Notices de familles ( 1305 entrées )

Kohler - Koller - Köhler - Koler

Cette famille, que l'on a souvent tendance à confondre avec les KELLER (voir "l'Alsace" du 18 juin 1991), est en fait bien distincte.

Son nom s'est formé à partir de la profession de charbonnier. Ce métier, alors fort répandu, a donné naissance à de nombreuses familles qui sont, dans la plupart des cas, sans rapport les unes avec les autres.

N'oublions pas que le charbon de bois constituait la seule source d'énergie en-dehors de l'eau et du vent. Sa fabrication était souvent le seul moyen d'exploiter les forêts montagneuses inaccessibles en les transformant d'abord en charbon de bois, puis, une fois que la forêt était décimée, en terres cultivables et en prairies.

D'où la présence de nombreux charbonniers dans les forêts du Jura alsacien et des vallées vosgiennes.

Une des vieilles maisons de Hindlingen, village où Hans Kohler d'Ueberstrass s'unit en 1687 avec une fille Schwob  

L'industrie naissante (verreries, forges, fonderies, ...) exigeait une production très importante de charbon de bois.

Le charbonnier vivait souvent misérablement, en pleine forêt à côté de sa meule qui demandait une attention constante. Ce fait est bien connu de tous les généalogistes.

Ils sont obligés de consulter les registres de toutes les paroisses avoisinant la forêt en exploitation car les charbonniers faisaient enregistrer leurs actes en fonction de la distance et de l'accessibilité de l'église par rapport à la place où ils avaient érigé leur meule.

Venus de Suisse

Les KOHLER sont présents dans le Nord de l'Allemagne comme par exemple la famille KOLLER de Aselflingen dans le Wurtemberg, qui émigre à Eguisheim en 1622 suivant les travaux de Jean LORENTZ, ainsi qu'en Suisse (cantons de Berne, Schaffhouse, Vaud, Grisons et Lucerne).

Parmi eux, citons Johannes KOHLER de Wietikon qui s'engage à Mulhouse dans le régiment suisse de Waldener en 1765 pour trois années.

Mentionnons aussi les KOLLER qui émigrent du canton de Lucerne en Alsace après la guerre de Trente Ans (à Buschwiller, Rouffach, Sainte-Croix-en-Plaine, etc... suivant le remarquable ouvrage de l'archiviste de Lucerne, Joseph SCHURMANN: Luzerner Auswanderer 1640-1740).

En Haute-Alsace, on note des KOLER à Colmar dès 1399 (Liste des échevins dans le Vieux Livre du Conseil de la ville).

Mulhouse aussi avait sa famille KOLER et Hans Heinrich K. habitait la ville en 1523.

A Soultz, les KOHLER sont cités de 1599 à 1750 (Livre d'Or de GASSER). Notons que la revue d'armes de 1618 comporte, pour le Haut Mundat dont dépendait Soultz, un Hans KOLLER.

Originaire de Hartmannswiller, il était, avec Daniel LOST de Soulztmatt et Urban ZIPFFEL de Gundolsheim, joueur de fifre. Avec les joueurs de tambour, ils faisaient partie de la musique qui conduisait la troupe (Musterrolen des Bistums Strasbourg....).

Verriers à Ribeauvillé

Avant de parler des KOHLER du secteur qui nous intéresse ici, citons encore l'ancienne famille KOHLER de Kintzheim (67) étudiée par Guy KOHLER; la famille des verriers KOHLER de Ribeauvillé étudiée par Jean Louis KLEINDIENST, et les tableaux géénéalogiques du curé BEHRA sur les KOHLER d'Oderen et de Sewen.

A Morschwiller-le-Bas, les KOHLER sont cités dès le XVIIè siècle. Une branche émigre à Sewen, une autre à Rixheim.

Durlinsdorf, un des villages sundgauviens où les Kohler sont particulièrement bien représentés  

Au village proche de Brunstatt, nous trouvons des KOHLER avant la guerre de Trente Ans.

Le chanoine Jean Henri KOHLER, qui sera ordonné prêtre en 1670, était originaire de Brunstatt (travaux de Louis KAMMERER).

Contre le baron de Montjoie

Pluis à l'est, une souche de KOHLER existait à Eschentzwiller. Elle donna naissance en 1713 au futur vicaire d'Epfig, Jean-Christophe KOHLER (travaux de Louis KAMMERER).

A Sierentz est cité Christophe KOHLER en 1703, fils de Baltzer et de Catharina LEMBLE, il conteste avec d'autres la condition de servage sous laquelle veut les maintenir le seigneur du lieu, le baron de Montjoie (notariat ancien de Landser).

En 1698, des familles KOHLER habitent Friesen, Ueberstrass, Wittersdorf, Traubach-le-Bas et Altkirch.

En février 1734, Ursula, fille de Jacques KOHLER d'Altkirch, rédige son testament.

En 1697, Bartlen KOHLER, fils de Hans Ulrich K. de Wittersdorf, passe un contrat de mariage avec sa future épouse Maria HELL.

Même chose en 1685 pour Hans Jacob KOHLER, fils du défunt Peter KOHLER de Hirtzbach.

La mairie de la Largue

Enfin, dans la vallée de la Largue résidait une ancienne famille KOHLER.

En 1627, Jacques KOHLER fait partie des jurés qui administrent la mairie de la Largue.

Un siècle et demi plus tard, lors de l'enquête faite suite à la demande de scission des paroisses de Friesen et Largitzen, toute une série d'habitants viennent apporter leur témoignage. Parmi eux, Joseph KOHLER, bourgeois et maréchal-ferrant de Friesen, âgé de 43 ans.

Plusieurs contrats de mariage concernant les KOHLER de ce secteur sont conservés: citons celui de 1687 entre Hans KOHLER d'Ueberstrass et une SCHWOB de Hindlingen, celui de 1704 entre Hans Jacob KOHLER du même Ueberstrass, et une ENDERLIN de Durlinsdorf, village où les KOHLER sont toujours bien présents.

Le listing des émigrants aux USA comporte plus de 20 KOHLER dont certains sont originaires de Werentzhouse, Bisel et Obermorschwiller.

André GANTER