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Thevenot

Le nom THEVENOT vient du prénom Étienne. Il fait partie des nombreux hypocoristiques (forme familière altérée) issus d'Étienne, comme par exemple THÉVENIN, ESTIENNE, STEVENIN, THÉNARD, THOUVENIN, ainsi que les formes germaniques STEPHAN, STEFF.

La tombe de Joseph THEVENOT, décédé en 1743, est visible sur le mur, de l'église de Froidefontaine  

Dans tous les pays d'Europe, il a donné naissance à de nombreux patronymes (ISTVAN en Hongrie, CZEPE dans les pays slaves, STEVEN dans les pays nordiques, etc...)

La forme THEVENOT est bien représentée dans le secteur de Fresse en Haute-Saône, où Claude THEVENOT est recensé avec sa famille dès 1657 (travaux de J. F. POIVEY).

Nous les trouvons également au XVIIIè siècle à Plancher-les-Mines et dans le secteur de Montbéliard.

Suivant les travaux du Dr J.-M. THIÉBAUD, deux députés du Tiers État lors des assemblées de 1789 se nommaient THÉVENOT et venaient de Franche-Comté (l'un du Jura, l'autre de Haute-Saône).

Plus près de nous, Marie DE THÉVENOT avait épousé Gaspard DE BARDAUD, seigneur de Florimont (inventaire des archives de la famille DE REINACH).

Pour le sud du Haut-Rhin, M. HIMMELBERGER dont les lecteurs de "l'Alsace" connaissent déjà les compétences, nous a fait parvenir la synthèse de son travail sur cette famille de Montreux.

Origine Suisse

Vers la fin du XVIIè siècle, le chirurgien Frédéric THÉVENOT vint s'installer avec sa famille à Montreux-Jeune alors chef-lieu d'une grande paroisse. Il était originaire de Suisse et bourgeois du village d'Alle.

Cette localité, située sur la rivière l'Allaine, fait actuellement partie du district de Porrentruy.

Frédéric avait séjourné quelques temps à Manspach avant de venir s'installer à Montreux, Manspach où a été baptisé son fils Jean-Jacques en août 1684 (le nom était alors orthographié THÉVENAT).

Implantation à Montreux-Jeune

Le 13 février 1695, frédéric fit l'acquisition d'une maison d'habitation à Montreux, dans la rue de Bretagne. C'est le jeune Pierre PIERREÇON qui la lui céda pour le prix de 120 livres.

Cette vente permis à l'adolescent de se procurer les fonds nécéssaires à l'apprentissage de la profession de chirurgien auprès de l'acquéreur. En effet, à cette époque, il fallait payer le maître pour pouvoir faire son apprentissage chez lui.

Par contrat signé le lendemain de la vente de la maison, Frédéric THÉVENOT s'engageait à accueillir Pierre PIERREÇON chez lui pendant deux années pour le former et lui enseigner tout son art.

Pendant ces deux années, le maître devait subvenir aux besoins de son apprenti tant pour le gîte que pour le couvert et l'habillement.

Après le décès de Frédéric, survenu vers 1704, sa veuve Suzanne ABRY fit dresser l'inventaire de tous leurs biens à partager avec leurs quatres enfants encore mineurs. Cet acte, dressé le 17 décembre 1705 nous apprend que le couple possédait une maison neuve, couverte de tuiles.

Une vieille ferme de la rue de Bretagne à Montreux-Jeune. C'est dans cette artère que la famille Thévenot s'est installée au XVIIè siècle  

Suzanne ABRY se remaria à Pierre VIATTE, lui-même veuf de Suarce.

Chirurgien et maître d'école

Fils de Frédéric, françois Nicolas épousa en 1712 Catherine BEURET. Elle était la fille du procureur fiscal de la seigneurie de Traubach et Dannemarie, Pierre BEURET de Romagny.

Le couple THÉVENOT/BEURET eut plusieurs enfants.

François Nicolas exerça tout d'abord le métier de son père, chirurgien. En 1825, il se fit embaucher comme maître d'école de la paroisse de Montreux-Jeune, profession qu'il conserva jusqu'à son décès en 1749.

L'accord conclu le 2 mars 1725 avec les délégués des différents villages formant la paroisse (Montreux-Jeune, Chavannes-les-Grands, Magny, Romagny, Lutran, Valdieu, Chavannes-sur-l'Étang et Cunelières) est conservé aux Archives Départementales du Territoire de Belfort.

Particulièrement précieux, ce document précise toutes les charges et obligations et donne une bonne image du métier d'instituteur à cette époque.

Son frère et ses soeurs se marieront à Grosne.

François Joseph THÉVENOT, l'un des fils de François Nicolas, reprit la profession de son père au décès de ce dernier. Il épousera en 1747 la fille du maire de Magny, Jean-Pierre HECHEMANN, prénommée Marie Barbe. Ils eurent au moins six enfants.

L'un d'eux, Denis THÉVENOT, fut maire de Montreux-Vieux au début du siècle dernier.

Un autre fils, Jacques, tint cabaret au même village. Ce cabaret sera repris par ses trois fils: Jean-Pierre, Joseph et Denis qui tous trois resteront célibataires.

Leur grand-père, François-Joseph, mourut en 1781 âgé de 71 ans. Sa veuve se remariera en 1812 alors âgée de 84 ans !

Le Jésuite Jacques Thévenot

Dans la première moitié du XVIIIè siècle vivait au collège des jésuites d'Ensisheim le père Jacques THÉVENOT. En tant que procureur de l'établissement religieux, il passa de nombreux actes notariés.

En 1721, c'est lui qui signa le bail pour la location des revenus de l'abbaye de Valdieu. On retrouve Froidefontaine, dans le territoire voisin, un Joseph THÉVENOT, décédé en 1743. Sa pierre tombale est encore visible à l'entrée de l'église romane.

André GANTER et Gérard HIMMELBERGER