Notices de familles ( 1305 entrées )

Erhard - Ehret - Erhart - Erhardt - Ehrhart

Les anciennes familles ERHARD et EHRET doivent leur nom au prénom Erhard, mis en vogue par le saint évêque de Ratisbonne, originaire d'Irlande. Particulièrement vénéré en Alsace, saint Erhard fut à l'origine de la guérison miraculeuse de sainte Odile.

Rappelons qu'Odile, fille du duc Adalric, était née aveugle. Protégée des foudres de son père qui n'avait pas accepté son handicap, elle fut baptisée à Baume-les-Dames par l'évêque ERHARD de passage en ce lieu. Lors de son baptême, elle retrouva miraculeusement la vue. Il n'est donc pas étonnant de rencontrer de nombreuses souches de ce nom en Alsace, sans qu'il y ait forcément de rapport entre elles.

Bruebach a abrité une riche famille Erhard  

On trouve notamment une ancienne famille ERHARD dans le secteur de Wettolsheim-Eguisheim et une autre à Guebwiller.

Pour le Sundgau, plusieurs familles existent. L'une d'elles, plus connue sous le nom EHRET, très importante par son développement, est originaire de la vallée de Masevaux.

Les autres souches sont implantées à Bruebach, Seppois et Friesen-Ueberstrass.

Les maires seigneuriaux de Bruebach

Bruebach abrite depuis fort longtemps une famille ERHART. Dès 1632, Thiébaud ERHARDT officiait en tant que maire lors des inventaires de succession des habitants du village. Il décéda vers 1671 laissant deux fils: Thiébaud, qui lui avait succédé en tant que maire, et Jean-Thiébaud.

L'habitude, détestable pour le généalogiste, de donner le même prénom aux enfants vivants d'un même couple, n'a fort heureusement par dépassé le XVIIè siècle. La famille du maire était très riche. Après son décès, sa succession reçut quatre maisons à Bruebach.

Thiébaud ERHART fils est attesté en tant que maire jusqu'à la fin du XVIIè siècle. C'est à ce titre que les hérauts d'armes de Louis XIV lui attribuèrent des armoiries qui portent : "d'azur à un sable ou horloge d'argent, surmonté d'un D et d'un E de sable" (les initiales D et E correspondent à Diebolt ERHART). Son frère Jean-Thiébaud mourut vers 1689 en laissant huit enfants et ... six maisons!

Né en 1734, Jean-Guillaume ERHARD fut ordonné prêtre en 1761. Vicaire de Zaessingue puis curé de Franken, il émigra pendant la Terreur et revint en 1802 à Franken (KAMMERER).

De Bruebach, une branche s'installa juste après la Révolution à Hundsbach: c'est celle du meunier Thiébaud ERHARD. Deux membres de cette grande famille quittèrent Bruebach en 1854 pour traverser l'Atlantique à destination de New York (DREYER).

Les armoiries de Thiébaud Erhart de Bruebach (dessin Pierre Ganter)  

A Friesen et Ueberstrass

Au coeur de la vallée de la Largue, Friesen et Ueberstrass comprenaient des ERHARD dans le petit nombre de familles qui subsistaient après la guerre de Trente ans.

Le notariat ancien d'Altkirch conserve plusieurs contrats de mariage passés par des membres de cette famille. Ces contrats permettent de pallier l'absence de registres paroissiaux avant 1698.

Dès 1679, Cunégonde ERHART, fille de Martin, bourgeois de Friesen, épousait Jean-Dietrich BIRR d'Altenach.

Trois années plus tard, son frère Nicolas, s'unit à Anne-Marie GIRR d'Altenach. C'est sans doute lui qui est cité dans le dénombrement de 1698, possédant un boeuf, ce qui correspondait à un quart d'attelage, la terre lourde de Friesen nécessitant quatre boeufs pour tirer la charrue.

En 1702, Anne-Marie ERHARD convolait en justes noces avec Léonard KEMPF, fils de l'appariteur de Hindlingen. Les registres paroissiaux de Friesen, rédigés en latin, laissent entrevoir tout le drame des décès d'enfants.

Entre 1698 et 1718, pas moins d'une douzaine d'enfants ERHARD furent inhumés, âgés de quelques jours à quelques années. Le dépouillement complet de ces registres, en cours dans le cadre du programme Alexsys, permettra de mieux cerner ce douloureux problème.

La famille ERHARD était également présente dans le village voisin d'Ueberstrass qui dépendait au spirituel de la paroisse de Friesen. Léonard ERHARD y possédait un train de culture avec un attelage de deux chevaux en 1698. Epoux de Catherine MACKER, il eut plusieurs enfants dont les fils Nicolas et Henri.

Ils se marièrent sur place, le premier en février 1700 avec Anne KACHLER de Friesen, le second en février 1704 avec Catherine BIRR de Friesen.

La peste de Seppois-le-Haut

Avant la Révolution, Seppois-le-Haut faisait partie de la seigneurie de Delle, raison pour laquelle de nombreuses archives concernant ce village se trouvent conservées à Belfort.

Mais les fonds haut-rhinois recèlent également des documents passionnants pour l'histoire du village. Dans le fonds de la Régence d'Ensisheim figure un dossier concernant la nomination du maire de Seppois-le-Haut en 1628.

Il indique qu'Antoine ERHARD, jusqu'alors maire seigneurial du village, était décédé de la peste avec son épouse, la plupart de ses enfants et petits-enfants, et que la charge de maire devenait vacante.

On proposait alors deux personnes pour ce poste: Jean SCHMIDT, âgé de près de soixante ans, sachant lire et écrire, et Nicolas ERHARDT, âgé de 32 ou 33 ans, fils du défunt maire, sachant également lire et écrire et possédant de nombreux biens dans le village.

On sent nettement la préférence pour ce dernier dont il est fait l'éloge, mais le document ne dit pas qui sera choisi en définitive. Quoi qu'il en soit, les ERHARD tiendront encore ce poste puisqu'en 1694 Michel ERHARD était maire du lieu.

Michel décéda en 1697 laissant trois filles: Anne, épouse de Bourckard PRUDON de Courtelevant, Eve, mariée à Jean-Henri CHEVRIAT de la région de Porrentruy, et Marie-Anne, épouse de Jean-Jacques-Wolfgang MACKER de Delémont (travaux de Jean-Luc ANGSELL).

André GANTER