Notices de familles ( 1305 entrées )

Martin(2) - Marthin - Marty - Marten

La famille Martin

En 1991, André GANTER avait déjà consacré une importante notice aux familles MARTIN du Sundgau (L'Alsace du 28 avril 1991).

Grâce au dépouillement, entrepris par André GANTER, des registres paroissiaux du Belchenthal (vallon de Murbach - photo L'Alsace), conservés à partir de 1771, les recherches sur la famille ont avancé.  

Le patronyme MARTIN est le nom de famille le plus porté en France. Il est issu du prénom MARTIN dont la vénération est due à Saint-Martin, Archevêque de Tours qui évangélisa la Gaule au IVè siècle.

Fêté le 11 novembre, Saint-Martin est le patron de nombreuses paroisses du Haut-Rhin telles que Ammerschwihr, Ensisheim, Habsheim, Petit-Landau ou encore Pfaffenheim.

Plusieurs noms de lieux (toponymes) d'Alsace, contiennent le préfixe Martin, comme par exemple la "Martinsburg" à Wettolsheim, le "Martinsköpflein" de Baltzenheim et le "MartinsMättle" à Linthal.

En Suisse

Diverses souches de MARTIN sont étudiées dans le Dictionnaire Historique et Biographique de la Suisse.

Dans le canton de Bâle-Campagne, ce nom de famille est déjà cité au XVè siècle à Lampenberg, Füllinsdorf et Liestal.

Mais les MARTIN sont également présents dans le canton d'Argovie depuis 1477, dans celui de Fribourg où la famille est citée en 1396 ou encore à Froideville dans le canton de Vaud en 1308.

Ces MARTIN de Suisse firent aussi souche en Haute-Alsace.

C'est le cas d'Elisabeth, la fille de Fridolin, bourgeois de Rottenburg dans le canton de Lucerne, qui vint s'installer à Guebwiller où elle s'unit avec Thomas MELCHIOR en 1721.

Toujours à Guebwiller, en juillet 1671, Marguerite MARTIN native de Ruswil dans le canton de Lucerne épousa Caspar WEBER, natif du même lieu, après que les fiançailles eurent été publiées à Buhl.

Diverses mentions

Le précieux ouvrage de Theobald WALTER intitulé "Urkunden und Regesten der Stadt und Vogtei Rufach" cite le patronyme MARTIN dans la capitale du Haut-Mundat dès 1425.

Plusieurs mariages MARTIN furent célébrés en l'église Notre-Dame de Rouffach comme celui de Jean MARTIN de Bollwiller avec Ursule KAUFFMANN en juillet 1617, celui de Jean MARTIN et de Barbe BREITSTEIN en 1618 ou encore celui de Nicolas avec Catherine SCHWEND en juillet de l'an 1726.

Le Livre d'Or de Soultz d'Auguste GASSER fait état de la première mention du nom en 1495 en la personne de Pierre MARTIN, conseiller. Cette famille est depuis lors très bien représentée à Soultz.

Dans le village voisin de Wuenheim, le curé Jean Thiébaud JUX bénit l'union de Maurice MARTIN, fils de Jean, avec Marie Anne BECK en novembre 1753.

La capitale du Florival a également accueilli une famille MARTIN venue de Hagenbach dans le Sundgau. C'est Anne Marie MARTIN, la fille du défunt Ours qui quitta son village natal pour venir s'installer à Guebwiller en s'unissant avec Jean MUSSO de Wintzenheim.

Socle de la croix disparue et dédiée à Leodegarius Martin en 1883.  

A noter également la fréquence du patronyme dans la vallée de Munster avec par exemple Nicolas MARTIN de Stosswihr qui prit pour femme Madeleine, la fille du marcaire Joseph RUFFIO, tenancier de la ferme du Hoff, sise au Château de Wildenstein.

Les Martin du Belchenthal

La famille MARTIN de Murbach est citée dans le village depuis la fin du XVIIè siècle. Mais dans l'état actuel des recherches, aucun lien n'a pu être établi entre les MARTIN de Guebwiller et de Soultz avec la souche de Murbach.

