Notices de familles ( 1305 entrées )

Blech - Plech

L'étymologie du patronyme BLECH n'est pas clairement définie tant les origines peuvent être diverses. Il peut provenir d'un nom de profession tel que Blechschmied (ferblantier), d'un nom de lieu signifiant une surface plane, ou d'un toponyme helvétique, dans le canton d'Argovie.

Les armoiries de Blech  

Les décourvertes de Louis ABEL

Les travaux de Louis ABEL apportent encore une autre hypothèse. Dans l'Annuaire Historique de la Ville de Mulhouse, en 1989, il donnait "des éléments nouveaux" sur la famille BLECH. Comme à l'accoutumée, cet auteur sortait des sentiers battus et proposait une toute nouvelle analyse à partir de ses travaux réalisés en particulier aux Archives de Bâle.

Il avait découvert un Peter IM BLECH cité entre 1300 et 1350 à Steinbrunn-le-Haut. Ce Peter IM BLECH correspondait à Peter IM LECHE, par une mutation linguistique tout-à-fait acceptable. Et c'est là que les choses deviennent vraiment intéressantes : la famille IM LECHE serait en fait une famille d'écuyers tenant en fief le manoir qui se situait entre Steinbrunn-le-bas et le moulin du Kägi. L'étymologie du nom indiquerait une étendue de terre provenant d'un marais ou d'un étang asséché, ce qui est le cas en ce lieu proposé comme berceau de la famille.

Réalisée par Ernest BLECH, manufacturier à Sainte-Marie-aux-Mines, avec l'aide d'Ernest MEINIGER de Mulhouse, la généalogie BLECH de Landser a été publiée en 1898 et fait partie de ces fameuses "Généalogies mulhousiennes" devenues aujourd'hui introuvables. On y apprend qu'un document capital, daté de 1589 et conservé aux Archives Départementales du Haut-Rhin, permet d'attester la présence de la famille à Landser depuis le Moyen Age.

Il s'agit d'une demande d'exemption de corvées établie par le prévôt de Landser, Léonard BLECH. Ce dernier déclarait qu'il était en mesure de prouver que sa famille habitait Landser depuis deux siècles, donc au moins depuis 1390, et qu'elle avait toujours exercé la charge de prévôt. Mais la généalogie précise ne débute qu'avec un certain BLECH dont le prénom est inconnu et qui fut bourgeois de Landser; Louis ABEL pense qu'il pouvait se prénommer Conrad. Il eut deux fils, Heinin et Clewin. Le premier assura la postérité à Landser, le second partit pour Mulhouse où l'on perd sa trace.

Heinin BLECH eut au moins cinq fils, tous nés avant 1500. Le premier, Balthazard, épousa à Thann Catherine SURGAND, la fille de Gabriel SURGAND (sur cette famille, voir VFS1). Le couple eut deux fils, mais seul le second, Léonard, se maria car son frère Hans se voua à la prêtrise. La pierre tombale de Hans BLECH, datée de 1580, est toujours visible en l'église de Landser. Léonard fut prévôt et meunier à Landser et épousa la fille du meunier FINCK de Habsheim.

On pourra lire à son sujet la notice réalisée par Fernand BLECH et parue dans l'annuaire 1984 de la société d'Histoire "Les Amis de la Seigneurie de Landser". Le second fils de Heinin, Michel BLECH, fut maire de Landser et eut quatre fils. L'un d'eux, Daniel, fut l'auteur de la branche de Dietwiller. Un autre, Michel, se fixa à Mulhouse et décéda sans postérité. Les deux autres n'eurent pas de descendance mâle. Le troisième enfant de Heinin, prénommé Hans, habitait Landser où naquit son fils Matheus.

Ce dernier eut plusieurs enfants et assura la postérité du nom à Landser. En 1576, il fut tué lors d'une rixe avec le barbier Anthoni BURNER. Le quatrième fils de Heinin, Simon BLECH, fut boucher et se fixa à Bâle. Il est à l'origine d'une descendance bâloise répertoriée dans le tableau réalisé par August BURCKHARDT (Wappenbuch des Stadt Basel).

Les Blech de Mulhouse

Enfin, le dernier fils de Heinin, Claus BLECH, habita Mulhouse où naquirent ses cinq enfants. Il est à l'origine d'une importante descendance mulhousienne.

La première union de Claus, avec une SPIESS, resta sans enfants. De sa seconde femme, Prudence KUENEMANN, il eut cinq enfants dont quatre garçons qui transmirent le nom. Ses descendants occupèrent des places importantes et furent parmi les pionniers de l'industrialisation de Mulhouse. Dès 1764, Nicolas BLECH fonda, sous la dénomination "HEILMANN, BLECH et Cie", une fabrique de toiles peintes.

D'autres sociétés d'indiennage virent le jour à Mulhouse, sociétés dans lesquelles les BLECH avaient une part active. Une branche de la famille se fixa à Sainte-Marie-aux-Mines, celle de Johannes BLECH qui y épousa en 1789 la fille de Jean Georges REBER, co-fondateur de la manufacture de toiles peintes du lieu. Johannes devint l'associé de son beau-père et l'auteur de la branche BLECH de Sainte-Marie-aux-Mines dont fut issu Ernest BLECH, né en 1843 et auteur de la généalogie BLECH.

La branche de DIETWILLER

Les BLECH de Dietwiller sont issus de Daniel BLECH, fils de Michel, le maire de Landser. Daniel habitait déjà Dietwiller en 1586. En 1604, il y résidait encore avec son fils Fridolin, le cordonnier. Malheureusement, les archives de cette époque disparurent sans doute dans l'incendie du 18 mars 1635. Les troupes du duc de Rohan, venues de Habsheim, avaient passé la nuit en cantonnement autour de Dietwiller. Elles mirent le feu à l'ensemble du village en le quittant le lendemain matin. D'après un vieux registre qui se trouvait en mairie à la fin du siècle dernier, Fridolin aurait eu sept enfants dont un fils Nicolas. Epoux de Marie Eve MULLER, ce dernier eut à son tour six enfants dont deux fils, Jean et Nicolas, qui assurèrent la descendance du nom.

Le 27 juin 1701 fut célébré à Ensisheim le mariage de Joseph BLECH de Dietwiller et d'Anne TIERTZ de Gildwiller. De Dietwiller, les BLECH s'installèrent également à Riedisheim, Rixheim, Wittenheim, Bruebach, Vitry-sur-Seine et même à New York où un BLECH fonda une fabrique de machines au XIXè siècle. La branche de Dietwiller est toujours bien vivante.

André GANTER