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Mathis - Matis - Mattis - Matisse

Comme beaucoup d'autres, le nom de famille MATHIS provient d'un prénom.

En l'occurrence il s'agit de Mathias, le saint apôtre qui remplaça parmi les douze Judas ISCARIOTE.

Le ferme-auberge de la Glasshutte qui rapelle qu'en ces lieux fonctionna, il y a trois siècles, une importante verrerie  

Fêté le 24 janvier, l'apôtre transmis son nom et le Dictionnaire Hagiographique de Giry renferme plusieurs saints MATHIS.

A partir du XIIIè siècle ce prénom devint héréditaire et se fixa comme patronyme.

Anciennes souches en Haute Alsace

Plusieurs souches MATHIS existent dans le Haut-Rhin sans qu'il faille rechercher un lien de parenté entre elles.

A Lapoutroie, Clewelin (diminutif de Nicolas) MATHIS est cité comme chef de famille au milieu du XVè siècle.

Dans le Val de Saint Grégoire, à Breitenbach, Claus MATHIS paye en 1567 quatre sols de redevance pour la guerre contre les turcs.

A Mulhouse Henri MATHIS, né vers 1557, exerce la profession de barbier.

Non loin de là, à Flaxlanden, un Lorentz MATHISS possède des biens en 1573.

Les MATHIS semblent constituer une ancienne famille de ce village.

Déjà vers 1550 Jean MATHIS et son épouse Madeleine habitaient Flaxlanden.

A la même époque vivaient au même lieu Jean MATHIS dit le petit, peut-être fils du précédent, et Barbe sa femme.

Un peu plus tard, en pleine guerre de Trente Ans, Jérôme MATTHEIS de Flaxlanden vendit des terres qu'il possède au ban de Brunstatt à Thomas THEYS de Mulhouse.

Bien avant, vers 1500, Jean MATHIS de Bernwiller possédait déjà des biens à Mulhouse.

Nous connaissons également une souche MATHIS à Dannemarie où dès 1656 on baptisa la petite Elisabeth, fille de Nicolas MATTIS et de son épouse Anna.

Ces MATHIS étaient toujours présent à Dannemarie à l'aube de la Grande Révolution.

Rouffach, la cité du maréchal LEFEBVRE, abritait une famille de vignerons MATHIS.

Citons Martin MATHIS qui fut bourgeois de la ville et l'époux d'Anne Marie KUGLER.

Son fils Martin se maria dans l'église paroissiale en janvier 1767 avec Catherine RAFFAT.

L'autre fils, Christian, tailleur d'habits de métier, s'unit en 1773 a Anne Marie BLASMEYER.

Des Mathis venus de Suisse

Le Dictionnaire Historique et Biographique de la Suisse donne quelques éléments sur les familles MATTHYS et MATHIS des cantons de Berne, des Grisons et de Fribourg.

Celle de Fribourg portait comme armoiries "d'azur au lion d'or tenant une flèche du même".

La branche de Coire des MATHYS des Grisons portait quant à elle "de sinople à la fleur de lys d'or".

Originaire de Wiedlisbach dans le canton de Berne, Rodolphe MATTHIS épousa une fille de Gildwiller et s'installa à Orschwihr. Leur fils Jean y naquit en août 1683.

Nous ignorons si cette branche a fait souche et a laissé descendance.

Une autre famille MATHIS vint de la Suisse, et plus précisément de Saint Ursanne dans le Jura, et s'installa à Uffholtz. Germain y fut reçu bourgeois en 1659 (travaux de Denis INGOLD).

Enfin, une souche importante se fixa à la verrerie de la Glasshutte à Rimbach.

Il est curieux de constater que ces MATHIS, qui vinrent au milieu du XVIIè siècles, suivirent en cela une famille MATHIS plus ancienne.

Cette dernière habitait déjà Rimbach-Zell à la fin du XVIè siècle.

Les registres paroissiaux de Soultz, paroisse-mère du secteur, nous informent sur le couple MATHIS-WILLER.

Josse MATHIS de Rimbach-Zell avait épousé à Soultz en février 1592 Agathe WILLER du même village. Leurs enfants furent baptisés entre 1592 et 1599.

Y a-t-il un rapport entre cette famille et les lointains descendants venus de Suisse  ? Cela reste à démontrer.

Les verriers Mathis

Quoi qu'il en soit, la deuxième arrivée des MATHIS à Rimbach se situe après 1650, date de la mise en route de la verrerie de la Glasshutte au dessus de Rimbach.

La plupart des verriers viendront du canton de Soleure, comme les ENGEL.

C'est sans doute aussi le cas des MATHIS. Mais les MATHIS firent le détour par la verrerie de Lucelle où ils sont attestés dans la seconde moitié du XVIIè siècle.

Ours MATHIS, au prénom typique du canton de Soleure, époux d'Elisabeth GRESSLI, fut verrier à Lucelle. Il arriva à Rimbach vers 1670 avec sa famille. Ses enfants firent souche et se marièrent sur place avec d'autres enfants de verriers tels les MOEGLIN, ENGEL, BRETZNER, etc...

D'autres enfants franchirent le peu de distance séparant la verrerie du village de Goldbach, par le Kohlschlag, et se marièrent à Willer sur Thur.

Citons par exemple le fils Ours, né vers 1650, qui se maria en 1686 à Willer avec la veuve Marie FORSTACKER. Le couple vécut à la ferme Goutte, propriété des FORSTACKER, dans le vallon menant de Willer à Neuhausen.

Melchior, autre fils d'Ours et d'Elisabeth GRESSLI, s'unit en 1664 à Oderen avec Agathe RIETH fille d'un notable local.

Un autre MATHIS, sans doute proche parent d'Ours, prénommé Jean, épousa en 1654 à Soultz Marie PROBST et se fixa à Goldbach où sa descendance fut nombreuse et existe toujours.

Pour l'histoire de la verrerie de la Glasshutte on pourra lire avec intérêt l'excellent article d'Edmond ZINDERSTEIN parue dans le bulletin 59 des Amis du Vieux Soultz en 1992.

De verrerie en verrerie

La fabrication du verre demandait, pour la fusion de la silice, une grande quantité d'énergie. Celle-ci était fournie par la combustion du bois et du charbon de bois.

C'est la raison pour laquelle les verreries étaient généralement implantées au milieux de forêts inexploitables par ailleurs, et que les verriers étaient accompagnés de bûcherons et de charbonniers.

Une fois la forêt coupée et transformée en pâturages ou en cultures, l'approvisionnement en bois devenait problématique et il était plus simple de déplacer la verrerie.

C'est le cas de la verrerie de la Glasshutte qui cessa ses activités vers 1725 et se transporta, temporairement, au-dessus d'Uffholtz où sa vie fut éphémère.

Mais déjà les maîtres-verriers avaient quitté les lieux vers de nouveaux horizons.

Dès la fin du XVIIè siècle Ours MATHIS premier du nom fut parmi les fondateurs de la verrerie de Ribeauvillé.

Il y emmena la plupart de ces enfants qui firent souche sur place et dont les descendants habitent Ribeauvillé.

Le site romantique et sauvage des Petites et Grandes Verreries à Ribeauvillé garde la trace de leur passage, et en particulier la chapelle des verriers.

Le généalogiste Jean-Louis KLEINDIENST et l'historien Henri SPENLINHAUER ont tous deux relatés l'histoire de ces familles et de ces deux verreries.

De Ribeauvillé, certains MATHIS partirent fonder les verreries du Hang à Bourg-Bruche dans le Bas-Rhin et continuèrent ainsi une tradition ancestrale.

André GANTER