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Zagula

L'origine des ZAGULA fut longtemps considérée comme mystérieuse et plusieurs théories avaient été avancées sur le sujet, dont l'une proposait de retrouver la source en Bohême.

Une recherche approfondie nous démontre qu'il n'en est rien et que cette famille, à l'instar de beaucoup d'autres, a migrée en Alsace venant de la proche Suisse.

La déformation du patronyme d'origine n'a pas facilité les recherches et les premières graphies en Alsace sont assez différentes d'une paroisse à l'autre.

On trouve ainsi ZACHALAR, ZACKOLO, ZACULA, ZACHELER etc..

La phonétique, comme cela est souvent le cas en généalogie, apporte ici un éclairage fort utile.

Le Z étant prononcé TS ou TSCH, nous avons recherché les patronyme approchants dans la région d'origine pour trouver la forme, toujours portée, de TSCHAGGALAR.

 

Les Tschaggelar du Simmenthal

Plusieurs documents attestent la venue en haute Alsace, dans la seconde moitié du XVIIèème siècle, des ZAGULA du Simmenthal.

Ce secteur, et plus précisément le Bas-Simmenthal constitue un district du canton de Berne, proche du lac de Thoune, et abrite plusieurs paroisses dont celle de Reutigen.

Cette dernière, outre la localité du nom, englobe également les villages de Oberstocken et Niederstocken.

C'est de Niederstocken que sont venus les ancêtres des ZAGULA qui habitent aujourd'hui l'Alsace.

Toujours dans la même région du canton de Berne, et dépendant de la paroisse de Thoune, des fermes disséminées sur les hauteurs du Grüsisberg forment la petite commune de Schwendibach.

Les TSCHAGGELAR y ont toujours le droit de bourgeoisie (Répertoire des noms de famille suisses, et Dictionnaire Hsitorique et Biographique de la Suisse).

Pour cette branche TSCHAGGELAR de Schwendibach, il existe un arbre généalogique conservé actuellement aux Archives de l'Etat de Berne.

Essentiellement voués à l'élevage, les habitants du Simmentahl que l'on appelait autrefois le Siebental, sont passés très tôt à la Réforme.

Ceux qui sont venus en Alsace étaient par conséquents protestants ou anabaptistes.

A Rouffach, Feldkirch et Bollwiller

Le relevé en cours des actes paroissiaux anciens de Feldkirch, travail fort utile que réalise en ce moment Antoine JENNY dans le cadre du programme informatique SAIREPA (saisie des registres paroissiaux) nous permet d'avoir une vision globale des premières familles ZAGULA du secteur.

Ce relevé est d'autant plus important que la paroisse de Feldkirch englobait également le village de Bollwiller et, temporairement, celui de Pulversheim, formant tous trois la seigneurie de Bollwiller.

Pourtant, la mention d'origine la plus explicite se trouve à Rouffach, dans l'acte de fiançailles de Jean ZACKALAR daté du dix novembre 1693.

Venant de Kogenheim près de Sélestat où il ne semble pas avoir laissé de trace, Jean était le fils de Jean ZACKALAR de Niederstocken dans le canton de Berne.

Jean fils eut plusieurs enfants de son épouse Elisabeth SCHEDLIN, mais sa branche s'éteint assez rapidement dans les mâles.

En juillet 1703, sans doute victimes d'une épidémie, on enterra quatre de ses six enfants, alors agés de deux à sept ans.

Un autre fils décéda à la naissance.

Un seul fils devint adulte : Jean Paul ZACKOLO, maçon à Bollwiller, qui épousa en 1722 à Guebwiller une KREYENRIEDT.

Le couple n'eut qu'une fille, Elisabeth, et tous trois décédèrent durant l'année 1742.

Pulversheim: Christian Zaggala et sa descendance

Originaire du canton de Berne et converti au catholicisme, Christian épousa en janvier 1674 à Feldkirch Marie HOENIG.

De 1674 à 1697 les naissances du couple se succédèrent au rythme régulier d'une naissance tous les deux ans.

