Notices de familles ( 1305 entrées )

Decker - Deckert - Deckherr

Le nom de famille DECKER provient incontestablement du métier de couvreur tout comme les DECK, famille sur laquelle nous aurons l'occasion de revenir. Cette profession consistait et consiste toujours à couvrir ou à réparer la toiture des maisons.

Ce patronyme existe toujours sous différentes formes telles que DECKER et DECKERT.

Les armoiries des imprimeurs Decker de Bâle  

Le Dictionnaire Historique et Biographique de la Suisse établi en effet une distinction entre les DECK, familles bourgeoises de Zurich et les DECKER, familles originaires du Canton de Bâle. La souche bâloise est native d'Eisfeld, petite localité Allemande située au pied de la forêt de Thuringe.

Georges DECKER y vit le jour le 23 avril 1596 en tant que fils de Kilian DECKER et Anne GÖRING.. Le 8 juin 1635, Georges DECKER acquit le droit de bourgeoisie de la Ville de Bâle, où il s'installa en tant qu'imprimeur après avoir épousé Marguerite ZAESSINGER elle-même veuve de l'imprimeur bâlois Jean SCHROETER.

Jean Jacques, un des fils du couple unit sa destinée avec Anne Elisabeth HARSCHER dont la mère était une D'ANDLAU. Après le décès de sa première épouse survenu en 1677, il se remaria avec Anne SCHOENAUER. C'est à la mort de Jean Jacques, survenue en 1697, que Jean Henri, fils issu du second lit, vint s'installer à Colmar.

L'Armorial de la ville de Bâle donne le blason de la famille ainsi qu'un tableau généalogique sommaire. La branche bâloise portait :"d'argent à trois roses tigées de gueules sur trois monts de sinople".

Une grande famille d'imprimeurs de Colmar

Avec le transfert en 1698 du Conseil Souverain d'Alsace d'Ensisheim à Colmar, transfert ordonné par Louis XIV, Jean Henri eut le titre officiel d'imprimeur royal du Conseil Souverain d'Alsace avec droit de succession héréditaire. Les hérauts d'armes de la famille D'HOZIER lui attribuèrent alors comme armoiries : "d'azur à un griffon d'or, tenant entre ses deux griffes deux balles de gueules servant à l'imprimerie".

Il sortit de ses presses des livres de prières, des recueils de chants de même que l'important ouvrage de l'historien Jean Daniel SCHOEPFLIN, "l'Alsatia illustrata", dont la publication fut achevée en 1754. Après sa mort en 1741, sa veuve Dorothée WILD publia en mai 1751 le premier journal paru à Colmar : "Wächentliches - Colmarer Blättlein" (Petit hebdomadaire colmarien).

Imprimé en langue Allemande et en caractères gothiques, il paraissait le jeudi, jour du marché, et contenait une rubrique de faits divers et ses annonces étaient payantes. En 1754, à la mort de Dorothée WILD, Jean Henri DECKER, petit fils de cette dernière, prit la tête de l'imprimerie colmarienne.

Né à Bâle en 1733, il fut naturalisé Français par Louis XV et publia tous les arrêts du Conseil Souverain d'Alsace. L'affaire familiale fut reprise par son fils Jean Henri et son petit fils Camille. (Nouveau Dictionnaire de Biographie Alsacienne numéro 7). Avant l'arrivée des imprimeurs bâlois, le nom DECKER était déjà connu dans la cité de BARTHOLDI. En effet, les listes des échevins (conseillers municipaux) de 1431 et 1459, listes publiées par Lucien SITTLER, figure un certain Ulrich DECKER, en tant que représentant de la corporation des pêcheurs.

Les Decker de Blodelsheim

Ce patronyme est très typique de Blodelsheim, petite localité de la Hardt. En avril 1988, la presse locale rendit hommage à Emile DECKER pour ses importants travaux de recherche qui ont abouti à l'élaboration d'un arbre généalogique de plus de 700 noms.

Un puis daté de 1748 et le presbytère de Blodesheim  

Cette généalogie familiale, dont nous nous sommes largement inspirés dans les lignes qui suivent, nous apprend l'existence de Philippe DECKER, mentionné pour la première fois en 1662. Un exemplaire de ce travail, offert par l'auteur, est consultable au Centre Départemental d'Histoire des Familles à Guebwiller.

Du mariage de Philippe DECKER avec Marie HANCKER, sont issus au moins cinq enfants, dont nous ignorons les dates de baptême. En effet, les registres paroissiaux de Blodelsheim ne débutent qu'en 1661. Les trois fils de Philippe feront souche à Blodelsheim et auront une nombreuse descendance.

Le premier, Michel DECKER, unira sa destinée le 18 janvier 1683 avec Marie HERTZOG, jeune fille d'Eguisheim. En secondes noces, en l'année 1711, il épousera Anne Marie HELLER native de Fessenheim. Michel aura 15 enfants de son premier lit. L'un d'entre eux, François, né le 25 février 1691, fera carrière et sera conseiller à la Cour Episcopale de l'Evêché de Bâle. Il décédera à Porrentruy le 14 décembre de l'année 1776.

Henri DECKER, second fils de Philippe, épousera Catherine REGISSER qui lui donnera 8 enfants entre 1671 et 1693.

Enfin, Jacques, dernier des trois, se mariera avec Catherine STOFFEL en 1672. Elle décédera en 1690 après lui avoir donné six enfants. Son veuf épousera alors en secondes noces Anne Marie ZUBER.

Les Decker aux Etats Unis

L'ouvrage de Cornelia SCHRADER-MUGGENTHALER sur l'émigration aux Etats-Unis, nous révèle qu'une dizaine de personnes porteuses du patronyme sont parties pour le Nouveau Monde. Espérant trouver une vie meilleure, beaucoup d'entre eux choisirent comme destination l'Etat du Texas.

Le livre "the history of Medina County Texas" nous relate l'histoire de Benoît DECKER qui quitta son village natale de Blodelsheim avec sa femme et ses cinq enfants. Embarqués à bord du "Shumuga", ils accostèrent le 20 décembre 1846 à Galveston.

Seuls deux fils, Benoit et Jean Baptiste, survécurent à la dure vie américaine. Leur frère Zacharie fut tué par les Indiens en 1862 alors qu'il était parti à la chasse. A l'endroit où son corps fut trouvé, sa famille érigea une croix commémorative toujours en place.

Doris FREYTAG