Notices de familles ( 1305 entrées )

Albrecht

La famille ALBRECHT est tout particulièrement bien représentée dans le village viticole d'Orschwihr, mais cette famille est aussi implantée dans le Sundgau, comme par exemple à Altkirch.

Vue d'Orschwihr  

Etymologiquement parlant, ce patronyme était autrefois un prénom germanique, qui a sa correspondance en français sous la forme de Aubert.

Il existe différente variante possible, dont la plus fréquente est ADELBRECHT.

Famille très répandue en Suisse

Le Dictionnaire Historique et Biographique de la Suisse consacre une large notice à ce nom de famille que l'on retrouve dans les cantons d'Argovie, de Lucerne, de Saint-Gall, de Thurgovie, d'Uri, du Valais et de Zurich.

On note tout particulièrement la présence de cette famille à Zurich où de nombreux ALBRECHT ont été admis à la bourgeoisie de la ville entre 1351 et 1603.

A Winterthur, dans le même canton, on relève un curé du même nom en l'an 1399.

Un certain Jean ALBRECHT est cité à maintes reprises dans les documents de cette ville où il fut membre du Petit Conseil de 1401 à 1410. Jean fut également distributeur du bois, gardien des clefs de la caisse de la ville, curateur de l'hôpital et de la léproserie de Saint-Georges et directeur des travaux de la ville en l'an 1408.

Une ancienne famille d'Altkirch et de Thann

La famille ALBRECHT est présente à Altkirch dès la fin du XVIIè siècle. En effet, le recensement de 1698 dans les seigneuries de Thann et d'Altkirch, dressé par le Duc MAZARIN, gouverneur d'Alsace de 1661 à 1713, fait état d'un certain Sigismond ALBRECHT qui était artisan à Altkirch. Ce dernier épousa Jeanne Marie BLIND en avril 1693.

Dans ce même document, on relève Guillaume ALBRECHT, maire de Balschwiller qui possédait alors une chèvre, deux boeufs et une vache.

De même, Georges ALBRECHT, cité dans le dit recensement, s'unit avec la veuve Barbe DURINGER en avril 1681 en l'église Saint-Etienne de Balschwiller.

La même année, le curé Jean Elmiger y bénit l'union de Jean ALBRECHT et de Susanne CHRISTEN. Les deux couples eurent de nombreux enfants qui firent souche sur place.

L'ouvrage intitulé "le prieuré, l'hôpital et le cimetière de Saint-Morand d'Altkirch"recense, entre autre, les pierres tombales de cet ancien cimetière. Parmi ces monuments funéraires, on note la tombe de Joseph ALBRECHT et de son épouse Anne Marie WALBOTT.

Joseph naquit à Altkirch le 9 octobre 1786. Tailleur de pierres de profession, il est le fils de Morand et de Marie Anne RUMMELHART. Son épouse Anne Marie lui donna de nombreux enfants, dont Joseph Sébastien, Martin ou encore François Xavier qui exercèrent tous le métier de leur père, tailleur de pierres.

Toujours à Altkirch, on note qu'au mois de mars 1732, une certaine Catherine STEINER de Friesen fit don d'une place lui appartenant à l'église d'Altkirch. Cette place se trouvait devant le Saint-Tombeau dans l'église, et la bénéficiaire en fut Catherine ALBRECHT, l'épouse de Sébastien DENTER, boucher et bourgeois du dit lieu.

De même, en l'année 1731 le Grand Bailli d'Altkirch, François Antoine NEEF, concéda en bail le moulin à farines de Helfrantzkirch et ce pour une durée de trois ans. ce bail se fit au profit de Joseph ALBRECHT habitant de Jettingen (Extraits des registres protocoles du notariat d'Altkirch par André GANTER).

De Thann à Orschwihr

Dans la cité thannoise les ALBRECHT sont très anciens. En effet, les riches archives communales relatent la présence de ce patronyme dès la fin du XVè siècle.

Une autre souche provenant de Balschwiller vit le jour à Thann avant la guerre de Trente Ans. Toutefois, le lien avec la tige de la branche que nous développons ici n'est pas avérée à ce jour.

Cette branche débute avec certitude par Jean ALBRECHT, le fils d'Ulrich, qui se maria deux fois à Thann où il exploitait des vignes.

En premières noces il épousa Ursule FUCHS qui lui donna quatre enfants, tous baptisés en la collégiale Saint Thiébaut entre 1653 et 1662. Parmi eux, citons André et Bernard qui firent souche sur place et eurent ainsi une nombreuse descendance locale.

En secondes noces, Jean se maria le 26 janvier 1665 avec Madeleine BRUCKERT issue d'une ancienne famille locale. De cette union naquirent cinq enfants.