C'est ainsi que treize enfants firent le bonheur de leurs parents.

Le fils aîné, Claude, baptisé en 1674 qui sera journalier à Pulversheim, eut à son tour sept enfants de sa femme, née MARTIN de Niederentzen.

Parmi eux citons un fils François, qui décéda à peine adulte, laissant de jeunes enfants. Il avait épousé la fille du garde-chasse de Pulversheim Jean WITTMANN.

Deux autres fils de Claude, et frères de François, étaient en 1732 enrôlés au service du Roi de France.

L'absence de registres paroissiaux à Pulversheim avant 1775 complique la tâche du généalogiste. Néanmoins, le fonds notarial ancien permet de combler partiellement ces lacunes.

Nous y trouvons, pour le XVIIIè siècle, les couples Bernard ZAGULA (fils de Christian) et époux d'Ursule ROTH ainsi que Christian ZAGULA et sa femme Marie HIGLER.

Ces derniers possédaient leur maison, avec une petite étable et un jardin, le tout situé au haut du village de Pulversheim.

Eleveurs et paysans, les ZAGULA avaient généralement construits leurs bâtiments sur des propriétés seigneuriales, raison pour laquelle ils devaient verser une redevance annuelle dans les caisses du Marquis de Rosen au château de Bollwiller.

Ce château comportait par ailleurs la prison, dans laquelle fut écroué Joseph ZAGULA durant cinq mois en 1770 sans que nous en connaissions la raison.

Le seul fils de Christian, Martin ZAGULA, épousa une BINGIS dont il eu sept enfants.

Cinq laisseront postérités en s'alliant aux WEBER, NIEMERICH, STADLER, LEHR et LANDWERLIN.

Le prénom Henri était en vogue chez les ZAGULA et le premier porteur en fut un fils de Christian et de Marie HOENIG.

Né en 1697 et époux de Catherine KELLER il eut lui-même un fils Henri, journalier à Pulversheim, qui se maria à une FIMBEL.

Cette union donna naissance à huit enfants dont plusieurs laissèrent postérité.

Les unions des enfants se firent avec les familles HOFFMANN, WETTERWALD, MEYER, WINNLEN et STEINER.

Pour ce dernier patronyme, ce sont Michel ZAGULA et sa soeur Elisabeth, qui s'unirent respectivement à Marguerite STEINER et à son frère Gaspard, dont les parents étaient originaires du canton de Lucerne.

Une branche à Ungersheim

L'état des familles d'Ungersheim, réalisé à partir des registres paroissiaux, mentionne une famille ZAGULA.

Elle est issue de Joseph, originaire sans doute de Pulversheim, et de son épouse Marie Anne SCHALLER.

Le couple eut huit enfants entre 1731 et 1747, dont les jumeaux Michel et Gangolphe.

Un fils, prénommé Romain, eu à son tour onze enfants de son épouse Catherine HASLER.

Parmi eux un fils Joseph, qui, par son mariage avec Hélène GEIGER, fut la tige d'une descendance locale.

Un frère de ce Joseph, prénommé Romain comme son père, soldat de la Révolution fut considéré comme conscrit réfractaire et de ce fait emprisonné à Strasbourg vers 1808.

Toujours à Pulversheim

La monographie de E. HIRSINGER consacrée à l'histoire de Pulversheim renferme de nombreuses références à la famille ZAGULA laquelle contribua au développement de la localité.

Notons qu'en 1790 plusieurs ZAGULA signèrent la requête faite par vingt-sept habitants de Pulversheim auprès du Directoire du district de Colmar afin de solliciter la constitution d'une municipalité.

La réponse du Directoire, datée du six août de la même année, autorisa cette création. Jean ZAGULA fut alors élu parmi les six notables du village dont le premier magistrat était Joseph STADLER assistés de deux conseillers Joseph SCHERMESSER et Conrad NIEMERICH .

Ayant traversé les affres du temps, ce nom de famille original est toujours présent à Pulversheim où il s'est implanté voici trois siècles sur les terres des marquis de Rosen.

André GANTER