Notices de familles ( 1305 entrées )

Soldner - Soltner

Cette ancienne famille doit son nom à une profession: celle de soldat ou mercenaire, c'est-à-dire une personne travaillant pour une solde.

Issus de la même racine nous trouvons le mot latin solidus, en français sou, ainsi que les mots solde (paye) et soldat.

Il est donc logique de trouver plusieurs souches portant ce patronyme sans qu'il y ait nécessairement de rapport entre elles.

 

Les Soldner de Haute Alsace

Toutefois les familles SOLDNER habitant en Haute Alsace se localisant dans un espace géographique tellement réduit, on peut penser qu'elles sont toutes issues d'un tronc commun.

Le triangle dans lequel elles se cantonnaient avant la Révolution est délimité par les villes de Masevaux à l'ouest, Dannemarie au sud et Cernay au nord.

Ces familles ont déjà fait l'objet de deux tableaux sommaires réalisés par Hervé DIERSTEIN pour ce qui touche à la branche de Roderen.

Celles de Traubach disposent des études du notariat réalisées par Louis TSCHAEN, et de nombreuses notes concernant des SOLDNER ont été publiées au bulletin généalogique BERGHA.

Traubach, berceau de la famille ?

La plus ancienne mention répertoriée à ce jour date de 1568, année où Jean SOLDNER habite Traubach-le-Bas.

Encore cité en 1573 lors du paiement de redevances foncières envers l'hôpital de Mulhouse, il est remplacé en 1602 par Gaspard SOLDNER qui pourrait être son fils.

En 1610 on parle, dans la constitution de rente réalisée par un LUTZ de Traubach au profit du chapitre de Thann, des héritiers de Gaspard SOLDNER qui est donc déjà décédé à cette époque.

Ce même chapitre collégial de Thann consent un prêt d'argent à Nicolas SOLDNER en 1607, prêt dont sont fils Thiébaut verse encore les intérêts quelques décennies plus tard.

Enfin, citons Jean SOLTNER d'Ueberkummen cité en 1584 comme voisin bordier de Gaspard JEMMELIN de Balschwiller.

En 1659, lors du dénombrement des terres sundgauviennes que Mazarin reçu de Louis XIV, nous trouvons mentions de plusieurs SOLDNER.

Parmi eux Jean, né vers 1623, habite alors Ueberkummen.

Un autre Jean, laboureur et un peu plus jeune que son homonyme, demeure quant à lui à Brinighoffen.

Enfin, Thiébaut "SOLDENER" né à la fin du siècle précédent, habite à Traubach avec toute sa famille.

La souche de Traubach se développa considérablement au cours des XVII et XVIIIè siècles en s'alliant aux familles DIETEMANN, MULLER, HIMMELBERGER, SCHICKLER, HEUBERGER, SCHACHERER etc...

En 1669 Thiébaut siégeait au tribunal de Traubach sous la présidence du maire Barthélémy HAENNIG.

Il fut ensuite maire à son tour de l'importante mairie de Traubach qui englobait alors plusieurs villages.

Les Soldner de Wittelsheim

En novembre 1646 Valentin SOLDNER, fils de Michel, épousait à Cernay Odile, la veuve de Nicolas BIRLINGER de Wittelsheim.

C'est sans doute ce même Valentin qui figure au recensement de 1659, mentionné comme laboureur de Wittelsheim, alors âgé d'environ soixante ans.

La perte des registres de cette commune ne permet malheureusement pas de suivre la descendance de Valentin.

Toujours est-il qu'en 1766, lors du tirage au sort de la milice provinciale, quatre jeunes SOLDNER de Wittelsheim sont repris sur les tablettes. Deux se prénomment Jean, deux autres Joseph. Ils sont tous laboureurs et leur âge s'échelonne de 18 à 22 ans.

A Cernay officiait en 1737 Georges Louis SOLDTNER, médecin, âgé de 30 ans.

Quelques années auparavant, en 1675, décédait le maire de Steinbach, Etienne KUENEMANN, dont l'épouse se nommait Appolinie SOLDTNER.

Enfin, mentionnons à Galfingue Adam SOLDNER. Il faisait, en 1593, partie du tribunal hebdomadaire composé de sept jurés, tous habitant de la commune.

Aspach-le-Haut

En 1659 vivait à Aspach-le-Haut Jean SOLDNER, né vers 1619. Laboureur, il eut de nombreux enfants.

Citons son fils Jacques qui épousa en 1677 Anne Marie BUR de Guewenheim.

C'est sans doute ce Jacques qui figure au recensement de 1698 comme propriétaire d'un cheptel composé de trois boeufs et une vache.Le dépouillement des registres de cette paroisse réalisé par Christiane BAUR permet de connaître le couple Jean Thiébaut SOLDNER et Anne Marie SCHNOEBELIN, vivant au milieu du dXVIIIè siècle, et celui de la génération suivante, Jean Thiébaut SOLDNER et Marie Anne KOEHRLIN.

La souche de Roderen

Etudiée par Hervé DIERSTEIN cette souche fut très prolifique.

Henri SOLDNER, le maire de Roderen, décéda en 1630 après avoir eu plusieurs enfants de ses deux épouses, Catherine FRITSCH et Rose MAFFREY.

Parmi eux un fils Adam qui décéda comme son père pendant la guerre de Trente Ans, en 1632. Epoux de Vérène MAFFREY il eut à son tour neuf enfants, tous nés à Roderen entre 1611 et 1626.

Le fils aîné, Thiébaut, bourgeois et vigneron, épousa Elisabeth TSCHEILLER dont il eu dix enfants entre 1633 et 1656.

Certains furent baptisés à l'abris des murs de la cité de Saint Thiébaut pendant la tourmente.Nommé généralement le vieux, Thiébaut acquit de nombreuses terres aux finages des communes de Roderen et Bourbach-le-Bas.

Une de ses filles épousa d'ailleurs un habitant de cette dernière localité, Christian GULLIN.

La seconde souche de Roderen est celle de Thiébaut surnommé tantôt le roux (der Roth, rufus) tantôt le jeune (der jung, junior).

Il s'unit en premières noces à Dorothée WELTERLIN de Schweighouse et en secondes noces à Agathe GALLER d'Aspach-le-Bas.

Là aussi de nombreux enfants vinrent au monde entre 1600 et 1632, date du décès de Thiébaut.

Un fils Thiébaut repris les surnoms de son père, tantôt le jeune, tantôt le roux.

Il eu à son tour sept enfants dont un fils Thiébaut, forgeron à Roderen.

Lui aussi se fit appeler soit le roux soit le jeune.

A son tour il eut un fils Thiébaut qui, né en 1684 aura lui-même un enfant prénommé Thiébaut baptisé à Roderen en août 1734, le cinquième du nom.

L'importance et la vitalité de cette souche de Roderen est confirmée par la présence en 1659 de trois familles du nom, et en 1698 de cinq familles SOLTNER.

André GANTER