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Demuth - Demueth

Ce nom de famille représentatif de Seppois peut avoir différentes significations. Soit il s'agit du mot allemand Demut signifiant humble, et dans ce cas le premier porteur devait avoir ce trait de caractère. Soit c'est un matronyme, nom qui est transmis par la mère, dont le prénom aurait été Demut.

Enfin, en cette limite linguistique où se trouve Seppois il ne faut pas négliger la possibilité d'une altération d'un nom francophone comme Damotte, connu dans le Territoire de Belfort.

La chapelle de Seppois-le-Haut, construite vers 1620. A cette date, les Demuth étaient déjà présents au village  

Un nom très ancien

Dès 1293 un certain Henri DIEMUOT habitait près de Fribourg en Brisgau (Etymologisches Wörterbuch der deutschen Familiennamen de BRECHENMACHER). Un siècle plus tard le même ouvrage mentionne un DEMUT en Hesse.

Quittant la Silésie, le paysan Gottfried DEMUTH émigra avec toute sa famille en 1783 vers la Galicie en passant par Vienne. En Helvétie les DEMUTH sont également très anciens.

Particulièrement implantés dans le canton de Zurich, le berceau familial se trouve à Hüntwangen, petite localité sise dans le district de Bülach.

Une brochure éditée par la banque cantonale de Zurich en 1994 et concernant les anciennes familles du canton fait état du patronyme dès 1303. La plupart des familles bourgeoises de la Suisse actuelle portant ce nom viennent, d'après le Répertoire des Noms de Familles Suisses, du village-souche de Hüntwangen. En est-il de même pour les DEMUTH d'Alsace ?

Ceux de Haute Alsace

Une DEMUTH, prénommée Barbe, épousa en 1673 à Eguisheim le veuf Pierre LUDWIG. Elle était originaire du Wurtemberg mais ne transmit pas son nom (travaux de Jean LORENTZ). A Thann s'unirent en novembre 1646 Jean DEMUET et Ursule MÖLINGER.

Ce Jean, qui versa en 1643 une contribution de dix sols imposée par les troupes en cantonnement dans la ville, ne semble pas avoir laissé de descendance dans la cité de Saint Thiébaut. Il pourrait être un fils de Sébastien DEMUET, dit "BASCHEN", de Vieux-Thann, cité dans un ancien registre-terrier des revenus du chapitre de Thann.

Sébastien devait s'acquitter annuellement, le jour de la Saint Martin, d'une redevance de dix sols pour sa maison dans laquelle il habitait avec Mathis HANS, et ce dès 1608. Cette maison se trouvant à Vieux-Thann constituait avant l'occupation par Sébastien DEMUET le "poêle" de la commune, c'est-à-dire le lieu de réunion où l'on consommait. Ce bâtiment fut ruiné lors de la guerre de Trente Ans.

Seppois-le-Haut

Les actuels porteurs du nom semblent tous se rattacher à Seppois-le-Haut. Ce village faisait, avant la Révolution, partie de la paroisse Saint Maurice de Seppois-le-Bas. Cette paroisse était inclue dans le doyenné de l'Elsgau, au diocèse de Bâle. Malheureusement pour le généalogiste, la collection des registres anciens est perdue et seuls les doubles, débutant en 1773, permettent d'atteindre la fin du XVIIIè siècle.

Mais grâce aux actes notariés, et plus particulièrement aux inventaires de successions, il est néanmoins possible d'aller au delà. Ces documents précieux mais d'une lecture et d'une compréhension complexe, ont été analysés, pour Seppois-le-Haut, par Jean-Luc ANGSELL et publiés dans le bulletin généalogique du CDHF de Guebwiller. Ils permettent de faire commencer l'arbre généalogique par le couple François DEMUTH et Anastasie ENDERLIN, au tout début du XVIIIè.

Toutefois la présence de la famille DEMUTH est attestée bien plus tôt et nous en avons connaissance grâce aux travaux d'Emile RUETSCH. Ce chercheur infatigable a relevé, dans les registres tenus pendant la guerre de Trente Ans par les Recollets de Luppach, le baptême de Jean DEMUTH en date du premier juillet 1647. Son père, Pierre DEMUTH et sa mère, Marthe MEYER, vivaient alors à Seppois, de même que le parrain et la marraine de l'enfant.

François DEMUTH et sa descendance

François DEMUTH, l'époux d'Anastasie ENDERLIN, eut au moins quatre enfants : deux garçons prénommés François et Antoine, ainsi que deux filles: Eve et Marie Ursule. C'est plus particulièrement le fils François, dit le jeune, qui nous intéresse puisqu'il fut l'auteur de la descendance. Bourgeois de Seppois-le-Haut, il avait épousé Catherine LEY. Décédé vers 1750 il laissa cinq enfants dont deux fils, Philippe et Jean.

Egalement bourgeois de Seppois Philippe se maria en 1755 à Marie-Anne dont il eut un fils Philippe et une fille Anne-Marie. Ce fils Philippe, deuxième du nom, était né vers 1756. Cultivateur de profession il habitait le milieu du village de Seppois-le-Haut où il décéda en 1817. De son épouse, Barbe GEIGER, il eut plusieurs enfants dont les filles Marie-Ursule et Thérèse, alliées respectivement à Joseph Antoine FRITICH et Jean KLEINPRINTZ.

Mais revenons-en à Jean DEMUTH, second fils de François le jeune. Né vers 1740 il s'éteint en 1806, veuf depuis vingt ans de Françoise FLORI. Cette dernière, native d'Oberlarg, avait comblé son époux en mettant au monde une dizaine d'enfants. Parmi eux nous pouvons mentionner François, journalier à Seppois, Jean laboureur qui s'unit à Marie-Ursule MACKER et Maurice le menuisier.

Ce dernier se maria en 1823 dans son village natal avec Thérèse MARTY de Moos. Dès l'époque révolutionnaire les DEMUTH eurent des fonctions électives à Seppois-le-Haut et Patrick MADENSPACHER, dans sa précieuse étude sur "Les maires de l'arrondissement d'Altkirch", cite Philippe DEMUTH, en fonction jusqu'en 1808

André GANTER