Les dictionnaires étymologiques sont tous d'accord pour trouver dans le nom KEMPF le mot de moyen-haut-allemand Kempfe, c'est-à-dire combattant, guerrier.

Les ancêtres des KEMPF seraient alors des personnes particulièrement combatives.

Les armoiries de Jean Pierre Kempff, sergent de Hindlingen (dessin de Pierre Ganter)

Il est toutefois intéressant de noter la présence du nom, en tant que toponyme, à Pfetterhouse dès 1299.

Le Dictionnaire Topographique de Georges STOFFEL mentionne, en plus de Pfetterhouse (am kempfen acker), le nom KEMPF à Vieux-Ferrette au XVIè siècle (die kempfmatten, am kempfackher), ainsi qu'à Uffheim.

En Suisse, les KEMPF habitaient le canton d'Uri aux XIVè et XVè siècles.

Ils portaient "de sable à une couronne d'or, fourrée de gueules" (Dictionnaire Historique et Biographique de la Suisse).

En Haute Alsace, les KEMPF sont présents depuis un demi-millénaire, tant à Colmar que dans le val de Saint-Grégoire (Munster, Wihr-au-Val).

Le Nouveau Dictionnaire de Biographie Alsacienne (NDBA) cite Elisabeth KEMPF, prieure du couvent des dominicaines de Colmar, née vers 1415, fille de Gilg KEMPF et de Elsz STRUB.

Leur descendance noble se nomma KEMPF d'Angreth, rappelant ainsi leur château bâti en amont de Guebwiller (voir sur cette famille la notice produite par Georges BISCHOFF dans le NDBA déjà cité).

A Soultz, Clewi KEMPF était conseiller de la ville en 1434 (LOS).

Le livre des miracles de Mariastein rapporte qu'en l'an 1684 Marguerite, fille de Jean-Georges WIGAND et de son épouse Marie-Cléophé KEMPF, manqua de mourir étouffée et ne dût son salut qu'à l'intercession de Notre-Dame de Mariastein.

Le dépouillement des registres d'Altenach, travail réalisé dans le cadre du programme Alexsys, permet d'avoir une bonne connaissance des KEMPF.

Entre 1717 et 1792, pas moins de vingt-trois enfants naquirent de couples dont le père était un KEMPF et la mère une DIETRICH, FULLERINGER, LEHMANN, SCHERRER ou SCHWOB.

La présence des KEMPF dans ce secteur est attestée bien avant le début des registres paroissiaux.

Dès 1570, Michel KEMPFF possédait des terres à Fulleren, à côté de celles de Morand FREYBURGER.

En 1583, Michel est cité comme propriétaire voisin des terres de Georges ELBACH d'Altenach.

Enfin, en 1590, Nicolas KEMPF constitua une rente annuelle de 4 livres et 10 sols en faveur du chapitre de Thann, avec comme caution Béat KEMPF de Fulleren.

A Hindlingen, Pierre KEMPF était bourgeois-laboureur et possédait un attelage de trois chevaux à la fin du XVIIè siècle.

Il était également appariteur du village et à ce titre il se vit octroyer comme armoiries "d'argent à un poisson de gueules sur une mer de sinople, accompagné en chef des deux lettres H et K de gueules" (Armoiries de la Généralité d'Alsace).

La famille fit souche et en 1737 un autre Pierre, fils de Thiébaud et de Catherine BURGI, épousa à Friesen Vérène KIENÉ.

Une branche partit habiter Seppois: elle a fait l'objet d'un petit arbre généalogique dressé par le curé François-Antoine BEHRA en 1924.

Dans la paroisse-mère de Friesen vivait Léonard KÄMPF qui, en 1720, fut juré du village. Son fils Jean épousa en 1732 Salomé SCHERER.

Dans l'autre annexe de Friesen, Ueberstrass, résidait Martin KEMPF qui est mentionné dans le dénombrement de 1698. Son fils Nicolas s'unit en 1712 à Odile EGGENSCHWILLER, veuve de Henri WEISS.

Du même village était originaire Jacques KEMPFF qui combattit au 61^ème Régiment de Ligne, dans les armées napoléoniennes stationnées en Allemagne.

