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Landspurg

Cinq siècles à Soultz et cinq autres au Landsberg ?

Dix familles Landspurg seulement existent en Haute-Alsace, six en Basse-Alsace. Voilà qui fait de cette vieille lignée alsacienne une famille extrêmement peu nombreuse et de leur patronyme un nom extrêmement rare ! Rare et instable, puisque le nom, dans ses plus anciennes mentions connues chez nous, apparaît sous la forme Landsperg.

C'est en 1515 que nous trouvons parmi les habitants de la vallée de Masevaux Claus et Hans von Landtsperg, de Masevaux même, ainsi qu'un Hans Billisung de Bourbach. Les premiers pourraient être à l'origine de nos Landspurg, de Soultz, le second pouvant fort bien être l'ancêtre des Beltzung issus de ce coin de notre département.

De Landsperg à Landspurg

Cinq ans plus tard, en 1520, nous relevons à Thann une nouvelle évocation d'un très probable membre de cette famille, Hans Landtsperg, qui figure dans un registre de rentes rachetées à l'hôpital de Thann. En 1536, on trouve au même endroit un Jacob Landsperg. Le Hans von Landtsperg de 1515 est-il à présent juste nommé Hans Landtsperg, sans particule ? Sommes-nous ici en présence de membres de la famille noble extrêmement ancienne de Basse-Alsace von Landsberg, et les Landspurg de Soultz pourraient-ils être issus de ce grand lignage ?

En 1536, un premier membre de la famille apparaît tout près de Soultz, à Hartmannswiller : dans un registre censier de l'Ordre de Malte de Soultz, nous relevons en effet cette année-là le nom de Matern Landsperg qui régla son dû en nature : « ii ft Rock' ii ft Habern », soit deux quarts de seigle et autant d'avoine. La prochaine mention de la famille, nous la devons toujours au même ordre et toujours sous Hartmannswiller : en l'an 1552, c'est Batt Landsperger qui figure dans un terrier avec une mention qui ne laisse subsister aucun doute sur sa filiation, puisque nous lisons alors : « Batt Landsperger, gab vor Mathern sein vater » ! En d'autres termes, notre Matern Landsperg de 1536, à présent sans doute décédé, était le père de ce Batt (Béat) Landsperger de 1552.

Dans la première moitié du XVIe siècle, il y avait également à Soultz un certain Heinrich Lantsperg évoqué dans le registre des séances de la justice locale. De même, le registre de la justice de Soultz renferme en 1566 les noms de Claus (Nicolas) et Thenge (Antoine) Landsperg.

Au XVIe siècle, la famille figure dans les registres paroissiaux de Soultz. Le premier inscrit fut Balthasar Landsperg, lorsqu'il rendit l'âme le 14 juin 1585. En raison de lacunes dues à la guerre de Trente Ans, il faut attendre l'année 1652 pour trouver le nom d'un autre membre de la famille dans les registres : Caspar Landsperg y figure alors comme parrain.

Plusieurs mariages sont inscrits à pareille époque dans les registres correspondants : en 1657, Jean Caspar Lantsperg épouse Elisabeth Bruneysen, en mai 1666, un autre membre de la famille prend pour femme Catherine Ehrmann, de Masevaux. Jean Caspar décède subitement le 17 juillet 1671 alors qu'il se trouve à la « Thiergartenzunft », une corporation. Son fils Leonhard épouse en 1688 Madeleine Eichenberger et aura une descendance. Georges Landsperg et Elisabeth Wolf baptisent eux aussi plusieurs enfants à partir de 1696.

En 1618, à Wuenheim, un Dieboldt Landtsperg apparaît comme mousquetaire à côté de plusieurs hommes nommés Bruntz, Schneider, Heingath, Scherer, Pauwmann (Baumann), Syffert, Gägelin, Kleinfisch, Eckhendorff, Ingold, Bisanz (Bisantz), Petermann...

Les Landspurg, dont le nom était jusqu'à la fin du XVIIIe siècle écrit Landsperg, se sont unis à de nombreuses familles locales ou non, parmi lesquelles il faut citer les Frey, Bruneysen, Ehrmann, Eichenberger, Witschger, Meyer, Laucher, Bluemstein, Engel, Beck, Heitz, Vogelbach, Beck, Liermann, Emmenecker, Respringer, Laub, Mangeney, Brogert, Wentzel, Birr, Schoepf...

Adolphe Landspurg, de Soultz, nous présente le « Hausbuch » de son ancêtre du XVIIIe siècle. En incrustation, la mention d'un Matern Landsperg en 1536 à Hartmannswiller.
Photomontage Denis Dubich  

Noble ascendance ?

Pour Adolphe Landspurg, il n'y a pas de doute : sa famille est issue de la noble lignée des Landsberg de Basse-Alsace, dont une branche est passée par Jungholtz dès le XIVe siècle. Mythe familial ou réalité ? Les Landspurg soultziens, présents depuis cinq siècles dans la cité protégée par saint Maurice, peuvent-ils ajouter cinq siècles supplémentaires à leur histoire dans un château dont les ruines sont toujours visibles en contrebas du Mont Sainte-Odile ?

N.B. : une version plus longue et plus richement illustrée de cette notice figure dans le volume II de Nos vieilles familles de Denis Dubich. Elle se prolonge par un chapitre sur la famille noble bas-rhinoise de Landsberg. Pour découvrir ce livre, suivez ce lien.

Denis Dubich