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Sitterlé - Sitterlin

La famille Sitterlé est aujourd'hui très bien représentée dans le petit village de Blodelsheim. Mais, jusqu'au XIXè siècle, on rencontrait ce patronyme à Guebwiller, Rouffach ou encore Oberhergheim.

Etymologiquement, ce patronyme est un diminutif de SUTTER. Très répandu, le nom de famille SUTTER est un dérivé du latin "Sutor", nom de métier se traduisant par cordonnier.

Mais, le préfixe "sutter" se rencontre également dans certains toponymes, c'est-à-dire noms de lieux. En effet, le Dictionnaire Topographique du Département du Haut-Rhin mentionne le lieu de Sutterley, nom donné à la forêt sur la commune d'Oderen ou encore de Sutterlingsgarten lieu dit de la commune de Willer et d'Altkirch.

Les Sitterlé venus de Suisse

Le Dictionnaire Historique et Biographique de la Suisse nous indique que les SUTTERLIN sont des familles bourgeoises de Schönenbuch et d'Oberwil (deux localités du canton de Bâle Campagne).

Elles y sont présentes dès le XVIIè siècle.

Par la suite un certain Jean SUTTERLIN, né en 1823 à Oberwil fut peintre paysagiste, puis maître de dessin à Soleure.

Comme beaucoup d'autres famlilles helvétiques, les SITTERLÉ du canton de Bâle Campagne ont produits des rameaux alsaciens.

En effet, dans les registres des mariages de Buschwiller, on relève l'union de Joseph SUTTERLIN "ex Schönenbuch" avec Anne Marie HEBENSTEIN en date du 28 janvier 1782.

De même, Jean SUTTERLIN "ex Oberwil" s'unit avec Marie SCHNEIDER en 1646 à Rouffach.

Les Sitterlé dans la cité médiévale de Rouffach

L'ouvrage de l'historien Théobald WALTER "Urkunden und Regesten der Stadt und Vogtei Rufach" fait état de la liste des membres des corporations de Rouffach pour l'année 1425.

Ces associations regroupaient des personnes qui exerçaient la même profession.

On y trouvait ainsi la corporation des boulangers, des tailleurs d'habits, des cordonniers, des bouchers ou encore des cultivateurs.

Un certain Henin SUTTERLIN faisait partie de cette dernière.

Les très anciens registres de la paroisse de Rouffach, tenus depuis l'année 1580, nous montrent également que cette famille était présente dans la cité médiévale depuis le début du XVIIè siècle.

Le 9 mai 1634, Adam SITTERLIN de Dessenheim convola en justes noces avec Ursule MEYER, une jeune fille d'Oberhergheim.

La même année, André HERMANN prit pour épouse Elisabeth SITTERLIN. Les enfants ce ces unions resteront sur place et y feront souche.

D'Oberhergheim à Guebwiller

Le 31 mai 1660 furent célébrées les fiançailles d'Adam SITTERLÉ et de Lucie HOPFFER en l'église Saint Léger d'Oberhergheim.

Plusieurs enfants seront issus de cette union dont Mathias, baptisé au même lieu le 10 janvier 1672.

Une vingtaine d'années plus tard, ce dernier épousa Anne Marie FLECK qui lui donna une nombreuse descendance.

Leur fils Jean Jacques né en 1696 entra dans les Ordres en 1722. Vicaire à Oderen, il fut ensuite curé de Bergholtz jusqu'à sa mort survenue en 1768.

Son frère Mathias, quitta également son village natal d'Oberhergheim pour se fixer à Guebwiller où il convola en justes noces en 1727 avec Anne Marie KREYENRIETH, la veuve de François Antoine DECK. Ce couple aura au moins huit enfants.

Parmi les filles, intéressons-nous tout particulièrement à Marie Rose qui vit le jour le 12 juin 1731. Elle eut pour parrain le célibataire Joseph DECK et pour marraine Anne Marie BAMEYER. En 1757, Marie Rose épousa François Joseph STOLL en la paroisse Saint Gilles de Wuenheim.

Lors du décès de son mari en 1809, ce dernier est dit propriétaire et marguillier, c'est-à-dire membre du Conseil de fabrique chargé d'administrer les biens de l'église paroissiale de Guebwiller.

Aussi, en l'année 1810 fut érigé en sa mémoire et en celle de son épouse, un monument funéraire sur le mur ouest de la nef de l'église Saint Léger de Guebwiller.

L'inventaire général des Monuments et des Richesses artistiques de Guebwiller (consultable au Centre Départemental d'Histoire des Familles) nous donne un descriptif précis de ce monument. C'est un haut relief composé d'un Christ en croix encadré de deux crânes.

Signalons également que François Antoine SUTTERLIN, frère de Marie Rose, baptisé en 1733 à Guebwiller fut ordonné prêtre le 9 juin 1759 après avoir fréquenté le séminaire de Porrentruy (Répertoire du Clergé d'Alsace par Louis KAMMERER).

La grande souche de Blodelsheim

Dès l'ouverture des registres de la paroisse de Blodelsheim en 1662, la famille SUTTERlÉ est présente dans le village.

En effet, le 23 février de cette année-là, un certain Jean SÜTTERLIN est noté par le Curé Jean Georges WILLI dans le registre des décès. Mais aucune indication n'est mentionnée quant à son statut ou à son état civil.

Il faut attendre le 9 mai 1667 pour relever l'union de Jacques SÜTTERLIN et Marie SCHEIDECKER. Grâce aux travaux de dépouillement effectués par Emile DECKER sur cette paroisse, et complétés par les regroupements familiaux de Gérard FLESCH, nous savons que ce couple a eu au moins quatre enfants.

Durant cette même période trois autres familles SITTERLÉ firent souche sur place: Zacharie qui convola en justes noces avec Agathe JUDAS, Jean Jacques qui prit pour épouse Anne RICHARD et Jean SITTERLÉ qui s'unit avec Marie FIERNAGEL.

Les enfants issus de ces différents couples auront une nombreuse descendance locale. Pour le moment aucun document ne nous a permis de connaître avec certitude le lieu d'origine de cette famille, mais tout laisse à penser que les SUTTERlÉ étaient déjà présents à Blodelsheim avant la Guerre de Trente Ans.

Les Sitterlé Outre Altlantique

A l'instar d'autres familles alsaciennes, les SITTERLÉ ont quitté leur terre natale pour le Nouveau Monde, pensant y trouver une vie meilleure.

Ainsi, Etienne SITTERLÉ natif de Blodelsheim, sellier de profession, quitta son domicile avec sa famille.

Fils de Célestin SITTERLÉ et Catherine THUET, il fit une demande de passeport pour le Texas en l'année 1851.

L'ouvrage intitulé "l'émigration des Alsaciens et des Lorrains du XVIIIè au XXè siècle" et réalisé par Norman LAYBOURN nous indique que la famille SITTERLÉ de Blodelsheim à acquis une certaine notoriété à Denver, capitale du Colorado.

Doris FREYTAG