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Viron

Représenté dans le secteur de Montreux, ce patronyme est l'un des plus anciens de la d'Alsace et de Bourgogne.

Deux membres de la famille Viron furent maîtres d'école à Montreux-Jeune au XVIIIè siècle  

Etymologiquement, Viron signifie en ancien français "autour". Il a donné naissance au mot "environ".

Le nom pourrait donc désigner quelqu'un qui habite à la périphérie d'un domaine, d'un village.

Mais à une époque reculée, Viron était un surnom d'artisan qui se servait d'une vrille pour exercer son métier, ou du potier qui utilisait un tour.

Quelle qu'ait été l'origine, le nom se retrouve dès le XVè siècle dans la Trouée de Belfort.

Natif de Valdoie, à la périphérie de Belfort, Jean DES VIRONS est cité de 1454 à 1486.

Il avait un fils Jehannenat qui est dit marié en 1493 et que l'on retrouve cité une dernière fois en 1498.

Autre personnage des environs de Belfort, Jehannenat COILLAT alias DES VIRONS était originaire de Pérouse. Il fut membre du Magistrat de Belfort (l'ancêtre du conseil municipal) entre 1422 et 1437.

Marié trois fois, il eut quatre filles pour descendance.

Prisonnier à Bâle

Le premier VIRON à être reçu bourgeois de Belfort se prénommait Jean. Préalablement habitant de la ville, il accéda à cette classe sociale supérieure le 2 novembre 1554, en remettant une certaine somme d'argent et un seau en cuir (utile pour les incendies) au maître-bourgeois Jehan BESANÇON.

En 1630, on trouve à Bâle un dénommé Jean Mathieu VIRON, cordonnier et bourgeois de Belfort. Il fut arrêté et emprisonné dans la cité rhénane avec quatre autres bourgeois de Belfort, car la ville était débitrice de Bâle et ne respectait pas ses engagements.

Les prisonniers furent finalement relachés sans que la moindre indemnité ne fut versée. Mais Bâle se vengea en confisquant toutes les marchandises d'un Belfortain présent sur le marché de la ville.

Malgré les protestations de la Régence autrichienne d'Ensisheim, les effets ne furent jamais rendus.

Pour en finir avec la branche belfortaine, les registres paroissiaux anciens de Belfort mentionnent enfin le 7 janvier 1676, en l'église Saint-Denis, de Marie VIRON et de Jacques CHARDOILLET tailleur d'habits.

Montreux et Lutran

Les familles VIRON demeurant dans le secteur de Montreux, qu'il n'est pour l'instant pas possible de rattacher à celles de Belfort, ont été étudiées par Gérard HIMMELBERGER de Morschwiller-le-Bas, spécialiste des patronymes de ce secteur roman du Haut-Rhin.

Il relève deux souches au milieu du XVIIè siècle: le couple de Claude VIRON à Montreux-Jeune, celui de Pierre VIRON et d'Eve BRETON à Cunelières.

Le premier était marié à Etiennette FAILLAT, soeur de Jeanne, l'épouse du maire de Magny Jean HÉCHEMAND. Ce couple eut une dizaine d'enfants, mais ils n'étaient plus que quatre en vie au moment du partage des biens en 1702.

M. HIMMELBERGER a trouvé deux fils de Claude VIRON exerçant les fonctions de maître d'école de la paroisse de Montreux-Jeune au début du XVIIè siècle et jusque vers 1725 et se prénommant Joseph et Jean Pierre.

Ce dernier épousa en 1702 Etiennette LABOUÈBE, fille de Jean Thiébaut et Eve BADAIRE de Lutran.

Un troisième fils, Pierre, se contracta mariage en 1701 avec Catherine GAUTHERAT, fille de Jean, maire de Lutran, et de Jeanne RECROI.

Père de dix enfants, "dont plusieurs moururent avant d'avoir atteint l'âge adulte et dont deux demeurèrent célibataires", il fut à l'origine de la branche des VIRON de Lutran. Ses descendants furent tous laboureurs.

Maires et adjoints

Né en 1709, Jean Pierre se maria en 1735 avec Barbe SCHALLER, fille de Pierre et de Jeanne FOUDROT de Lutran, qui lui donna au moins cinq enfants.

Au début du siècle dernier, Louis VIRON, petit-fils de Jean Pierre, fut de longues années garde-champêtre.

Son épouse, Catherine LABOUÈBE, était sage-femme à Lutran. Son frère Pierre Joseph, marié à Marie Anne BOUVIER de Valdieu, tint cabaret à Lutran pendant une vingtaine d'années.

Au village, la famille accéda à des responsabilités: Joseph VIRON fut maire de Lutran de 1803 à 1805, puis de 1835 à 1837 et son fils Auguste de 1871 à 1876.

Le même fut adjoint au maire de 1884 à 1886, le fils de ce dernier exerçant des fonctions similaires entra 1911 et 1925.

Les VIRON sont aujourd'hui présents dans la région de Dannemarie, mais leur plus forte représentation est dans le Territoire de Belfort voisin.

André GANTER et Christophe GRUDLER