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Hinderer - Hinder - Hinterer

La famille HINDERER doit probablement son nom à un habitat se trouvant en retrait, derrière le village, en dialecte "hinter".

Le nom est d'ailleurs employé indifféremment sous les formes HINDERER et HINDER au XVIIè siècle.

A Reiningue, la maison où nacquit en 1668, Romain Hinderer, missionnaire jésuite mort en 1744 en Chine. Une plaque rappelle son souvenir  

Dès la fin du XVIè siècle, des HINDERER habitaient Ensisheim où ils exerçaient des fonctions importantes.

Thiébaut a été employé de la Régence Autrichienne d'Ensisheim pendant 48 ans, de 1570 à sa mort en 1618.

En 1601, il réalisa le premier cadre de classement des archives de la chancellerie alors conservées au château d'Ensisheim (Archives Départementales du Haut-Rhin, fonds de la Régence d'Ensisheim).

En 1598, les bourgeois de Belfort avaient fait appel à ses services pour réaliser la copie d'une audience relative au droit de chasse de la ville; la dépense est consignée dans leurs comptes communaux.

Fils de Thiébaud, Jean Daniel se maria à Thann en 1614. A cette époque,

Jean Georges HINDERER exerçait à Ensisheim en tant que docteur en médecine. Il se maria en février 1625 à Herrlisheim avec Anne Madeleine ERNTLIN de Rottweil.

Enfin, Jean Béat HINDER prit pour femme en 1619 à Ensisheim Marie MARGUERITE originaire de Giromagny.

La branche de Thann débute avec Jean Daniel cité plus haut qui y décéda en 1628.

En août 1614, il avait épousé dans la cité de saint Thiébaud Ursule, la fille de Jacques WEITSTICKER.

Parmi leurs enfants, un fils prénommé Jean Thiébaud vit le jour en 1616. Mais il faut noter dès 1575 la présence de HINDERER à Thann.

Cette année-là, Jean Ulrich assumait la fonction convoitée de garde-vigne (travaux d'André ROHMER).

En l'attente de recherches plus poussées, nous ignorons si les HINDERER d'Ensisheim viennent de Thann ou si c'est l'inverse.

Les HINDERER ont joué un rôle important à Reiningue où ils sont présents dès le début du XVIIè siècle. Le patronyme y était alors indifféremment orthographié HINDER, HINDERER, et même HINGER.

Jean, laboureur né vers 1596, figure dans le dénombrement des possessions mazarines de 1659. Avec sa femme Marie RANTZ, il avait six enfants à cette date.

Une fille Suzanne, baptisée à Reiningue en 1646, se maria à Jean GERBER. Un fils Apollinaire, né en 1644, prit pour femme Marie GERBER, et un autre fils, Georges, s'unit en 1667 à Catherine WAGNER. Les autres enfants du couple étaient Sébastien, Jean et Jean Bernard. Ce dernier eut un Thannois pour parrain.

Apollinaire, qui décéda en 1701, fut juré de la communauté villageoise. D'après le dénombrement de 1698, il possédait deux boeufs et deux vaches. Son épouse, qui le précéda dans la tombe, lui donna sept enfants.

Georges, frère d'Apollinaire, eut neuf enfants de sa femme originaire de Lutterbach. Georges possédait deux boeufs et une vache en 1698.

Marié en janvier 1662 à Reiningue avec Ursule BALDECK, Pierre HINDERER fut un personnage important et aisé. Juré de la communauté et bourgeois du village, il possédait en 1698 quatre chevaux, deux boeufs et cinq vaches.

Il décéda d'apoplexie à Strasbourg en décembre 1707 et fut inhumé dans le cimetière hors les murs de la paroisse Saint-Pierre. Son épouse lui survécut pendant sept ans.

Le fils aîné du couple, Jacques, fut l'économe de l'Oelenberg et eut plusieurs enfants de son épouse Marie SCHNEIDER. Le second, Jean, décéda célibataire en 1689 à l'âge de 24 ans. Il était boucher au village.

