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Engel - Engell

Ce nom de famille est assez fréquent avec ses différentes variantes telles que ANGEL, ANGELI, ENGELIN etc... Il proviendrait d'un habitat : la maison à l'enseigne de l'ange.

Joseph Karlmann BRECHENMACHER, dans son "Etymologisches Wörterbuch der deutschen Familiennamen", cite un "peter zu DEM ENGEL" en 1402 à Sélestat.

Une branche Engel de la Glasshütte s'est fixée au vallon de Dieffenbach  

Les Engel de Suisse

D'après le "Dictionnaire Historique et Biographique de la Suisse", la famille ENGEL est éteinte dans le canton de Berne où elle portait "d'azur à un ange d'argent et à la bordure de même".

D'autres souches vivaient dans les cantons de Soleure, Thurgovie et Zurich. Plusieurs vinrent en Alsace et nous pouvons en citer quelques uns.

Jacques ENGEL originaire de l'alpage de Tiefenthal au dessus de Brienz dans le canton de Berne, s'implanta à Illzach où il se maria en 1659 à une veuve du village.

Henri ENGEL d'Erlinsbach (canton de Soleure) vint épouser à Ensisheim en 1716 la fille de Mathias MEYER. Ceux de Welschenrohr dans le canton de Soleure se sont installés dans les verreries alsaciennes.

D'autres Engel en Alsace

Venant de Haguenau où il était soldat, Jacques ENGEL épousa en juin 1632 à Colmar Madeleine CHRISTEN originaire de Franconie. Nous ignorons si le couple a eu descendance.

Venant d'Ostheim François Joseph ENGEL, fils du menuisier Jean ENGEL, alla épouser à Niederhergheim Anne Marie KLEIN en février 1749 . Venant également d'Ostheim, Anne Marie ENGEL passa un contrat de mariage en septembre 1729 avec Etienne WIDMANN bourgeois de Cernay. Elle décéda vers 1740 laissant divers biens à son veuf et leurs trois enfants. Parmi ces biens nous avons noté une bague en or avec une pierre précieuse (notariat ancien de Cernay).

Dans cette ville de Cernay nous trouvons dès 1650 trace d'une autre famille ENGEL, avec le baptême des jumeaux Georges et Amélie enfants, de Jean ENGEL et Brigitte GERNER dont l'origine nous est inconnue.

A Thann le meunier du faubourg du Kattenbach se nommait, avant la guerre de Trente Ans, André ENGELL. En 1639 il se fit cautionné par son concitoyen Martin KIRCHMEYER, pour une dette de près de quarante livres due aux héritiers d'Ezechiel SCHMITT.

A Leimbach en l'An IX de la République (1801) décéda Georges ENGEL, tisserand âgé de 69 ans, époux d'Anne Marie KIEFFER. La déclaration fut faite par le gendre du défunt qui se nommait Jacques BRUCKERT.

Au débouché de la vallée de Masevaux se trouve le village de Guewenheim où Gaspard ENGEL acquit, en mai 1664, une propriété. Sise entre la route et la chapelle Saint Nicolas, elle appartenait à la famille JUNGERMANN qui l'avait reçue par héritage de la famille FRIDLANCE. Gaspard ENGEL ne conserva cette maison que durant huit années, puis la revendit en 1672 pour la somme de quatre vingt dix livres à Jean REBETTEZ.

La "monstre" ou revue d'armes de l'année 1618, publiée en 1940, cite Balthazard ENGEL alors mousquetaire de Soultzmatt.

Et nous pourrions ainsi multiplier les exemples de souches ENGEL dont le lien de parenté, si tant est qu'il existe, nous échappe encore.

Et tous partis de Soultz !

La cité de Saint Maurice a joué un rôle important dans la diffusion du patronyme ENGEL et ce pour deux raisons. La première est qu'elle peut se vanter d'être le berceau de la grande famille industrielle des ENGEL. La seconde provient du fait que la verrerie de la Glasshutte de Rimbach dépendait de Soultz, tant au spirituel qu'au temporel.

Un remarquable ouvrage préfacé par Jacques-Henry GROS et dû aux patientes recherches de Jérôme BLANC vient de faire le point des connaissances concernant les ENGEL de Mulhouse ("Les ENGEL, une famille d'industriels et de philanthropes", par Jérôme BLANC, éditions Christian, Paris 1994).

Il rattache la tige des ENGEL de Mulhouse à Jean ENGEL, né vers 1495 à Soultz, et reçu en 1520 à la tribus des Tanneurs de Mulhouse. Nous renvoyons le lecteur à cet ouvrage pour tout ce qui touche aux descendants et aux familles alliées de cette souche.

Après le départ de Jean pour Mulhouse la famille s'est-elle éteinte à Soultz ? Toujours est-il que l'historien Auguste GASSER, dans son "Livre d'Or de la Ville de Soultz" ne cite que les verriers ENGEL arrivés au XVIIè siècle.

Toutefois nous avons relevé dans les registres paroissiaux de la ville la présence de ce patronyme à la fin du XVIè. En 1582 les registres font mention du mariage d'Antoinette ENGEL avec un ressortissant Suisse, venant du canton de Zurich. Une décennie plus tard c'est Michel ENGEL qui épousa en l'église paroissiale Saint Maurice à Soultz Odile SCHERER.

