Notices de familles ( 1305 entrées )

Hubler - Hubleur

Le nom de famille HÜBLER est un diminutif de HUBER.

Huber ou Hueber est le nom du paysan qui cultivait une terre faisant partie d'un ensemble nommé la collonge. Doté d'une juridiction propre, la collonge comprenait généralement un ensemble de bâtiments formant une cour où se rendait la justice et se percevaient les redevances.

La forme HÜBLER a donné naissance, par francisation, au nom HUBLEUR.

La vieille chapelle du cimetière à Courtavon  

Venant de Suisse

Les HUBLER sont d'anciennes familles du canton de Berne, dont le berceau se trouve à Twann et Bätterkinden.

L'altération HUBLI est connue depuis fort longtemps dans le canton de Schwiz mais les familles que nous allons étudier sont vraisemblablement apparentées aux HUBLEUR d'Alle.

Petite localité du Jura suisse, Alle se trouve dans l'Ajoie près de Porrentruy. La localité eut particulièrement à souffrir des ravages de la guerre de Trente Ans et fut incendiée par les Suédois en 1636 (Dictionnaire Historique et Biographique de la Suisse).

Courtavon

Ancienne famille aisée du village de Courtavon, les HUBLER y apparaissent dès la seconde moitié du XVIIè siècle.

Louis XIV donna le fief de Courtavon et Levoncourt, dans la seigneurie de Morimont, aux nobles de Vignacourt qui le tinrent jusqu'à la Révolution. Les HUBLER furent un moment donné proche de cette famille de Vignacourt car Anne HUBLER avait épousé, avant 1734, le garde-chasse personnel de cette famille noble.

Au tout début du XVIIIè siècle, César HUBLER était même assez riche pour avoir un fermier nommé Henri SCHALAY.

Quartoze enfants

Né vers 1640, Jean HUBLER habitait dans sa jeunesse à Levoncourt. C'est sans doute en ce lieu qu'il épousa Germaine WATTRÉ.

La perte, probablement irrémédiable, des anciens registres de Levoncourt ne permet pas de confirmer ce point. Dès 1661, les naissances se suivent régulièrement à Courtavon.

La première est celle de la fille Marguerite qui épousa en 1684 Joseph HIMFELD, le chirurgien de Ferrette.

Deux ans plus tard vint au monde Jean, futur époux d'Anne WATTRÉ dont nous reparlerons. Qualifié de forgeron dès 1677, Jean HUBLER père remplit les fonctions de maire à partir de 1683. Il décéda en avril 1716 après plus de 55 années de mariage. Sa veuve ne lui survécut qu'un an.

Parmi leurs 14 enfants, un autre fils, Frédéric, naquit en 1686. Il eut à son tour huit enfants de sa femme Jeanne ENDERLIN dont deux fils, Robert et André, qui assurèrent la postérité du nom.

Frère de Frédéric et fils de Jean, Joseph naquit en 1684 et s'unit en 1711 à Madeleine SCHMITT. Forgeron comme son père, il laissa six enfants après son décès en 1733, dont un fils Joseph qui reprit le métier ancestral. Epoux de Catherine WALD, il signait d'une belle écriture "Joseph HUBLER le maréchal".

Jean le meunier

Vivant à la même époque que le premier cité, un second Jean HUBLER exerçait le métier de meunier à Courtavon, métier repris par de nombreux descendants.

Epoux de Françoise GUENAT, Jean eut dix enfants entre 1679 et 1702.

Citons les filles Marguerite, épouse de Georges NOBLAT, Anne Marie, femme de Pierre SCHUELL, et le fils Joseph qui fut à son tour meunier de Courtavon et épousa Marie HERZEIS en 1715.

Cette dernière décéda en couches en 1725 après avoir donné naissance à quatre enfants.

Le dernier, Jean Conrad, alla se marier à Porrentruy en 1752 avec Ursule SCHNEIDER.

Son père se remaria en 1726 à Marguerite RORAT. Il eut de ce second mariage huit enfants. A nouveau veuf, il épousa en troisièmes noces Marie LORIOL de Charmoille qui lui donna encore six enfants.

Issu du premier lit, Jean Conrad donna naissance avec son épouse Ursule SCHNEIDER à François Xavier HUBLER qui, en 1783, épousa Marie Anne SCHWARTZ d'Oberlarg. Il fut également meunier.

Un de ses enfants, prénommé Jean Baptiste, eut de son union avec Marie Anne WATTRÉ les garçons Alexandre Hyppolite et Jacques Romain.

Tous deux furent douaniers. Le premier acheva sa carrière en tant que sous-brigadier à Lachapelle (Territoire de Belfort), le second après avoir été brigadier à Champagney fut nommé commis à Delle.

Rixe de galous

Revenons à Jean, fils du premier Jean, qui s'unit en février 1688 à la fille de Henri WATTRÉ prénommée Anne. Maire après son père, il était également aubergiste à Courtavon.

Le 7 avril 1692, une querelle tourna mal dans son auberge. Jacques ETTER, originaire d'Oberwald en Suisse et douanier en poste à Winkel, se rendit ce jour là à Courtavon chez Jean HUBLER. Il se prit de querelle dans l'auberge avec d'autres douaniers et l'un d'eux le transperça de son épée. Il mourut sur le champ et on l'enterra dans le cimetière de Courtavon.

Jean HUBLER l'aubergiste eut treize enfants dont un fils Pierre François, auteur d'une branche suite à son mariage en 1718 avec Catherine METZGER.

Levoncourt

Toujours bien présents à Levoncourt, les HUBLER y furent nombreux au cours des siècles passés.

Tout comme celles de Courtavon, les branches de Levoncourt comptent beaucoup de meuniers (dès 1675) ou de forgerons. Deux ecclésiastiques en sont issus.

Le premier, Grégoire, fut ordonné prêtre en 1704. Le second, Pierre Ignace, prononça ses voeux en 1753. Cistercien de Lucelle, il administra les paroisses d'Attenschwiller, Pfastatt, Lutterbach et Schlierbach où il décéda en 1785 (KAMMERER).

Le livre de compte

Un petit livre de comptes, ouvert en 1841 et fermé en 1875, reprend les dépenses de la famille HUBLER; le dernier utilisateur fut Fabien HUBLER.

Ce registre comporte sur sa première page une note mortuaire rédigée en 1830 par Fabien. En voici la transcription : "Ce jourd'hui deuzième jour du mois de May de l'année du Seigneur 1830, jour de la Saint Sigismond, Henry HUBLER Ancien Maire de la Commune de Courtavon, est décédé après une maladie de huit jours seulement ; Ses derniers moments furent consacrés au dernier acte de la Religion, ayant été muni de tous les Sacrements, les ayant reçu avec une présence d'esprit remarquable, et une résignation pieuse, il est expiré à midi dans la septantième Année de son Age. Né le 19 May de l'année 1758."

Ce document est conservé au Centre Départemental d'Histoire des Familles à Guebwiller.

André GANTER