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Pflimlin - Pflümle

Localisée dans le Sundgau, la famille PFLIMLIN est néanmoins bien connue en Alsace et dans le monde grâce à certains de ses membres qui se sont particulièrement illustrés.

Citons notamment Pierre PFLIMLIN, ancien premier ministre et maire de Strasbourg.

Grâce au travail de Louis ABEL (Espace Alsacien numéro 23 - mai 1983) nous sommes bien documentés tant sur l'étymologie que sur les mentions anciennes du patronyme.

Parmi les différentes étymologies proposées, l'une concerne le fruit, la prune, en dialecte "d'Pflüme".

La forme diminutive donne alors "d'Pflümle", la petite prune précoce à ne pas confondre avec la quetsche.

 

L'autre hypothèse, qui est d'ailleurs reprise dans la francisation du nom sous Louis XIV, vient du mot français Plumelet, petit Plumet.

Celui qui tient un plumet, comme l'explique Louis ABEL, est celui qui est un peu trop gai, après avoir abusé du produit de la vigne.

Mais sous cette forme le terme est plutôt gentil.

La famille PFLIMLIN a le rare privilège de pouvoir s'enorgueillir d'une présence alsacienne de plus de sept siècles, ce qui nous amène pratiquement à la période de création des noms de familles.

Louis ABEL a retrouvé un PHLUMLI dans un registre du chapitre de la cathédrale de Bâle daté de l'année 1270.

Avec d'autres personnes de la cour seigneuriale de Koetzingue, ce PHLUMLI versa un cens annuel au dit chapitre.

Les PFLIMLIN sont restés attachés à Koetzingue depuis cette période reculée.

En 1397, Heinis PHLÜMELIN était le fermier des biens que le couvent bâlois de Saint-Alban possédait à Koetzingue.

Plus tard, vers 1550, Dietrich PFLÜMLE et son épouse Agnès fondèrent une messe anniversaire en l'église de Sierentz mais il n'est bien entendu pas envisageable d'établir une filiation suivie depuis cette date de 1270.

Néanmoins, les registres paroissiaux de Koetzingue figurant parmi les plus anciens d'Alsace, il est possible d'effectuer un travail conséquent à partir de l'extrême fin du XVIè siècle.

Joseph DIRRINGER, maire honoraire de Koetzingue, a réalisé en 1986 un travail de reconstitution des familles sous forme d'arbres généalogiques.

La famille PFLIMLIN en faisait partie.

Ces travaux ont été exposés en divers endroits (voir "L'Alsace" du 5 septembre 1986).

André PFLÜMLIN, le sacristain de Koetzingue, avait épousé en juin 1605 Marguerite HUG de Schlierbach.

Le couple eut une bonne dizaine d'enfants et André décéda en 1636.

Après la guerre de Trente Ans, ce fut Jacques PFLÜMLIN qui remplit les mêmes fonctions.

Il était l'époux d'Elisabeth SCHAUB de Ranspach-le-Haut.

Lorsqu'il décéda en 1696 à près de 80 ans, le curé précisa dans l'acte de sépulture que le défunt avait exercé sa fonction de sacristain durant 42 années.

Mentionnons aussi Jean PFLÜMLIN qui s'était uni en juillet 1649 à Chrischona MISSLIN.

C'est sans doute lui qui figure sur la liste des réfugiés à Bâle en l'an 1676.

Au XVIIIè siècle, la famille prospéra encore à Koetzingue.

Le couple Balthazard PFLIMLIN et Anne Marie HARTMANN eut de nombreux enfants, dont une fille Anne Catherine qui épousa à son tour un PFLIMLIN en 1747.

L'épouse suivit de près son mari dans la tombe: elle décéda treize jours après lui !

Georges, fils d'Erhard et époux d'Anne RAPP, fut prévôt de Koetzingue de 1703 à sa mort survenue en 1745.

Au cours de ce siècle, les alliances furent nombreuses, en particulier avec les familles ARBOR, BARTH, BILGER, FUX et GOEPFERT de Magstatt, GINTER, HABI, HARTMANN, MULLER, PROBST, SENN, WESPISER et ZWILLER.