Les verriers de Soleure

La vallée sombre et boisée de la Dünnern au Nord de Soleure abritait plusieurs verreries. Celles-ci y trouvaient énergie en abondance sous forme de charbon de bois et nombreux cours d'eau, éléments indispensables à l'industrie verrière. Au milieu du XVIIè siècle, la paix revenant en Alsace, de nombreux verriers émigrèrent vers le Sundgau autour du Glaserberg à Winckel-Lucelle.

Dans la première moitié de ce siècle la verrerie du Rüschgraben dans la vallée de la Dünnern était dirigée par Henri ENGEL. Vers 1651 celle verrerie arrêta sa production, éteignit ses fours, et les membres de la famille ENGEL vinrent dans les forêts du vallon de Rimbach.

Henri, dont l'épouse Agnès MEGLI était native de Welschenrohr sur la Dünnern, fut de suite qualifié de"maître verrier". Parmi leurs enfants la fille Agnès épousa en 1661 à Thierenbach Georges WALCH venant de la région de Salzburg.

Un autre ENGEL prit de suite beaucoup d'importance : prénommé Pierre et venant du même secteur que Henri, il fut préposé de la communauté des verriers auprès des autorités de Soultz. Epoux de Brigitte MEYER il obtint la bourgeoisie à Soultz et eu de nombreux enfants.

Parmi eux citons Jean Josse, auteur de la branche de Guebwiller suite à son mariage, en 1680, avec Anne Marie THÄLIN la fille d'un cordonnier guebwillerois. Un autre fils de Pierre, Jean ENGEL, se maria en 1686 à Anne Marie STOESS de Soultz dont il eu plusieurs enfants.

Tous comme les MATHIS (voir L'Alsace du 19 juin 1994) les ENGEL ont essaimés vers les autres verreries vosgiennes. On les retrouve aux Verreries de Ribeauvillé dès la fin du XVIIè avec en particulier Gaspard ENGEL et son épouse Anne Marie GREINER (travaux de Jean Louis KLEINDIENST).

Les recherches des historiens ZINDERSTEIN de Soultz, STENGER (+), et MICHEL de Vesoul permettent de mieux appréhender l'importance de ces familles verrières et leur impact économique et social.

Les relevés généalogiques en cours, notamment dans le cadre du programme ALEXSYS géré par Gérard FLESCH, donneront sans nul doute un nouvel éclairage du fait de la mobilité géographique de ces familles.

Mordu par un loup

Le loup, animal dangereux et mythique, était pourchassé sans relâche. Les meutes nombreuses s'étaient reconstituées durant les périodes de guerre du XVIIè siècle. Une prime était offerte à qui en tuait et à qui pouvait le justifier en apportant aux autorités les oreilles de la bête.

Rappelons que le loup ne disparu définitivement de nos contrées qu'au tout début de notre siècle. Le onze juin 1657 Elisabeth HUG mit au monde à la verrerie un fils, prénommé Simon. Son père, Jean Jacques ENGEL était verrier à la Glasshutte de Rimbach. Agé de douze ans Simon ENGEL fut blessé par un loup enragé et en mourut.

Le curé nota le fait dans son registre des sépultures "8 (junius 1669) Sepelitur zu Zell juvenis Simon ENGEL von der Glasshütten antehac â lupo rabioso laesus". Parmi la fratrie de Simon, une fille Madeleine épousa en 1685 Wolfgang HOELTZLY venant du Tirol.

Après le décès d'Elisabeth HUG, Jean Jacques ENGEL se remaria en 1671 à Eve STUDER venant de Feldbach, dont il eu encore cinq enfants. De la verrerie de la Glasshutte une branche se fixa au vallon de Dieffenbach. Martin y décéda avant 1706, année où sa fille Anne Marie épousa Jean DINTEN à Hagenbach, dans le Sundgau.

Ceux de Goldbach

Cette mouvance des verriers, provoquée par la nécessité de suivre les implantations des fours à proximité de la forêt, s'arrêtait parfois pour certains membres. Ils devenaient alors sédentaires en cultivant les terres dégagées par les coupes ou en s'alliant aux familles locales.

Ce fut le cas des ENGEL de Goldbach. Tout comme les MATHIS, ils franchirent par le Kohlschlag le peu de distance séparant la Glasshutte du village montagnard de Goldbach. Né en 1652 à Soultz Martin ENGEL, fils, de Pierre, avait épousé Marie PROBST de Goldbach.

Un fils Antoine vit le jour en 1687 à Soultz et il se maria, en 1724 à Willer-sur-Thur avec Brigitte SALM de Goldbach. Parmi leurs enfants deux fils, Antoine et Joseph, assurèrent la postérité du patronyme. Le premier épousa Marie Anne WIRTH d'Uffholtz puis en secondes noces Marie Anne ZIMMERMANN. Le deuxième, Joseph, né en 1734 et bûcheron de son métier prit pour femme une WAMPFLUG de Saint Amarin et le couple eut de nombreux enfants à Goldbach où le nom était encore bien représenté au siècle dernier.

André GANTER