A Altenach même, Pierre KEMPF fut condamné en 1662 par le tribunal pour s'être pris de querelle avec Michel LEHEMANN.

Sa fille Ursule épousa en 1685 à Walheim Jean-Thiébaud WACHTER.

En tant que chef de famille résidant à Altenach, Jean KEMPF fut imposé en 1698 pour son attelage composé de deux boeufs et un cheval.

Bien implantés à Werentzhouse où ils ont été membres du conseil municipal dès le XVIIIè siècle, les KEMPF de ce village ont essaimé vers d'autres localités.

Une branche s'est établie à Hirtzfelden par le mariage, en 1717, de Jean-Adam KEMPF et Anne-Marie SCHARDENLÉ.

Une vieille maison de Hausgauen, maison où les Kempf sont présents au XVIIIè siècle

Une autre alla à Grentzingen où Mathias KÄMPF épousa en 1740 Marguerite LITZLER.

Enfin, en 1784, Béatrice KEMPF, la fille du défunt bailli du comté de Ferrette François KEMPF de Werentzhouse, se maria en l'église de Raedersdorf à Joseph MEISTER.

Les KEMPF sont toujours biens présents à Werentzhouse.

En janvier 1680, Léonard KEMPFF de Liebenswiller prit pour femme Marguerite GREDER en l'église de Grentzingen.

Le livre des familles de Steinsoultz mentionne Humbert KEMPF de Liebenswiller, époux de Barbe HUTZEL, la fille de Nicolas qui mourut à l'âge de 103 ans.

Parmi les enfants, on cite Jean KEMPF qui habitait Roppentzwiller, annexe de la paroisse de Steinsoultz.

Il épousa Marguerite BRAND, une veuve de Steinsoultz.

Autre fils de Humbert, Jean-Jacques se maria en 1713 à Willer-sur-Thur avec Ursule SCHELLE.

Jean-Jacques KEMPF, aubergiste à l'enseigne du boeuf à Sierentz, était réfugié à Bâle en 1676 (Société d'Histoire de Huningue).

Bien avant lui, Pierre KEMPF époux de Claire FLACHSLAND avait fondé une messe anniversaire en l'église de Sierentz (fin du XVIè siècle).

Dans ce même document relatant les messes fondées figurent pour le milieu du XVIè siècle Nicolas KEMPFF d'Uffheim et son épouse Ennelin SCHARTES, ainsi que Jacques KEMPFF et son épouse Cunégonde.

Natif d'Uffheim, Jean-Georges KEMPF fut ordonné prêtre en 1755. Vicaire de Leymen, il fut chargé d'âmes de l'hôpital militaire installé dans la forteresse du Landskron.

A la fin du XVIIIè siècle, les KEMPF étaient laboureurs et tonneliers à Waltenheim.

A Blotzheim, la famille est également ancienne: l'un de ses membres, Jean KEMPF, figure dans la liste des réfugiés à Bâle de 1676. Ce Jean fit de nombreuses opérations immobilières et, en 1686, il s'arrangea avec son beau-frère Jean-Georges GWINNER de Soultzmatt, époux de Marie ZIEGLER, au sujet de la succession ZIEGLER-SCHOR.

De Blotzheim, une branche s'établit à Hausgauen où François-Joseph, époux de Madeleine GROLL, fit construire sa maison en 1779.

On peut toujours la découvrir dans ce village.

Enfin, les KEMPF étaient aussi présents à Kappelen et à Koetzingue où naquit, en 1810, Jean-Jacques KEMPF, futur conseiller général et maire du village.

Comme de nombreuses autres familles alsaciennes, les KEMPF ont contribué à l'essor du Nouveau Monde au XIXè siècle.

Le dépouillement des souches de passeports réalisé par les Archives Départementales du Haut-Rhin indique que les KEMPF sont partis de Walheim, Altenach et Ueberstrass, Munster et Colmar.

Une branche importante quitta Meyenheim, Oberentzen et Niederentzen pour rejoindre le Texas et plus particulièrement le comté de Médina et Castroville.

Publié en 1991, l'ouvrage "The History of Medina County Texas" relate l'histoire de ces familles.