Notices de familles ( 1305 entrées )

Jacoberger

Famille de tuiliers et marcaires, les JACOBERGER sont tout particulièrement bien représentés dans la vallée de Guebwiller ainsi que dans la haute vallée de Thann.

Laurent Jacob, qui avait quitté son village natal de Guémar, épousa à Soultzmatt en 1685 Barbe Böscher  

Ce patronyme se compose du préfixe "Jacob", qui vient du prénom Jacques, et du suffixe "Berger", personne qui habite sur ou près de la montagne.

Le nom de famille JACOBERGER devrait dont correspondre à un "jacques montagnard".

Toutefois, il est utile de mentionner que ce pratronyme a été altéré puisque nous le trouvons sous les formes de JACOB et JACOBER au milieu du XVIIè siècle.

De Guémar à Soultzmatt

Le registre des baptêmes de Guémar débute en l'an 1653.

Pour les vingt premières années, il s'agit d'une transcription faite par le curé de l'époque car les enfants ne sont pas enregistrés dans l'ordre chronologique mais sont regroupés par famille.

Ainsi, sur la même page, nous relevons la naissance de Laurent et celle de François Thomas, baptisés dans les années 1660, enfants d'André JACOB et d'Elisabeth ERLACH. Nous ne pouvons dater ces actes avec précision, le registre ayant subi les outrages du temps et une partie du document ayant été endommagée.

Dans l'état actuel des recherches entreprises depuis de longues années par Margot RICHERT de Steinbach, l'origine d'André JACOB n'a pu être identifiée; notamment du fait que le registre des mariages de Guémar ne débute qu'en 1720.

Le Laurent JACOB cité plus haut quitta son village natal de Guémar pour venir s'installer à Soultzmatt où il épousa au mois de mai 1685 Barbe BÖSCHER. Sa jeune épouse venait du canton de Lucerne en Suisse.

A la même époque, Gaspar Léon SPILMAN, alors curé de Soultzmatt, béni l'union de Marie Madeleine JACOBERGER avec le veuf André KRAUSS de Rouffach. Nous ignorons tout de cette Marie Madeleine.

Le couple JACOBERGER-BÖSCHER eut au moins deux enfants.

Le premier se prénommant André, épousa en premières noces à Lautenbach-Zell Anne RISER, la veuve de Jean ARNOLD. Puis il convola en secondes noces au même lieu avec Anne FUESSINGER le 25 août 1718.

Le deuxième enfant, François, vit le jour en l'an 1691 et épousa en secondes noces Catherine MULLER en 1732 dans l'église Saint-Sébastien de Soultzmatt.

Deux enfants firent la joie du couple: Jean Georges qui naquit en août 1733 et Anne Marie née deux années plus tard.

Dans les actes de baptêmes de ces enfants, nous noterons que le patronyme JACOBERGER a été altéré en BERGER. En effet, lors de la première naissance, le curé mentionne le père comme étant "Franciscus Berger" et dans le second document on peut y lire "Franciscus Jacobus Berger". La famille étant à cette époque très mouvante, il n'est pas étonnant que le prêtre n'ai pas eu une bonne connaissance du patronyme.

Au décès de Catherine MULLER, François JACOBERGER quitta Soultzmatt, et sur la trace de son frère, vint faire souche dans la vallée du Florival et plus particulièrement à Schweighouse.

Laurent, père d'André et de François, est cité dans l'inventaire de partage daté du 14 juillet 1695; inventaire réalisé au décès de Marie BONNER, épouse de Daniel GINTHER le fermier de Bollwiller.

Linteau de porte de Schweighouse, portant l'inscription datée de 1766: "Hans lerg lacobern ... Magdalena Vonesinia  

Il y figure en tant que débiteur et le document précise qu'il est alors tuilier à Issenheim.

La tuilerie de Saint-Gangolphe

A l'âge de 47 ans, François JACOBERGER épousa en troisièmes noces dans l'église paroissiale Saint-Jean-Baptiste de Lautenbach, Madeleine SCHILLING, originaire de Gundolsheim.

