mille livres.

Thiébaut décéda en 1735 laissant cinq enfants dont un fils Thiébaut.

Lors du partage réalisé après son décès, tous ses biens sont énumérés. Ils sont fort nombreux et dénotent une grande aisance. Il possédait en particulier de nombreux biens de valeur dont de l'argenterie, des bagues en or, une tabatière en argent, des croix en or et en argent, etc...

Sa bibliothèque composé d'ouvrages religieux et profanes montre qu'il était instruit. Mais la période peu sûre faisait qu'il détenait également une paire de bons pistolets !

Enfin, l'inventaire nous apprend que son alambic contenait encore 50 litres de "Kirsch".

François Joseph né en 1744, fils de Thiébaut WITZ et Barbe RAUCH, sera ordonné prêtre en 1768 (Répertoire du Clergé d'Alsace par Louis KAMMERER). Son épitaphe, conservée dans l'église de Cernay précise qu'il fut chargé d'âmes de la paroisse pendant 11 ans où il décéda le 18 janvier 1811. (Th. WALTER opus cité).

En 1788, un état des biens du défunt Jean Pierre NACHBAUR alors officier de la maîtrise des forêts royales en Haute Alsace fut dressé au profit de ses enfants.

Parmi eux figure Madeleine, épouse de Thiébaut WITZ qui remplissait les fonctions de directeur de la Poste de Cernay (Notariat de Cernay).

Au début du XIXè siècle, Henri WITZ créa avec son père Jean Jacques une filature de coton de 6000 broches. La source d'énergie de cette filature était un manège de chevaux.

Cette industrie sera transmise de père en fils jusqu'en 1890, année à laquelle l'établissement sera acheté par STEHELIN et Compagnie (Histoire documentaire de l'industrie de Mulhouse et de ses environs au XIXè siècle).

D'autres souches Witz

En 1739 Charles François WITZ voulant imprimer des almanachs se verra contester ce privilège par Jean Henri DECKER, le célèbre imprimeur officiel de Colmar (Archives Déparmentales du Haut-Rhin - Collection Corberon-Bruges).

En l'année 1587 s'unirent à Rouffach Marguerite WITZ et Philippe EBERMANN.

De même, le 3 janvier 1686, Jean Thiébaut WITZ, fils du défunt Jean Thiébaut, de son vivant bourgeois d'Orschwihr, convola en justes noces avec Marie Agnès RUOL en la cité médiévale de Rouffach.

Dés le début des registres paroissiaux d'Orschwihr, en 1666, Jean Thiébaut WITZ y est cité en tant que parrain au baptême de Marie NESSEL.

Le dépouillement des registres protocoles d'Eguisheim, fait état d'un contrat de mariage passé en 1625 entre Charles WITZ, bourgeois d'Obermorschwihr et Anne LEICHTLER, native de Lorraine.

Parmi les témoins figure également Mathieu WITZ, frère du marié.

André GANTER