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Stoessel - Stössel

Le patronyme STOESSEL est en rapport avec le mot dialectal ancien "Stöss" signifiant dispute, querelle.

Faut-il en conclure que l'ancêtre des STOESSEL était vif de caractère ? Probablement pas.

N'oublions pas que nos aïeux étaient très moqueurs et qu'ils se sont souvent affublés de sobriquets à l'époque où les noms se sont mis en place, vers le XIIIè siècle.

 

Si les STOESSEL sont nombreux aujourd'hui dans l'arrondissement d'Altkirch et au delà (Mulhouse, Morschwiller, Heimsbrunn), ils l'étaient déjà lors du recensement de 1698.

A cette date, pour le ressort de la seigneurie d'Altkirch, trois familles STOESSEL vivaient à Zaessingue, trois autres à Wahlbach, une à Hausgauen et une à Hundsbach, deux autres à Heiwiller et une à Aspach près d'Altkirch.

La localisation la plus ancienne semble se situer dans le vallon du Thalbach, ce qui est confirmé par la présence de noms de lieux comme le "Stösseläckerlein" à Hausgauen et le "Stösselgarten" à Wittersdorf (STOFFEL).

Comme l'atteste l'ancien registre des mariages de Koetzingue, les STOESSEL vivaient déjà à Zaessingue au tout début du XVIIè siècle.

En février 1626, Morand STOESSEL y épousa Marie KUENEMANN.

Quelques années plus tard, en 1676, Jean STOESSEL de Zaessingue était réfugié à Bâle.

Laissant passer les troubles de la guerre de Hollande, il y était de concert avec Nicolas STOESSEL de Wahlbach (liste publiée par la Société d'Histoire de Huningue).

A Wahlbach, grâce au curé Antoine JELSCH, nous savons que les STOESSEL faisaient partie des très anciennes familles locales.

Le terrier de 1654 mentionne comme propriétaires terriens, Nicolas, Morand et Marie STOESSEL.

Dès la fin du XVIè siècle, François STÖSSEL habitait Wahlbach.

Vers 1597, il se vit contraint de verser une somme de vingt batzen comme contribution pour la guerre "contre les Turcs".

De Wahlbach, Madeleine STÖSSEL, fille de Jean, partit épouser en avril 1678 Henri ENDERLIN de Sierentz. Le contrat de mariage rédigé à cette occasion est conservé dans le fonds notarial d'Altkirch.

En mai 1733 fut baptisée en l'église paroissiale d'Altkirch Catherine STÖSSEL. Ses parents, Conrad STÖSSEL et Catherine BITTIG, étaient originaires de Wahlbach et habitaient temporairement à Altkirch. Le parrain de l'enfant fut le boulanger d'Altkirch, Henri LANDWERLIN.

Pour Hundsbach et Hausgauen, nous disposons des travaux du curé François-Antoine BEHRA, et ce à partir de 1700.

Mais les STOESSEL étaient déjà présents à Hundsbach bien avant cette date. Jean STOESSEL, qui se réfugia à Bâle en 1676, avait été condamné par les autorités en 1662.

Contrairement à la règle, il avait fait paître ses boeufs sur des champs interdits.

Ses filles Catherine, Madeleine, Barbe et Marie, s'unirent aux familles GRIENENBERGER, HERTZOG, BRAND ET GROLL.

Un contrat a été rédigé pour chacun des mariages, ce qui montre une aisance certaine du personnage.

Mentionnons enfin Christian STÖSSEL, également de Hundsbach, qui épousa Marie-Catherine STIERLER de Henflingen en janvier 1700 à Grentzingen.

Georges STOESSEL était tisserand à Heiwiller.

En novembre 1662, il donna à son apprenti un certificat de fin d'apprentissage après deux années passées chez lui.

Originaire du bailliage de Willisau en Suisse, le jeune garçon se nommait Jacques VONESCH.

La même année, le tribunal condamna Georges STOESSEL à une amende de trois livres et quinze sols "pour avoir injurié la justice d'Illfurth".

C'est sans doute ce même Georges qui, veuf, se remaria en avril 1675 à Illfurth avec la jeune Anne-Marie FOLTZER (travaux de feu René POMMIER).

Le fils Michel se maria à Walheim avec la veuve Anne FOLTZER.

A la même époque vivait à Heiwiller Jean STÖSSEL, le maire du village.

En 1708, lors du mariage de son fils Jean, il promit de lui faire construire une nouvelle maison dans le village de Heiwiller.

La jeune épouse, Elisabeth DEYBER, était originaire d'Aspach. Au cours du XVIIIè siècle, les STOESSEL étaient nombreux tant à Heiwiller qu'à Tagsdorf et Schwoben où Joseph rédigea son testament en 1731.

Grâce aux travaux de la famille STIMPFLING, il est possible de voir la densité des STOESSEL à Aspach.

Anne-Marie STIMPFLING et son fils Pierre ont relevé, entre 1725 et 1793, plus de cent trente actes concernant cette famille.

Ces STOESSEL étaient apparentés avec la plupart des autres familles du village.

D'Aspach, ils ont essaimé vers d'autres lieux, à l'image de Jean-Thiébaud qui se maria en 1781 à Illfurth avec une SCHMITT, ou de Pierre qui partit en 1855 pour New York.

La demande de passeport précise que ce dernier était âgé de 22 ans et sellier de profession.

La consultation des registres montre effectivement qu'un Pierre STOESSEL était né en 1833 à Aspach au foyer de Jean STOESSEL et Marie-Anne EBY.

Mais un autre Pierre est également né à Aspach en 1832, fils des conjoints Pierre STOESSEL et Catherine BURGY. Lequel des deux se laissa tenter par le Nouveau Monde ?

En janvier 1989, "L'Alsace" se fit l'écho du rassemblement de la famille STOESSEL de Heimsbrunn qui réunit plus de cent cinquante personnes.

Ces STOESSEL étaient issus de la branche d'Aspach par le mariage du quatre frimaire de l'An VI de la République (24 novembre 1797), d'André STOESSEL et Anne-Marie KILKA.

Cet André STOESSEL avait été baptisé en 1767 à Aspach comme enfant du couple Jean STOESSEL et Odile KIEFFER.

Précisons enfin que le patronyme STOESSEL était également présent à Ballersdorf, Spechbach-le-Haut, Rantzwiller, etc...

On le trouve aussi en Suisse, dans les cantons de Zurich et de Saint-Gall.

Une autre souche est localisée dans le canton de Fribourg d'où une branche partit pour se fixer, au XVIIIè siècle, à Hunawihr où elle est toujours très active.

Jean-Louis KLEINDIENST de Zellenberg a publié en 1990 une étude sur cette branche.

André GANTER