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Karrer - Kharrer

Le nom de famille KARRER provient du métier de voiturier. Il tire son étymologie du latin "carrus" qui signifie char. Il est relativement fréquent et surtout implanté dans la partie sud du département.

Les KARRER sont aussi connus en Suisse, et plus précisément dans les cantons d'Argovie, de Berne, de Schaffhouse et de Soleure. C'est de ce dernier canton qu'est issue la lignée des officiers KARRER, soldats de métier qui ont combattu au service du Roi de France.

Le village de Willer  

François Adam KARRER était natif de Landser (mais les auteurs se contredisent à ce sujet). Ce qui est certain par contre, c'est qu'il a été lieutenant dans le régiment suisse de Salis. Avec ce régiment, il participa à plusieurs campagnes, notamment en Flandres.

Sa mère, Marguerite KELLER, s'était remariée à Henri HERTZOG, natif de Bâle. Le couple habitait Landser au tournant du XVIIè siècle.

Leur fils qui avait épousé Jeanne VOILE, habitait sans doute dans la maison construite par le beau-père Maurice VOILE. Elle se situe à l'angle de la rue de Dietwiller et de la place de la Fontaine à Landser (renseignements aimablement fournis par M. Louis ABEL).

En 1719, François Adam créé son propre régiment, le régiment de KARRER. Ce régiment de marine fera plusieurs campagnes aux colonies (Louisiane, Martinique, Guyane, etc...).

Son fils, Louis Ignace, lui succède à la tête du régiment en 1736. La tenue des soldats devait être particulièrement colorée: habit rouge, doublure, parements et culotte bleus, poches en long, veste bleue croisée, avec doubles coutons et coutonnières blanches, manches en bottes, petit collet bleu, boutons d'étain façonnés, bas blanc, chapeau bordé d'argent ("Les Suisses au service de la France" par J. BODIN).

Un ancien nom de Haute-Alsace

Le patronyme KARRER est très ancien. Déjà cité à Saint-Amarin en 1445. On le trouve également à la même époque dans le Sundgau. Un certain "Petri dicti Karrer" de Largitzen fonde un anniversaire au couvent de Lucelle pour le salut de son âme et celle de son épouse (Das Seelbuch der Zisterzienerabtei Lützel).

A Mulhouse, en 1573, Wernhart KARRER possède un pré à l'extérieur de la ville devant la porte de Bâle.

A Knoeringue, ce sont Heinrich et Hans KARRER qui doivent verser une contribution à la fin du XVIè siècle pour aider à la guerre contre les Turcs.

A Landser, la maison de françois Adam KARRER, qui fonda son propre régiment en 1719  

En 1536, alors que la guerre de Trente Ans sévit en Alsace, Joseph KARRER de Bruebach va se marier à l'abri des murailles de la ville d'Ensisheim.

Les KARRER iront d'ailleurs avec de nombreuses autres familles, se réfugier en Suisse. Rien que dans la ville de Bâle, la liste des réfugiés de 1676 (publiée par la Société d'Histoire de Huningue) recense six KARRER (de Ranspach-le-Bas, Magstatt-le-Haut, Geispitzen, Sierentz et Blotzheim).

Ranspach-le-Bas était d'ailleurs le siège de plusieurs familles KARRER, familles de laboureurs et de tisserands.

D'autres souches vivaient dans la banlieue mulhousienne, mais nous en trouvons également à Willer et Aspach, ainsi qu'à Carspach, d'où sera originaire Jacques KARRER qui s'enrôlera pour quatre années dans le Régiment d'Alsace en 1734.

Enfin, une souche KARRER vivait aussi à Mortzwiller et Soppe-le-Haut. Alliée aux AFFOLDER, KUENEMANN et TSCHIRRET, cette souche vivait encore au XIXè siècle, époque où une descendante, Jeanne KARRER, partit pour New York.

André GANTER