Famille altkirchoise de meuniers qui posa longtemps le problème de son origine.

Son étymologie est à rechercher soit dans Zindel qui signifie en ancien alsacien taffetas, soit plus probablement dans l'action d'enflammer (zündel).

La terminaison en i nous faisait penser à une origine suisse, mais le premier du nom, Melchior ZINTY, apparaissait comme meunier seigneurial à Altkirch en 1705 sans qu'il soit possible de savoir d'où il venait.

La découverte de son testament de 1713 par l'auteur de ces lignes, et celle de son passage entre 1672 et 1686 à Hégenheim par Madame Suzanne ALLEMANN permirent de trouver son origine et d'établir avec certitude sa descendance.

Originaire de Wolhusen dans le canton de Lucerne où la famille ZINTI est toujours présente,

Melchior ZINTY épouse vers 1669 Catherine FISCHER qui lui donnera plusieurs enfants dont certains naîtront à Hégenheim.

Melchior ZINTI fait donc partie de ces très nombreux émigrants du canton de Lucerne, chassés par la répression sévère qui suivit la guerre des paysans de l'Entlebuch.

Attirés par les conditions favorables faites aux colons par l'intendant J.B. COLBERT, ils vinrent repeupler et reconstruire la Haute-Alsace décimée par la terrible guerre de Trente Ans.

Au début du XVIIè siècle Melchior ZINTY arrive donc à Altkirch où il exerce sa profession de meunier, profession qu'il transmettra à ses descendants.

Dès 1705 il achète une chenevière à Altkirch, et en 1710/1711 il acquiert de nombreuses terres au ban d'Aspach.

Sentant sa fin proche il fait rédiger son testament le vendredi sept avril 1713 (17 jours avant sa mort).

Malade, mais sain d'esprit, assis dans son fauteuil dans sa maison sise au faubourg du bas à Altkirch, il dicte ses dernières volontés au greffier en présence des témoins requis.

Il ordonne, en accord avec Catherine FISCHER son épouse, que le survivant aura la jouissance de tous les biens.

Le couple institue, comme héritiers universels, leurs 5 enfants dont trois garçons :

1- Mathias auteur de la branche de Durmenach/Steinsoultz dont est sans doute issue celle de Meyenheim/Réguisheim.

2- Isaac, meunier à Altkirch comme son père, époux d'Anne Marie MULLER qui lui donnera cinq enfants. Les différents actes notariés qu'il passera porteront sa marque, habituelle des meuniers : une roue à aubes de moulin. En 1714 il est redevable, pour frais de bouche, d'une somme de 9 livres bâloises à la succession de Hans Jacob SCHERER aubergiste à l'Ange à Altkirch. Son seul fils sera tailleur de pierre à Altkirch.

3- Joseph, époux d'Anna MUNCK, qui sera meunier à Illfurth, Altkirch, et enfin Retzwiller. Le bail passé entre la ville d'Altkirch et Joseph ZINTY pour le moulin à farine du bas-faubourg est conservé dans le fonds notarial de la seigneurie d'Altkirch. Cet acte, daté du 13 novembre 1709, spécifie que le bail est donné pour deux ans, contre une redevance annuelle en nature de 14 quartauts de blés et 13 quartauts de seigle. Le meunier s'engage à rendre le moulin et ses dépendances en bon état au bout des deux années, et à remplacer les meules si elles venaient à se briser de par sa négligence. Il devra en outre fournir deux journées de travail gratuitement pour le sieur de la CASINIERE de Morvillars. Joseph ZINTY aura plusieurs enfants dont un fils, prénommé Joseph comme lui. Né en 1718 à Altkirch, ce dernier épousera en 1750 à Dannemaria Anne FAFFA. Meunier au pont de Retzwiller, il ira ensuite à Gommersdorf où il tiendra le moulin de Nider Diethausen. Parmi les sept enfants du couple, une fille Anne Marie sera religieuse à Schoenensteinbach (recherches de Jean-Charles WINNLEN), tandis qu'un fils Léonard sera l'auteur de la branche de Belfort et son frère Joseph Antoine celui de la branche de Mulhouse.

Actuellement, et depuis quelques années déjà, deux descendants (habitant Toulon et Cambo-les-Bains) se penchent sur le passé de leur famille et en reconstituent patiemment l'émouvante histoire.