Notices de familles ( 1305 entrées )

Schultz - Schultheiss - Schulz - Schultess - Schultis

Le nom SCHULTZ est une contraction du mot Schultheiss (en latin scultetus), mot désignant l'officier chargé de la justice seigneuriale.

Cette fonction d'ancien régime appelée en Alsace " prévôt" était importante et elle faisait l'objet d'une nomination par le seigneur du lieu.

Les armoiries de Jean Schultheiss, alias Hans Schultz, prévôt de Brunstatt  

Famille très ancienne et fort nombreuse à Brunstatt où elle est toujours bien représentée, elle a joué un rôle important tout au long de l'histoire de la localité.

Dès 1505, Lienhard SCHLTISS de Brunstatt et son épouse Margaretha DAT possédaient des biens à Brunstatt et Mulhouse.

A la même époque, Hans SCHULTHAISS avait des terres à Didenheim et Pfastatt.

En 1573, nous trouvons mention dans les anciens registres de Mulhouse de Caspar, Gilg, Hans, Jacob, les frères Mattern et Lienhart, Michel et enfin Cosman SCHULTHEISS.

On aperçoit déjà à cette énumération de chefs de famille, l'importance en nombre des SCHULTZ dans la seconde moitié du XVIè siècle.

Cette belle vitalité est confirmée au cours du XVIIè siècle malgré l'hécatombe de la Guerre de Trente Ans.

Les listes des confirmations des enfants de la paroisse de Brunstatt sont éloquentes: en 1679, lors de la confirmation des enfants de Brunstatt à Landser, on dénombrait 13 SCHULTZ sur 93 enfants; en 1685 à Altkirch, ce sont 7 enfants SCHULTZ qui sont confirmés sur un total de 35 enfants; et enfin, en 1695, de nouveau à Landser, sur 131 confirmés, on note la présence de 16 SCHULTZ.

C'est au cours de ce XVIIè siècle que le nom se transformera et se contractera pour passer définitivement de SCHULTHEISS à SCHULTZ.

Départ pour l'Amérique

les SCHULTZ auront souvent des fonctions importantes: prévôts (comme Hans SCHULTZ en 1685), maire (comme le fut, suivant les travaux de Mlle LAPOINTE, le premier après la Révolution: Frantz Joseph SCHULTZ en 1789).

Ils tiendront également le moulin (en 1642 Hans SCHULTZ prend à bail le moulin pour neuf années). Le relevé systématique de tous les mariages de Brunstatt entre 1584 et 1789, travail réalisé par Michel SCHMITT (ALEXSYS numéro 2), montre aussi le poids de cette famille et ses alliances avec d'autres grandes familles brunstattoises.

Les SCHULTZ se sont aussi alliés aux familles des villages environnants, notamment celles de Didenheim et Riedisheim, localités faisant partie de la même baronnie.

Une branche émigrera à Wattwiller en 1772, suite au mariage de Johannes SCHULTZ de Brunstatt avec Maria Anna GUTSCHENRITTER de Wattwiller.

Le XIXè siècle vit un grand mouvement d'émigration vers l'Amérique auquel participèrent des membres de la famille SCHULTZ de Brunstatt (SCHULTZ Eugène en 1855 et SCHULTZ Joseph en 1891).

Curé à Grentzingen

Catholiques convaincus, les SCHULTZ donneront à l'église de nombreux prêtres: François-Joseph, curé de Bruebach; Jean-Baptiste, vicaire à Bantzenheim et Soultz; Jean-Guillaume, curé de Brunstatt et de Zimmerbach; Jean Josse, curé de Zillisheim et de Hombourg qui portait comme blason "de gueules à un maillet d'or, accompagné de trois croisettes de même", François-Joseph, curé de Grentzingen et enfin Jean-Adam, curé de Soultzbach-les-Bains où il sera enterré en 1775 (KAMMERER - "Répertoire du Clergé d'Alsace").

Brunstat et son église. Cette commune abrite des membres de la famille Schultz depuis le XVIè siècle.  

Notons aussi le miracle dont bénéficia la petite fille de Maria SCHULTZ de Brunstatt et de son époux Alexander SÜSS. Trouvée noyée dans un fossé, elle revint à la vie après que les parents eurent demandé l'intercession de Notre-Dame de Mariastein.

Koetzingue et Steinbrunn-le-Bas

Dès le XVIè siècle, les SCHULTHEISS sont présents à Zillisheim (Lienhart SCHULTHEISS et sa fille Agnès, épouse de Hans WOLFF le jeune), Koetzingue (Hans SCHULTESZ et son épouse Margret) et Steinbrunn-le-Bas (Heitzi SCHULTHESSEN et son épouse GREG).

Ils habitent aussi Bartenheim: Michel, Jean et Gaspard SCHULTHEISS de ce village sont réfugiés à Bâle en 1672 (Société d'Histoire de Huningue).

Nicolas, né en ce lieu en 1687, sera curé de son village natal après avoir été vicaire à Hésingue, Steinbrunn-le-Bas et Stetten.

Après la Révolution, lors de la vente des biens confisqués aux nobles, Joseph SCHULTZ le jeune se rendra acquéreur de diverses terres à Levoncourt provenant des biens de la familles DE VIGNACOURT (Archives de la famille DE REINACH).

Mentionnons, pour clore cette notice, la présence à Huningue de Franz-Joseph SCHULTZ, maître-boulanger, bourgeois du lieu.

Il y tenait une auberge à l'enseigne du Corbeau et sa fille Marie-Catherine y épousera en 1808 l'adjudant-major Philippe Frédéric PFLIEGER (travaux de Bernard MEYER).

André GANTER