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Ostertag

Le patronyme OSTERTAG désigne un jour du calendrier, celui de la fête de Pâques.

Comme d'autres dénominations de fêtes religieuses (par exemple Noël ou Weynacht), il a donné naissance à un prénom, celui de Pascal.

Fréquent en Bavière et dans le Wurtemberg, il y est attesté en tant que nom de famille dès le XIVè siècle.

Mais il est intéressant de noter la présence en 1572 à Vesoul de Jehan PASQUOT, docteur en médecine, et de Claude PASQUIER, maître-chirurgien à Baume-les-Dames en 1656 (Jean-Marie THIÉBAUD: Médecins et chirurgiens de Franche-Comté).

 

Les OSTERTAG alsaciens sont originaires de Horb, ville sise près du Neckar dans le Wurtemberg en Allemagne.

La branche Suisse, établie dans le canton de Soleure puis à Bâle, vient du même lieu et est donc apparentée.

Elle porte dans ses armoiries l'agneau pascal.

Les OSTERTAG de Haute-Alsace sont arrivés après la signature du traité de Munster en Westphalie (octobre 1648) qui a rattaché la plus grande partie de la Haute-Alsace à la Couronne de France.

Plusieurs branches sont identifiées et bien que leur lien de parenté ne soit pas établi à ce jour, il est clair que ce lien est étroit du fait de l'origine et de la profession communes.

Depuis leur ville natale et à travers leurs pérégrinations, les OSTERTAG ont toujours exercé la charge de bourreau sous l'Ancien Régime.

Cette profession était très endogame, c'est-à-dire que les familles qui l'exerçaient s'unissaient entres elles.

Les bourreaux habitaient les villes sièges d'une seigneurie qui disposant du droit de haute justice.

C'est le cas des seigneuries d'Altkirch, Thann, Landser, Ferrette, Masevaux etc, lieux où les OSTERTAG ont rempli leur office.

Grâce aux importantes recherches entreprises par Andrée LAUCHER de Flaxlanden nous avons maintenant une bien meilleure connaissance de cette intéressante famille.

En mars 1655, Mathis OSTERTAG "der Scharfrichter" (le bourreau) reçut pour lui, son épouse Madeleine HEIDENREICH et ses descendants, l'autorisation d'habiter la ville d'Altkirch.

Parmi leurs enfants, citons le fils Adolphe qui épousa en premières noces Anne Barbe GINTER et en secondes noces Marie Madeleine HOF.

Aussi bien ses épouses que sa mère étaient issues de familles de bourreaux (voir la notice GINDER).

Un fils d'Adolphe, Georges Frédéric, né à Altkirch en 1704, fut curé de Carspach où il décéda en 1770.

La soeur d'Adolphe, prénommée Jacobée, épousa successivement en 1678 et 1712 deux maîtres des hautes oeuvres de Mulhouse: Chrétien Burckhard et Stephan HIRSCHFELD.

Frère des précédents, Mathias OSTERTAG s'unit avant 1677 à Madeleine WEES, elle aussi issue d'une famille de bourreaux.

Ce Mathias passa de nombreuses transactions foncières à la fin du XVIIè siècle, en achetant par exemple plusieurs champs au ban de Carspach.

Les descendants des OSTERTAG d'Altkirch s'établirent à Ferrette et Durmenach.

Le métier de bourreau étant restrictif, car il n'y avait qu'un seul bourreau par seigneurie, les descendants devinrent chirurgiens, médecins, vétérinaires ou ecclésiastiques.

A Ferrette naquit en 1737 au sein du couple Adolphe OSTERTAG, le chirurgien de la ville, et Suzanne REY son épouse, un fils prénommé Georges Mathias.

Après des études théologiques, il fut curé de Steinbach puis de Steinsoultz.

Emigré en Suisse pendant la Terreur, il revint en 1802 en Alsace et administra la paroisse de Durmenach où il décéda en 1811.

Né à Durmenach en 1742, où son père Adolphe s'était fixé avant d'y mourir en 1747, Georges Frédéric fut curé de Rouffach.

Lui aussi émigré, en Souabe, il revint en mai 1802 à Rouffach où il finit ses jours en 1813 (KAMMERER).

