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Schermesser

Ce nom de famille, assez rare, doit son origine à l'outil, le rasoir, en alsacien Scharmasser.

Faut-il en conclure que l'ancêtre de la famille était barbier ?

Toujours est-il que les très anciennes armoiries de la famille représentent un rasoir.

Elles sont conservées aux Archives de la ville de Bâle et datent de l'année 1441.

 

De nombreux travaux sur la famille

De longue date déjà des chercheurs se sont intéressés à cette famille.

Outre nos propres travaux, nous avons bénéficié de ceux réalisés par feu Maurice SCHERMESSER de Paris, Roland SCHERMESSER de Mulhouse, et les importants travaux en cours de Mme Françoise CAQUANT de Reiningue.

A Gundolsheim depuis plus d'un demi-millénaire

Le village de Gundolsheim est très certainemen le berceau de la famille SCHERMESSER.

Jean SCHERMESSER, prévôt de Gundolsheim, valida un acte daté de 1441 en y apposant son sceau. Toujours conservé dans l'immense collection détenue par les archives de Bâle, le moulage du sceau représente un rasoir. Il s'agit en l'occurence d'armoiries "parlantes" ayant trait à l'étymologie du patronyme.

En 1444 un autre acte également conservé à Bâle faisait mention du prévôt de Gundolsheim Jean SCHERMESSER.

En 1512 Albrecht SCHERMESSER était bourgeois de Bâle et exerçait la profession de baigneur (le baigneur, tenancier des bains municipaux, faisait aussi fonction de barbier).

A la fin du XIVè et au cours du XVè siècle les habitants de Gundolsheim et de Merxheim étaient entrés en conflit car chaque communauté voulait obtenir les terres du village, alors disparu, de Bleienheim.

Auguste SCHERLEN donna le récit de ses luttes et tractations dans le Tome 3 de son ouvrage "Perles d'Alsace". Il y relata en particulier la déclaration faite vers 1434 par un certain Clewin VOSTER. Ce dernier était valet de ferme chez Clewin SCHERMESSER de Merxheim.

Dans l'état actuel des travaux, la généalogie suivie des SCHERMESSER de Gundolsheim remonte à Rodolphe né vers 1630 et décédé en mars 1702.

Marié trois fois, il eut une nombreuse descendance de ses épouses Marie THUET, Suzanne MEYER et Anna Marguerite OECHSLER.

Il n'est donc pas étonnant que la famille se soit développée.

Elle a, de plus, toujours toujours exercée des fonctions électives à Gundolsheim.

Nous possédons pour cette famille le livret d'ouvrier de Xavier SCHERMESSER. Instauré par décret impérial de 1855, ce carnet était délivré par le maire et rempli par le maître pour son apprenti. Xavier SCHERMESSER, fils du garde-champêtre , avait vu le jour en 1852 à Gundolsheim.

Son maître, François Joseph SCHAMBERGER, indiquera dans le livret que Xavier SCHERMESSER "a toujours tenu une conduite irréprochable" dans l'apprentissage de son métier de sellier.

Les Schermesser d'Issenheim

Apparentés aux SCHERMESSER de Gundolsheim, ceux d'Issenheim ont également une longue histoire.

Présents dès la fin du XVIè siècle, ils habitaient l'écart d'Ostein à l'est d'Issenheim, agglomération qui disparu progressivement après les ravages de la guerre de Trente Ans.

Des lacunes importantes dans la collection des registres paroissiaux rendent la recherche difficile pour le XVIIè siècle.

L'utilisation des actes notariés a permis en partie de combler ces lacunes.

La généalogie suivie commence avec Valentin SCHERMESSER, né vers 1550.

Il eut entre autres un fils Thiébaut qui se maria à Issenheim en 1617, en présence d'une grande foule comme le nota le curé.

Son épouse, Marguerite LEUBLER, était originaire de Wuenheim. Laboureur de profession,

Thiébaut figurait au dénombrement de 1659 avec ses fils Jean et Valentin, ainsi qu'un certain Mathieu SCHERMESSER laboureur âgé de 78 ans.

Ce début du XVIIè siècle nous montre la présence de nombreux SCHERMESSER tant à Issenheim qu'à Ostein.

Citons Georges SCHERMESSER, bourgeois, parti à la guerre en 1619. Il n'en revint pas et en 1626 le partage de ses biens fut réalisé entre sa veuve, Marie JUNGERMANN et sa soeur Elisabeth SCHERMERSSER épouse de Valentin SCHULER.

A la même époque vivait à Issenheim le couple Jacques SCHERMESSER et Catherine WERNER dont 4 enfants sont connus.

Les registres d'Ensisheim mentionnent, le 1er septembre 1631, le mariage de Gilles SCHERMESSER d'Issenheim et Elisabeth PROBST d'Ensisheim, alors que nous trouvons à Soultz en 1635 celui d'un Thiébaut SCHERMESSER avec une fille de Raedersheim.

La fréquence des prénoms Thiébaut et Valentin chez les SCHERMESSER complique singulièrement la recherche.

Un état des attelages, daté de 1699, nous indique que Valentin SCHERMESSSER "le vieux" possédait alors 2 chevaux et 4 boeufs ce qui le situe parmi les plus riches du village.

A la même date, Léonard SCHERMESSER avait un attelage de 3 boeufs pour son labour.

De Raedersheim à Luemschwiller

Valentin SCHERMESSER, petit-fils de Valentin l'ancêtre d'Issenheim, eut lui même plusieurs enfants par son mariage avec Maria NITHARD.

Leur petit-fils, Antoine, fut l'auteur de la branche de Raedersheim. Né vers 1697 à Issenheim il épousa en 1726 à Raedersheim Anne Marie KLEIN.

Comme le voulait la coutume, un contrat de mariage fut rédigé une quinzaine de jours avant la cérémonie religieuse, contrat conservé aux Archives Départementales du Haut-Rhin.

Un fils, Antoine, né en 1735 épousa à Raedersheim en 1761 Marguerite MECHLER. Le couple possédait un train de culture à Raedersheim. Plusieurs enfants naquirent de cette union, dont un fils Joseph.

Cultivateur puis maréchal-ferrant Joseph s'unit en 1800 à Catherine DURR fille d'un vigneron de Bergholtz.

Parmi les enfants du couple, le fils François Xavier qui naquit en 1809 sera l'auteur de la branche sundgauvienne. Aubergiste et maître d'école, il habitera Luemschwiller, Eglingen puis Enschingen, et décèdera à Gildwiller.

Une partie de sa descendance ira habiter Ronchamps en Haute-Saône. Une autre souche, probablement aussi originaire de Raedersheim, était déjà présente à Pulversheim au XVIIIè siècle, village où elle se développa au cours des siècles suivants.

La branche de Blotzheim

En février 1687 Georges SCHERMESSER d'Issenheim épousait à Blotzheim Barbe, la fille du prévôt Jean HAFFNER.

Le couple sera à l'origine de la branche blotzheimoise des SCHERMESSER.

Assez aisé, Georges passa de nombreuses transactions immobilières. Rien que pour l'année 1690 nous avons retrouvé cinq contrats par lesquels il acquit de nombreux champs. Les vendeurs, tous de Blotzheim, étaient Joseph FUCHS, Fridolin MATTER, Jean ZIMMERMANN et Sébastien HUG le beau-frère de Georges.

Les SCHERMESSER sont un bel exemple de longévité d'une famille de Haute Alsace, toujours bien représentée dans son berceau de Gundolsheim, mais également bien développée par ailleurs comme à Blotzheim Raedersheim ou Pulversheim.

André GANTER