Les quatre enfants issus de l'union, tous nés à Saint-Gangolphe près de Schweighouse, feront souche sur place.

François décéda en février 1762. Son inventaire de partage rédigé à Saint-Gangolphe cette même année nous renseigne quant à ses biens et à ses propriétés (relevés d'Antoine JENNY publiés dans le BERGHA).

Il possédait de nombreux champs, prés et vignes. Son bétail, également très important, se composait de quatre boeufs de trait, quatre vaches, des béliers, des porcelets, des oies, des poules et même seize essaims d'abeilles.

L'inventaire nous indique également que sa fille Anne Marie issue de son union avec Catherine MULLER fit souche à Merxheim en épousant en premières noces Joseph STEINENBERGER et en secondes noces Jean HAEFFLINGER.

Jean Georges JACOBERGER, frère de la précédente, resta quant à lui sur place pour exercer la profession de tuilier de Saint-Gangolphe, située au lieu-dit "Ziegellacker", comme l'avait fait son grand-père. Il se maria en l'an 1755 avec Madeleine VONESCH, ancienne famille locale.

Un bail de 18 ans fut conclu en 1771 entre le chapitre de Lautenbach, propriétaire des lieux, et Jean Georges JACOBERGER. En contrepartie de l'entretien des bâtiments et de la livraison gratuite de tuiles, briques et carreaux au chapitre de Lautenbach, Jean Georges touchait annuellement, le jour de la Saint-Martin, une somme de cent livres (cf "Tuiles et la tuilerie de Saint-Gangolphe" publié dans la revue de la Société d'Histoire de Linthal en 1992).

A Schweighouse, on peut voir encore aujourd'hui une maison portant une inscription datée de 1766: "Hans lerg lacobem... Magdalena Vonesinia", inscription se trouvant sur le linteau de la porte. Elle correspond au couple, sans doute à l'origine du bâtiment: Jean Georges JACOBERGER et Madeleine VONESCH. Il eurent huit enfants qui tous firent souche sur place.

Joseph JACOBERGER, fils d'André et d'Anne FUESSINGER, couple cité plus haut à Lautenbach-Zell, épousa en novembre 1758 dans son village natal Anne Marie BÉ.

A Kruth et Wildenstein

Le couple s'installa à Wildenstein et exploita des terres et pâturages. Leurs enfants y firent souche: Joseph épousa Catherine GRESSLER, Thomas s'unit avec Anne Marie SCHNEIDER, Jean prit pour femme Appoline STEIGER et André convola avec Barbe BUREY.

Un arbre généalogique sommaire de cette branche fut dressé en 1918 par le curé François Antoine BEHRA. De cette souche sont nés Anne Marie et Antoine, cousins germains, qui s'unirent en 1818 à Strasbourg.

Mariage à Wuenheim

En avril 1742, nous notons dans les registres paroissiaux de Durmenach le décès de François JACOBERGER. Le curé ne donna malheureusement aucune précision quant à l'âge et surtout quant à son lieu d'origine. Des recherche complémentaires seraient à mener.

A Wuenheim, en 1762, le curé Jean Thiébaud JUX bénit l'union d'Elisabeth JACOBERGER, la fille d'André, bourgeois de Lautenbach-Zell, et de Jacques WEISS, enfant du village.

Certains porteurs du nom iront faire souche dans la vallée de Munster. Citons le mariage célébré à Stosswihr en septembre 1835 de Joseph JACOBERGER, natif de Kruth, avec Catherine MICHEL.

A l'instar d'autres familles alsaciennes, les JACOBERGER ont émigré aux Etats-Unis.

Parmi eux, Cécile JACOBERGER, née ZWILLER, quitta Mulhouse, sa ville de résidence, en 1891 pous rejoindre son mari déjà installé à New York.

Doris FREYTAG