Ce nom de métier provient de l'armure qui se disait en ancien alsacien "Harnisch". Le "harnischer" était l'armurier chargé de confectionner les pièces de l'amure que possédait chaque bourgeois dans les villes.

Ce fait de posséder tout ou partie d'une armure constituait même souvent une condition pour pouvoir être reçu bourgeois.

Au cimetière Saint-Morand d'Altkirch, la tombe de Françoise Harnist, décédée le 17 février 1769

Dans les périodes troublées, les capitaines des milices bourgeoises passaient en revue ces équipements. Cette "revue d'armes" se faisait généralement le dimanche.

Les bourgeois qui ne pouvaient alors présenter l'armure en bon état étaient sévèrement sanctionnés.

Très ancienne famille du village de Walheim, les HARNIST y sont cités dès 1573 avec Adam HARNIST.

Un siècle plus tard, on y trouve le couple Jean HARNIST et Marie WILD dont un fils, jean, né en 1678, sera curé de son village natal de 1715 à 1730.

Les HARNIST donneront au Sundgau pas moins de onze prêtres ! (Travaux de Louis KAMMERER).

En 1668, Joss HARNIST de Walheim devait une somme de 100 livres à Marie Cléophée de Reinach-Hirtzbach (inventaire des archives de la famille de Reinach).

D'après la "convention pour la mousture des bleds des armées du Roy" de 1689, le sieurs de LA SALLE, commissaire des vivres pour l'Alsace, s'engagea à fournir aux meuniers de la seigneurie d'Altkirch des sacs de blé pesant chacun 200 livres. Les meuniers durent alors convertir chaque sac en 190 livres de farine devant servir à l'approvisionnement des troupes.

Le meunier de Walheim, Martin HARNIST, toucha comme salaire 6 sold et 6 deniers par sac moulu.

En 1692, Jean-Jacques HARNIST de Walheim achetait des champs à Michel WOLFF d'Aspach. Ce Jean-Jacques était maire de Walheim et, à ce titre, portait comme armoiries "de gueules à un corps de cuirasse d'argent auquel sont joints les cuissarts de mêmes" (Armorial de la Généralité d'Alsace).

La Burnkirch à Illfurth. Les Harnist sont signalés danc cette commune depuis le XVIè siècle.

Ces armoiries concédées par héraults d'armes de Louis XIV, sont des armoiries "parlantes" car elles reflètent le sens du nom.

De Walheim également seront originaires les deux garçons qui épouseront à Altkirch, le même jour, respectivement une CLAD de Hochstatt et une GANSER d'Obermorschwiller.

Enfin, c'est aussi de Walheim, où les HARNIST sont toujours présents, que partira pour New York Jean-Thiébaut HARNIST.

Autre "fief" des HARNIST, Illfurth les abrite depuis la fin du XVIè siècle.

En 1599, Heinrich HARNIST constitue une rente en faveur du chapitre de Thann et donne en garantie toutes ses terres.

En plus de cette garantie, la rente est cautionnée par Hans HARNIST, bourgeois du lieu.

Les registres paroissiaux d'Illfurth comptent parmi les plus anciens d'Alsace. Ils contiennent de très nombreux actes de la famille HARNIST.

Citons par exemple le mariage du 11 mai 1615 entre Martin HARNIST et Margretha SCHICKLER, ou celui du 9 juillet 1612 entre Nicolas HARNIST et la veuve Maria WOLF.

Dans la liste des fondations d'anniversaires, on note en date du 3 janvier, le couple Antoine HARNIST et Maria RIETSCH. Ce couple avait légué un bien à la fabrique de l'église d'Illfurth.

Ce bien rapportait un revenu annuel de 15 sols au curé du village afin qu'il lise une messe en mémoire des défunts tous les ans le 3 janvier.

Dans les archives anciennes de Mulhouse de la fin du XVIè siècle, on note la présence à Froeningen de Diebolt HARNIST, puis en 1602 celle de Martin HARNIST.

Les armoiries de Jean-Jacques Harnist, maire de Walheim vers 1695 (Dessin Pierre Ganter)

A Hochstatt naîtront en 1719, 1773 et 1758, Jean-Nicolas, jean-Thiébaut et joseph HARIST. Tous trois prêtres auront à charge diverses localités du Sundgau.

Les archives notariales d'Altkirch conservent l'acte de dotation de patrimoine faite en 1733 par Jacob HARNIST en faveur de son fils Jean Thiébaut étudiant au séminaire de Porrentruy.

En effet, le futur curé devait être en possession d'un minimum de patrimoine pour pouvoir assurer ses frais d'internat et d'installation après ses études.

Maria HARNIST d'Altkirch s'était mariée en pleine guerre de Trente Ans à Huningue avec Hans Georg METZGER, originaire de Saint-Ursanne.

Le couple se refugiera ensuite à Soleure en Suisse où naîtra, en 1638, leur fils Sébastien METZGER.

En 1656, ce fils sollicitera auprès des autorités d'Altkirch, un certificat de naissance légitime, certificat dont il avait besoin pour pouvoir entrer au couvent de Saint-Blasien en Forêt-Noire comme il le souhaitait.

En mai 1688, le veuf Jean HARNIST, bourgeois et tanneur à Altkirch, prendra comme épouse dans l'église Notre-Dame d'Altkirch Anna Maria GEBHARD, fille d'un vitrier de Rheinfelden.

En l'an 1662, Thiébaut HARNIST de Wittersdorf avait été battu par Nicolas PFLIEGER du même village. Le tribunal hebdomadaire infligera au coupable une amende de 2 livres et 10 sols.

En 1693, Hans Diebolt HARNIST du même village constituera un patrimoine en faveur de Sébastien BAUR, fils du premier lit de son épouse Eva BIRR de Tagsdorf.

Ce Sébastien BAUR faisait alors ses études au séminaire de Porrentruy, siège de l'évêché de Bâle dont dépendait alors pratiquement toute la Haute-Alsace.

Dans la première moitié du XVIIIè siècle, vivait à Leymen Anna HARNIST, épouse de Heinrich DOPPLER.

A la même époque Blaise HARNIST était bailli du Val de Villé.

Le 5 janvier 1734 André HARNIST de Bartenheim épousait en l'église paroissiale du village Anna Maria KIELWASSER du même lieu. La bénédiction nuptiale leur fut donnée par le curé SCHULTZ, en présence des témoins Marc BUBENDORFF et Maria BURGI.

Enfin, le curé Antoine BEHRA, infatiguable généalogiste du début de ce siècle, a dessiné en 1915 l'arbre généalogique des HARNIST de Niederburck. Cet arbre s'étend sur six générations.