Mais les PFLIMLIN ont aussi essaimé et nous trouvons, par exemple, le décès du tonnelier Thiébaud PFLIMLIN en 1719 à Rouffach.

Le curé précisa dans l'acte de sépulture que Thiébaut venait de Koetzingue "ex Ketzingin ditionis Lanserensis".

A Reiningue s'unirent en 1744 Madeleine STEPHAN et Jacques PFLIMLIN de Koetzingue.

Enfin, en 1760 à Wettolsheim, Joseph PFLIMBLIN, fils de feu Georges PFLIMBLIN, bourgeois de Koetzingue, et d'Anne Marie ARBOR, épousa Anne Marie SITZMANN, veuve d'Antoine HUEBER.

Au XIXè siècle, le cultivateur Michel PFLIMLIN vivait à Koetzingue.

En 1826, il fut promu maire du village après dix ans au poste d'adjoint.

Il quitta cette fonction en 1832 (Patrick MADENSPACHER, "Les maires de l'arrondissement d'Altkirch").

 

Des souches anciennes sont connues dans les environs proches de Koetzingue.

Dans son étude sur la seigneurie de Landser (Castrum Landisera numéro 1, mai 1984), Jean-Claude SCHUMACHER cite Jean PFLIMLIN, nommé en 1523 prévôt de Landser.

En 1676, alors que la soldatesque arpentait la région, nous trouvons plusieurs PFLIMLIN réfugiés à Bâle, dont Jean PFLÄUMLIN de Wahlbach et Morand PFLÄUMLIN de Zaessingue.

Un Jean Jacques PFLIMLIN de Zaessingue épousa le 11 juin 1691 à Specbach-le-Haut une fille du village nommée Marie HOSER.

Un Meinrad PFLIMLIN, né en avril 1788 à Franken, fut maire de cette localité de 1816 à 1826.

Par ailleurs, les registres paroissiaux des environs de Koetzingue contiennent des mentions de PFLIMLIN en particulier à Schlierbach et Sierentz.

La souche de Habsheim mérite une attention particulière puisqu'elle a donné naissance à Georges PFLIMLIN, alias Plumelet, qui se vit attribuer des armoiries à la fin du XVIIè siècle.

Prévôt de Habsheim, il avait épousé en juin 1641 Barbe WEPFER qui lui donna de nombreux enfants.

Il portait "d'azur à un fer de fourche à trois dents, les pointes en bas, d'or, accompagné en chef des deux lettres G et P de même"(Armoiries de la Généralité d'Alsace).

Son frère Nicolas, tonnelier à Habsheim et conjoint de Salomé NITHARD d'Eschentzwiller, eut sept enfants tous baptisés à Habsheim entre 1656 et 1671.

Thiébaut, frère des précédents, épousa en 1662 Anne STECHER mais celle-ci décéda en 1665 laissant deux enfants en bas-âge.

Thiébaut se remaria alors avec une KLEINHENNI dont il eut encore six enfants.

Enfin, un certain François PFLIMLIN, dont le degré de parenté avec les précédents n'est pas déterminé, fut le père d'une dizaine d'enfants nés de son mariage avec Anne Marie HARTMANN.

Maître Christophe PFLEIMLE fut forgeron à Altkirch où il décéda, âgé de 62 ans, en février 1683.

De son mariage avec Salomé AMBSEL, il eut plusieurs enfants, dont trois filles.

Ces dernières, prénommées Eve, Anne Barbe et Madeleine, s'unirent respectivement à Henri RINCKH, Pierre KIENER et Jean Thiébaut HENNER.

Preuve de l'aisance et du rang social de la famille, des contrats de mariage furent rédigés pour chacun de ces mariages. Christophe était-il originaire de Koetzingue comme nous le supposons ?

Le seul baptême pouvant correspondre dans ce village date du 2 décembre 1620.

Ce jour là, à Koetzingue, Conrad PFLIMLIN et son épouse Anne BRUNNER firent porter sur les fonts baptismaux leur quatrième enfant prénommé Christophe.

Toutefois, une croix en marge de l'acte laisse penser que l'enfant décéda en bas-âge.

Des recherches ultérieures devraient permettre de confirmer ou infirmer cette hypothèse.

André GANTER