Il convient de relever que, pour huit des douze enfants, ce fut le parrain ou la marraine qui transmit son prénom comme le voulait la coutume. Les relations avec la famille HERMAN, et plus précisément avec Jacques HERMAN, semblent avoir été très étroites car ce dernier fut choisi comme parrain de cinq des enfants du couple.

Le jésuite géographe

Parmi les autres enfants figure Romain HINDERER. Né en septembre 1668 à Reiningue, il fut tenu sur les fonts baptismaux par Romain GERBER et Barbe BACH.

Après des études chez les jésuites à Besançon puis au séminaire de Porrentruy ainsi qu'en Bavière et à Fribourg, il fut ordonné prêtre en l'an 1700.

En 1706, il partit comme missionnaire en Chine où il fut chargé par l'empereur de dresser les cartes des provinces de son empire. Il décéda en 1744 dans ce pays asiatique.

L'association Patrimoine et Histoire de Reiningue a apposé une plaque commémorative sur la maison natale de Romain HINDERER à Reiningue ("L'Alsace" du 28 août 1994).

Cette association prépare, avec son président Raymond HUSSER, une biographie de l'enfant du village qui signait ses ouvrages sous le pseudonyme "REININGER", preuve qu'il n'avait pas oublié sa petite patrie.

D'autres religieux

Au sein de la famille HINDERER, les vocations furent nombreuses.

Citons Jean HINDER, qui décéda en 1711 dans le Val de Saint-Urbain (Val d'Orbey) où il fut inhumé. Le père cistercien de l'abbaye de Pairis envoya alors un courrier au curé de Reiningue pour l'en informer.

Mentionnons aussi Mathias HINDERER, né à Reiningue en 1752, vicaire à Reiningue puis chapelain à Kingersheim. Pour ne pas avoir à renoncer à sa foi, il émigra sous la Terreur en Forêt Noire puis en Autriche. Il revint à Heimsbrunn en 1799 et fut par la suite curé de Schweighouse où il rendit son dernier soupir en janvier 1807.

Dans son Répertoire du Clergé d'Alsace, Louis KAMMERER cite de même Jean Jacques HINDERER, originaire d'Uffholtz, ordonné prêtre en 1740 et chapelain à Cernay.

De Reiningue aux Etats-Unis

Comme la plupart des familles alsaciennes, la famille HINDERER a participé à l'aventure américaine.

En juillet 1852, Jacques HINDERER sollicita des autorités un passeport pour se rendre à New York. Né en 1815 à Reiningue, il était le fils du tonnelier Joseph HINDERER et de son épouse Catherine GERBER.

Né vers 1787, Joseph avait comme parents Jacques HINDERER, lui même fils de Joseph, et Catherine HERMAN, la fille de Jean HERMAN.

Les Hinderer d'Ammertzwiller

Toujours nombreuse, la souche d'Ammertzwiller débute avec Morand HINDERER, né vers 1616, laboureur de profession.

A l'initiative de la paroisse, des fiches de familles ont été réalisées pour Ammertzwiller : elles remplacent aujourd'hui utilement les registres perdus par fait de guerre.

On y apprend qu'aux XVIIè et XVIIIè siècles, les HINDERER d'Ammertzwiller s'alliérent aux familles JESSLIN, ERHARD, SCHNEBELEN, STUDER, GENSBITTEL, SCHMERBER, DIETEMANN, BITSCH, JENN, SCHALLER etc.

Du village d'origine, la branche de Thiébaud se fixa à Froeningen par son mariage en 1733 avec la veuve Barbe SCHMERBER. Cette branche est alliée, entre autres, à la famille HIMMELBERGER.

D'Ammertzwiller, une autre branche se fixa à Burnhaupt-le-Haut. C'est celle d'Ignace qui épousa Elisabeth WOLF. Par sa mère DANTZER et sa grand-mère JENN, cette Elisabeth pouvait prétendre à la bourse de la fondation HAENNING à Fribourg-en-Brisgau.

Il en était de même pour les cinq enfants du couple répertoriés dans l'impressionnant arbre généalogique conservé au musée d'Altkirch (voir la famille HAENNIG dans VFS 2).

André GANTER