L'un d'entre eux, prénommé Baltazard, baptisé à Thann en janvier 1668, se fiança le jeudi 9 novembre de l'an 1693 en l'église Notre Dame de Rouffach avec Ursule STORHAS, une jeune rouffachoise. Comme le voulait la coutume ils se marièrent quinze jours plus tard à Thann. La jeune épouse donna naissance à dix enfants. Mathias, Ursule et Laurent naquirent à Rouffach puis la famille résida à Westhalten où Jacques et Melchior virent le jour.

La famille vint ensuite habiter Orschwihr où l'on baptisa cinq autres enfants du couple. Parmi eux, le cadet Baltazard, né en août 1715, convola en justes noces en l'église Saint Gall de Bergholtz avec Anne Marie FUSSINGER.

Notons également que Baltazard ALBRECHT et son épouse Ursule STORHAS décédèrent tous deux à Orschwihr en l'an 1742. Elle, le 29 juin et lui le 1er juillet, à deux jours d'intervalle.

Il ne faut pas confondre cette branche issue de Thann avec celle venue de Suisse qui s'est également implantée à Bergholtz à la fin du XVIIè siècle. Il s'agit de la tige issue de Baltazard ALBRECHT venu de Knutwill dans le canton de Lucerne où il naquit aux environs de 1643. C'est à Guebwiller, le 10 avril 1668, qu'il épousa Marie Vérène SUTTER, suissesse d'origine. Peu de temps après leur union, le couple s'installa à Bergholtz où l'épouse donna naissance à huit enfants.

Le 12 mai 1713, le greffier seigneurial local rédigea l'inventaire de la succession au décès de Baltazard, tisseur de lin de profession. Ses biens furent partagés entre sa veuve en secondes noces, Françoise GEORG, et ses trois enfants issus de son premier lit avec Marie Vérène SUTTER. Ce document mentione en particulier la maison, avec cour, cave, pressoir, le tout sis au village de Bergholtz (recherches effectuées par André GANTER).

Le couple ALBRECHT-GEORG avait passé un contrat de mariage en date du 26 novembre 1691. A cette occasion l'époux avait promit à sa future un don matutinal (ou douaire) d'un Schatz de vignes au ban de Bergholtz, au lieu dit Zeller Weg. L'épouse, déjà veuve, fit aussi promesse d'un bien. à son futur, bien consistant en l'usufruit, sa vie durant, d'une demie fauchée de pré située au ban de Rimbach.

Autres mentions

A Rouffach, la capitale du Haut Mundat, le curé bénit l'union de Madeleine ALBRECHT en l'année 1583, peu de temps après l'ouverture des registres paroissiaux. Cette Madeleine était originaire de Montbéliard et scellait son union avec Michel BRINGER venant de Zürich.

En juillet 1590, en la paroisse de Burnhaupt-le-Haut, Anne ALBRECHT originaire de Traubach-le-Haut épousa Jean BANNWARTH. De nombreux enfants firent la joie de ce couple qui se fixa à Burnhaupt-le-Haut (relevé de Pierre SCHICK).

Durant la terrible guerre de Trente Ans qui sévissait en Alsace, on note parmi les nombreux décès de l'année 1633 dans la ville de Soultz celui de Marie ALBRECHT. Mais aucune indication quant à son origine n'est mentionnée dans son acte de sépulture.

Dans la liste des habitants de Réguisheim pour l'année 1767, on trouve la veuve de Richard ALBRECHT. Chaque personne accédant à la bourgeoisie du village s'engageait à fournir, dans un délai de six semaines, un seau à incendie. Ces ustensiles étaient très utiles pour faire la chaîne lors des incendies, à une époque où la pompe n'existait pas. Durant la guerre de Trente Ans les mazapolitains étaient tenus de verser une certaine somme d'argent, taxe qui servait à payer les gardes assurant jour et nuit la sécurité de la ville en théorie à l'abris de ses fortifications. Parmi ces habitants, Ulrich ALBRECHT à qui on réclamait huit sols, monnaie de Bâle.

De Thann vers le Nouveau Monde

Rares sont les familles alsaciennes dont certains membres n'ont pas émigrées vers les Etats-Unis au cours du XIXè siècle. Les ALBRECHT n'échappent pas à cette constation.

En effet, parmi eux, citons François ALBRECHT, âgé de 32 ans, imprimeur d'indiennes de profession, né et domicilié à Thann. Il quitta sa terre natale avec sa femme et ses trois enfants à destination de New York. Sa demande de passeport, datée du 8 octobre 1845, est toujours conservée aux Archives Départementales du Haut-Rhin.

Doris FREYTAG