Notices de familles ( 1305 entrées )

Wicky - Wiggi - Wikhi - Wickhin

Cet ancien nom de famille doit probablement son origine à la vesce (en alsacien Wicke). Cette plante était cultivée autrefois soit comme plante fourragère, soit pour ses graines qui alimentaient les animaux de basse-cour.

On pourrait aussi faire un rapprochement entre le nom WICKY et le mot désignant une maison forte: Wighus ou Wickus.

L'Entlebuch, berceau des Wicky

Le patronyme WICKY est typiquement helvétique. Il est originaire du canton de Lucerne, de la région de l'Entlebuch et plus précisément du village de Schüpfheim.

Une branche s'est installée dès le mileu du XVIIIè siècle à Fribourg en Suisse et a adopté comme armoiries "d'argent à trois vesces de sinople mouvant de trois coupeaux du même" (Dictionnaire Historique et Biographique de la Suisse).

Il s'agit là d'armes "parlantes", c'est-à-dire en rapport avec le sens du nom.

De l'Entlebuch, plusieurs branches émigrèrent en Alsace après la guerre de Trente Ans. On retrouve ainsi une famille WICKI dans la vallée de Saint-Amarin dès le début du XVIIIè siècle.

Citons Nicolas WICKI de Schüpfheim qui épouse en 1726 à Oderen une DUCRET de Cornimont.

Mentionnons également Antoine WICKI, originaire du canton de Lucerne, vivant à Saint-Maurice-sur-Moselle puis à Mollau au milieu du XVIIIè siècle.

Dans la vallée de Masevaux, le curé BEHRA avait relevé une autre famille WICKI, également originaire de Suisse, dont les enfants naissent à Oberbruck dès 1731.

Enfin, Joseph SCHÜRMANN, dans son "Répertoire des émigrants du canton de Lucerne", mentionne des WICKI à Guebwiller dès 1667, à Rouffach dès 1655, et à Saint-Amarin au début du XVIIIè siècle.

D'autres WICKI vivaient à Uffholtz, Willer-sur-Thur, Cernay où Jean WICKY était charpentier en 1737, Bourbach-le-Bas d'où sera originaire le maire de Mulhouse Auguste WICKY et d'où une branche émigrera vers les Etats-Unis au mileu du XIXè siècle.

Les Wicky de Hésingue

Hésingue est le principal village où vivaient, et vivent toujours, de nombreux WICKY.

L'origine de ces WICKY semble très ancienne. M. Henri JENNY de Hésingue nous a fait parvenir, extrait de la liste des bourgeois et manants de 1649, le relevé des WICKY (WICKHIN).

On y trouve Hans, Fridlin, Claus, Michel, Thomas, Fridlin le vieux et Heinrich WICKY.

M. JENNY a également relevé dans le terrier des biens que le couvent de Saint-Alban de Bâle possédait à Hésingue en 1662, les noms des WICKY (WÜCKHIN): Heinrich le vieux, Thomas, Fridlin le vieux.

En 1676, alors que la guerre de succession de Hollande fait des ravages dans la région, de très nombreux Alsaciens sont réfugiés à Bâle.

Dans la liste relevée par la Société d'Histoire de Huningue, on trouve plus particulièrement Heinrich WICKI, Claus WICKI, Capsar WICKI, la veuve de Hans WICKI, Michel WICKI et Conrad WICKI, tous de Hésingue.

L'enquête du curé Bacher en 1704

Georges Frédéric BACHER, curé de Hésingue de 1701 à 1727, provoqua une enquête dans le but de définir le lien de parenté unissant Michel WICKI et Anna CHRISTEN qui souhaitaient se marier en 1704.

Le dossier d'enquête (rédigé en latin) est déposé aux Archives de l'ancien évêché de Bâle à Porrentruy.

L'audition des différents témoins et le tableau généalogique permettent de "remonter" la généalogie de ce Michel WICKI jusqu'à son arrière-grand-père Henri WICKI, né avant 1580.

Les registres paroissiaux de Hésingue conservés aux Archives Départementales du Haut-Rhin ne permettent malheureusement pas de retrouver l'acte de mariage de Michel WICKI et Anna CHRISTEN.

En effet, il ne débutent qu'en 1746 pour les baptêmes et en 1770 pour les mariages.

L'enquête ecclésiastique prouva qu'il y avait un lien de parenté du 3ème au 4ème degré entre les futurs époux (degrés calculés en droit canon) et qu'une dispense de l'évêque était donc obligatoire.

La nécéssité d'une dispense était très fréquente, mais dans la plupart des cas, seul le décret de dispense reste conservé.

Les miliciables de 1766

En 1766, pour pouvoir alimenter les milices provinciales, l'autorité fit dresser les listes des jeunes gens susceptibles d'être tirés au sort.

Les conditions requises (être âge de 18 à 40 ans, être célibataire ou veuf sans enfants, mesurer au moins 5 pieds de haut) limitaient les postulants.

Les jeunes gens n'étaient d'ailleurs pas forcément enthousiasmés par le service militaire, à tel point que de nombreuses "absences" lors du tirage obligèrent les autorités à établir des listes complémentaires et à prendre des mesures envers les fuyards.

La communauté de Hésingue, faisant alors partie du bailliage de Ferrette, fit établir sa liste par le maire Jean WICKY le 17 février 1766. Elle comporte 17 personnes dont cinq WICKY (Henry, journalier, 24 ans; Christophe, serrurier, 25 ans; Nicolas, laboureur, 24 ans; Jean-Georges, laboureur, 22 ans et un autre Jean-Georges, laboureur, 23 ans).

Le 25 février, une liste supplémentaire fut rédigée par Michel GROS, juré de la communauté de Hésingue. Elle comporte six personnes dont Jean Henry WICKI, âgé de 23 ans et meunier de profession.

Son père étant garde du maréchal de Contades, prétendait de ce fait avoir droit à une exemption pour son fils !

Le curé Gaspard Wicky

Dans son ouvrage sur le clergé d'Alsace, Louis KAMMERER consacre une notice au curé Gaspard WICKY.

Né le 10 mai 1748 à Hésingue comme fils de Jean Henri WICKY, il sera vicaire de son village natal de 1772 à 1783, puis curé de Huningue de 1784 à 1788.

Il y décédera en février 1788, âgé seulement de 40 ans, et son corps sera transféré à Hésingue, son village natal.

André GANTER