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Bubendorff - Bubendorf - Buobendorf

Les BUBENDORFF doivent leur nom au village Suisse de Bubendorf situé dans le district de Liestal au canton de Bâle-Campagne. Connu dès l'époque celtique, le domaine appartenait à l'évêque de Bâle. Ce dernier l'inféoda à une famille qui prit alors le nom de VON BUNBENDORF.

Cette famille noble est citée dès 1239 en la personne de Rudolf VON BUBENDORF. Elle donna naissance à un conseiller pour l'Autriche et à deux chanoines de Zoffingen (Dictionnaire Historique et Biographique de la Suisse).

la page de garde de "Goffiné" appartenant à Jacques Bubendorff, qui l'a annoté à la fin du siècle dernier  

Les BUBENDORF sont présents dès le XVIè siècle dans le Sundgau, essentiellement entre Steinbrunn et la frontière helvétique. En 1570, Jean BUBENDORFF habitait Steinbrunn-le-Haut. A la fin de ce siècle (1597), un Jean BUOBENDORFER dût verser un impôt de dix batzen (le batzen, monnaie utilisée en Haute-Alsace, valait huit deniers).

Cet impôt exceptionnel devait servir à alimenter les caisses pour se battre contre les "infidèles" (guerre contre les Turcs). Ce rôle d'imposition a été publié dans le bulletin Bergha en 1985: il concerne une trentaine de localités du Sundgau et recense nominativement 71 personnes.

Réfugiés à Bâle

Le dépouillement et la publication de la liste des Alsaciens réfugiés à Bâle pendant la guerre de succession de Hollande (1676) rend d'éminents services. Le mérite en revient à la Société d'Histoire de Huningue.

Cet état donne une bonne idée des implantations patronymiques après la guerre de Trente Ans. Les BUBENDORFF, avec les centaines d'autres familles qui s'étaient mises à l'abri des murs de la puissance cité, sont ainsi localisés dans six villages sundgauviens. En premier lieu, les deux Ranspach, dont nous reparlerons plus loin, puis Kappelen (Léonard BUBENDORFF), Michelbach-le-Bas (Jean BUBENDORFF) et Helfrantzkirch (Martin BUBENDORFF).

Les registres d'église de cette dernière localité, ouverts en l'année 1586, prouvent l'ancienneté des BUBENDORFF en ce lieu. Dès 1603, nous relevons le mariage de Jean BUOBENDORFFER de Helfrantzkirch et Barbe LEHMANN de Ranspach. Deux années plus tard, Jacques BUOBENDORFF de Helfrantzkirch épousait Claire MEYER du même village.

En février 1623, Nicolas BUBENDORFF et Anne GROSSKOPF s'unirent pour le meilleur et le pire. Notons aussi les fiançailles célébrées le 21 février 1628 entre Jacques BUBENDORFF et Agnès FUCHS de Kappelen. Suivant la coutume, le mariage suivit de près la cérémonie des fiançailles: il eut lieu le 7 mars de la même année.

Ranspach

A Ranspach-le-Haut et surtout à Ranspach-le-Bas, les BUBENDORFF, toujours bien présents, représentent une des plus anciennes familles locales. Tout comme pour Helfrantzkirch, nous disposons de registres paroissiaux fort anciens à Ranspach-le-Bas (1584). Ceux de Ranspach-le-Haut ne dépassent pas la première moitié du XVIIIè siècle (1737).

L'antériorité de la souche est attestée par son déploiement vers les localités voisines. En 1602, le curé de Blotzheim inhumait Agnès BUOBENDORFF de Ranspach-le-Haut, épouse de Mathias SCHNELL, bourgeois qui vivait à Blotzheim. Dans la même paroisse, on célébra en 1651 le mariage de Léonard BUBENDORFF, fils de Martin, qui prit pour femme Eve ZIMMERMANN. Pour Ranspach-le-Bas, un relevé systématique des mariages entre 1584 et 1700 apporte une belle moisson avec 23 mariages dont l'un des conjoints est un BUBENDORFF.

Le premier de la série est celui de Pierre BUBENDORFF et Anne FLAMIS, daté du 21 janvier 1586. Une annotation marginale postérieure prouve que quelqu'un dans le passé s'est déjà intéressé à la famille. Cette mention indique que ce Pierre BUBENDORFF était l'arrière-grand-père de la personne qui l'inscrivit. En 1588, Thiébaud BUOBENDORF épousa Elisabeth, veuve MEYER, et en 1594 François BUEBENDORFF s'unit à Dorothée TSCHILL de Suisse.

Meunier à Ranspach-le-Bas, l'époux était fils de Thiébaut BUBENDORFF du même lieu. Au XVIIè siècle, les unions BUBENDORFF se firent avec les familles HORNLER, KARRER, HEITZMANN, DURRENWECHTER, KETTERLÉ, STOLZLER, BUCHER, CUNIN de Delémont, etc.

Citons encore le mariage double qui fut célébré à Ranspach-le-Bas le 24 novembre 1661. Ce jour-là, Jean-Ulrich BUOBENDORFF épousa Agnès, et Valentin KETTERLIN prit pour femme Madeleine BUOBENDORFF. Parmi les témoins était présent Marc BUOBENDORFF, probablement proche parent des conjoints. En 1695, Urs BUBENDORFF, fils de François, épousa Eve, la fille de Nicolas HUG. C'est sans doute ce même Urs qui, en mars 1700, accorda un prêt à Christian SCHIRER. Le prêt consistait en 98 pièces valant au total 125 livres. Comme le créancier, absent, se trouvait à Fribourg-en-Brisgau lors de la transaction, il se fit représenter par son beau-frère Jean-Ulrich SIMON de Magstatt-le-Bas.

Pérennité de la famille

Lors du recensement des jeunes gens susceptibles d'êtres enrôlés dans la milice en 1766, trois BUEBENDORFF de Ranspach-le-Bas remplissaient les conditions requises: Joseph, alors âgé de 19 ans, apprenti tonnelier, Marc, 24 ans, laboureur, et Béat, 27 ans, également laboureur. Ils mesuraient chacun plus de cinq pieds, minimum exigé pour faire partie de la milice provinciale.

En janvier 1889, Joseph BUBENDORF, né à Ranspach-le-Haut en 1856, quitta le pays natal pour se rendre outre-Atlantique, dans l'état de l'Ohio. Il y accompagnait François-Antoine BINGER de Michelbach-le-Haut qui s'y trouvait depuis plusieurs années et qui était de passage dans son village natal (DREYER).

René MEYER de Wittelsheim a fait récemment don au Centre Départemental d'Histoire des Familles de Guebwiller d'une copie d'un document que de nombreuses familles possédaient et possèdent toujours. Il s'agit du célèbre "Goffiné", missel reprenant épîtres et évangiles qui accompagnait les paroissiens tout au long de leur vie.

Très souvent les pages de garde de l'ouvrage servaient à indiquer quelques faits marquant de la vie, comme les naissances, mariages, décès. Sur le Goffiné cité, imprimé en 1806 à Augsbourg, la mention manuscrite précise que Jacques BUBENDORFF de Ranspach-le-Haut était alors propriétaire du missel, ouvrage qu'il avait fait relier par Pierre LANG, relieur de Blotzheim, en l'année 1878. Nous y trouvons ensuite mention de plusieurs naissances, sans doute les enfants de Jacques, entre 1882 et 1901. De telles annotations présentent évidemment un grand intérêt pour le généalogiste.

André GANTER