Les registres paroissiaux du Belchenthal n'étant conservés qu'à partir de l'an 1771, c'est grâce au dépouillement du fonds notarial entrepris par André GANTER que les recherches sur la famille ont pu progresser.

Début juin 1669, on procéda à l'inventaire des biens du défunt André SCHWEIGER, biens partagés entre ses quatre enfants procréés avec feue Madeleine MARTIN. Le couple demeurait au Château du Hugstein.

En l'an 1680, Chrétien MARTIN, bourgmestre du Belchenthal hérita de l'ensemble des biens de feue son épouse Ursule SANDHERR. La maison avec cour, grange, étable, et un jardin d'une surface de quatre fauchées se trouvait au Belchenthal. La succession possédait aussi des biens à Buhl.

Joseph MARTIN, fils du bourgmestre Chrétien et de sa deuxième femme Ursule MISCHLER, épousa Marthe WAGNER après avoir fait rédiger un contrat de mariage en janvier 1707.

De cette union naquirent au moins trois enfants.

Premièrement, Marie Ursule qui prit pour époux en 1737 Simon EGLER de Wattwiller et dont la descendance se retrouve à Wattwiller. Deuxièmement, François Antoine qui s'unit avec Anne Marie LIPP en 1741 et troisièmement, Joseph Joachim qui épousa en premières noces Agathe MUNCH.

Elle était originaire d'Oderen où naquit un fils André en avril 1737. Au décès de cette dernière, Joseph Joachim convola en secondes noces avec Françoise JUDLIN.

Ce mariage fut célébré le 5 mai 1744 à Guebwiller, ville d'origine de la fiançée.

En 1751, à la requête de Marthe WAGNER, alors veuve de Joseph MARTIN, on fit l'inventaire et le partage des biens appartenant à la famille.

En effet, Marthe, se sentant trop âgée pour entretenir la maison, partagea ses biens en trois parts égales, tout en conservant le potager se trouvant dernière la maison. La maison et dépendances revinrent à Joseph Joachim.

Sont également cités des vignes sur le ban de Buhl, des prés à Murbach, du bétail, un chaudron à distiller, des fourches à fumier, une pierre à aiguiser ainsi qu'un tonneau à conserver le beurre.

Le 3 janvier 1791 à 5 heures du soir, décéda Joseph Joachim MARTIN, alors âgé de 76 ans et 7 mois. Le curé Joseph BAUMANN procéda à l'inhumation de Joachim au cimetière de Murbach dédié aux Saints Léger et Sixte en présence des deux fils du défunt, Simon et François Joseph MARTIN.

Pour Murbach, il est intéressant de signaler l'existence d'un livre des familles ou "Status Annimarum" des XVIIIè et XIXè siècles, dont une copie est consultable au Centre Départemental d'Histoire des Familles à Guebwiller, grâce à l'obligeance de Philippe LEGIN.

Nous savons ainsi que Simon, fils de Joachim et de François JUDLIN, fut baptisé à Murbach le 19 juillet 1749.

Simon prit pour épouse Reine SPIESS qui lui donna trois enfants, dont Simon Léger baptisé en 1788, qui fit sa première communion en 1802.

Ce dernier se maria avec Marie Anne SYREN et décéda en 1833. A sa mémoire, on érigea une croix de chemin en grés rose comportant l'inscription suivante : "Leodegarius Martin 1833".

Ce monument, encore répertorié dans l'inventaire topographique de Guebwiller, a malheureusement disparu depuis.

Les MARTIN du Belchenthal font actuellement l'objet d'une étude réalisée par Norbert L'HOSTIS qui a donné récemment, à Guebwiller, une conférence sur le sujet.

En route vers l'Amérique

A l'instar d'autres familles alsaciennes, les MARTIN sont également partis pour le Nouveau Monde pensant y trouver une vie meilleure.

Il en a été ainsi pour Catherine MARTIN, cuisinière âgée de 28 ans, qui quitta son village natal de Sentheim pour aller rejoindre son frère à New York ou encore pour Valentin MARTIN, graveur de profession qui partit de Saint-Amarin pour Cincinatti en l'année 1850.

Doris FREYTAG