Frère des précédents, Georges Adolphe OSTERTAG naquit à Durmenach et fut, de 1780 à 1794, accoucheur-juré de la ville de Strasbourg.

Admirateur du charlatan CAGLIOSTRO, avec lequel il eut des démêlés, il était un adepte du magnétisme.

Partisan du cardinal de Rohan, il fut emprisonné en 1793 et mourut de chagrin , à peine libéré, en février 1794 (SITZMANN, Dictionnaire de Biographie des Hommes célèbres de l'Alsace).

A Bendorf, un Jean OSTERTAG se maria en janvier 1758 avec Ursule EGGENSCHWILLER de Durlinsdorf, puis en février 1765 avec Anne Catherine EHRARD.

Plusieurs enfants virent le jour.

A Courtavon, Madeleine HINFELD mit au monde un enfant illégitime prénommé Joseph en 1718; le curé précisa dans le registre que le père supposé était Georges Arnulf OSTERTAG, le fils du bourreau de Ferrette.

Dans la vallée de la Doller, les OSTERTAG étaient bourreaux à Masevaux.

Le premier de la lignée, Jean Josse, avait épousé Anne Marie HOFF.

Deux fils naquirent de cette union : Georges et Laurent.

Anne Marie Hoff épousa en secondes noces Guillaume WALGENWITZ le tuilier de Lauw.

De cette souche OSTERTAG descend celle de Traubach dont certains membres partirent pour le Nouveau Monde.

Maître Jean OSTERTAG mourut à Landser en 1717 à l'âge honorable de 93 ans.

Vers 1653, il avait épousé Catherine BOMART, la veuve de Martin HOTZ bourreau du lieu.

Après le décès de son épouse, il se remaria à Catherine STUNTZ, issue d'une famille de bourreaux suisses de Saint-Gall.

Les deux fils survivants, issus du second lit, suivirent les traces de leur père. Jean Georges né en 1672 se fixa à Thann, son frère Mathias restant à Landser.

Le partage fut réalisé en mai 1701 entre Jean OSTERTAG et son fils Jean Georges.

Ce dernier fut bourreau de Thann et à la tête d'un descendance.

Il avait épousé Madeleine GRAFF, issue d'une ancienne famille de bourreaux de Belfort, les COMTE, dont le nom avait été germanisé en GRAFF.

Mathias, le frère de Jean Georges, se maria deux fois et décéda en 1729 à Landser à l'âge de 50 ans.

De sa première union avec Suzanne MENGIS, la fille du bourreau d'Ensisheim, il eut onze enfants.

Parmi eux, mentionnons Mathis décédé en 1724 suite à des coups et blessures reçus à Dietwiller.

Suzanne MENGIS étant décédée en novembre 1719, Mathias épousa alors Marie Eve VOLMER, la fille du bourreau de Diessenhoffen en Thurgovie.

Elle lui donna trois enfants nés à Landser en 1721, 23 et 1724.

Marie Eve VOLMER avait donné à Mathias OSTERTAG un dernier enfant prénommé François Joseph Antoine.

Il se maria en 1753 avec Françoise REIN, fille du bourreau d'Ettenheim.

Cinq fils naquirent de cette union.

Le premier, Jean Philippe, fut laboureur à Steinbrunn-le-Haut.

Le second, Dominique, épousa en 1781 la fille du meunier Léonard HARTZER et devint meunier à son tour et maire de la localité de 1800 à 1811.

Le troisième fils, François Joseph Antoine, fut bourreau d'Altkirch.

Le quatrième, Jean Baptiste, devint vétérinaire et sellier de Landser.

Le dernier enfin, Georges Adolphe, né en 1767, décéda en 1811 à Landser.

Son petit-fils, également vétérinaire, quitta en 1869 Saint-Louis pour New York.

Petit-fils du meunier de Steinbrunn, Dominique OSTERTAG y naquit en 1818.

En 1846, il quitta l'Europe pour l'Amérique et se fixa dans l'Indiana puis dans l'Iowa.

Là, il fut à l'origine de la fondation de la ville qui porte son nom, OSTERDOCK, où une stèle rappelle l'évènement.

Une très importante association familiale OSTERTAG est actuellement implantée dans l'Illinois.

André GANTER