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Stadelmann

Le nom de famille STADELMANN se décompose de la façon suivante: Stadel et Mann, Stadel signifiant en vieil alsacien cour avec grange et écurie.

Le Stadelmann est donc un employé seigneurial chargé de gérer une propriété agricole. On retrouve également cette même racine dans d'autres patronymes, tels que STADELHOFFER, STADELMAIER, STADELBAUER...

 

De l'Entlebuch en Alsace

Grâce aux travaux effectués par différents chercheurs, nous constatons que toutes les ascendances STADELMANN nous mènent vers l'Entlebuch, en Suisse, qui semble être le berceau de la famille.

Cette région, située entre Berne et Lucerne, groupait au départ l'ensemble des communes de la vallée. Ce n'est que plus tard qu'il se divisera en trois districts: Entlebuch, Schüpfheim et Escholzmatt.

Les registres paroissiaux d'Escholzmatt, en particulier, mentionnent plusieurs familles porteurs de ce nom.

L'annuaire 1955 de la Société d'Histoire d'Escholzmatt a donné les armoiries de prés de 800 familles du secteur. Quatre familles STADELMANN y sont représentées.

De plus, le Dictionnaire Historique et Biographique de la Suisse nous indique que les STADELMANN sont présents dans cette région depuis le XIVè siècle.

En effet, un certain Jean STADELMANN fut membre du Grand Conseil en 1422.

Mais ce n'est qu'à la fin du XVIIè siècle que ceux-ci sont cités en Alsace.

A Oderen, par exemple, une famille STADELMANN s'implanta après la Guerre de 30 Ans.

La tige en est Jean Jacques qui se mariera à Oderen en 1674 et fera souche sur place. Une notice lui a été consacrée dans le journal L'Alsace du 31 juillet 1990.

Le Curé BEHRA en a également dressé un arbre généalogique sommaire.

D'autre part, les registres paroissiaux de Merxheim nous révèlent que Melchior STADELMANN, ex "Eschlismatt ditionis Endtlebuch" y décéda le 8 mars 1685. A notre connaissance, il n'a pas laissé de descendance.

La souche de Lautenbach et l'émigration aux Amériques

Les registres paroissiaux de Lautenbach nous indiquent que le 6 mai 1691, Jean STADELMANN, originaire de Schüpfheim, épouse Odile BENTZ.

Un de leur fils, Jean , convola en justes noces avec Anne Marie RICH en 1720.

Le contrat de mariage passé à cette occasion a été retrouvé aux Archives Départementales de Colmar. Il est en date du premier janvier 1720 et comporte parmi ses clauses, le droit d'usage de la maison par l'épouse en cas de décès de son époux.

Le douaire que le futur promet à son élue se monte à 60 livres, monnaie de Bâle, somme assez élevée pour l'époque.

Quatre enfants de ce couple se marieront à Lautenbach: Jean Jacques épousera Barbara GALLIATH, Jean s'unira avec Anne Marie GALLIATH, Jean Henri se mariera avec Catherine WEHRLER et François Joseph prendra pour femme Anne Marie KUSTER.

La liste des confirmations de 1686 pour la paroisse de Lautenbach Zell nous indique qu'une Catherine STADELMANN était marraine à la confirmation de Catherine PFIHL, alors âgée de 7 ans et fille de Jean Michel et Anne Marie SCHUHNER. (BERGHA numéro 16)

L'émigration des Haut-rhinois aux Amériques en 1817 (liste d'après les demandes de passeports établie par Hervé DIERSTEIN et André GANTER) nous indique que Joseph STADELMANN, domicilié et né à Lautenbach, fit une demande de passeport pour le Nouveau Monde au mois de mai de cette même année.

Bien plus tard, un autre Joseph, âgé de 22 ans, ouvrier de fabrique natif d'Oderen se vit délivrer un passeport en 1857 pour le Texas.

Charles STADELMANN, natif de Willer sur Thur en fit de même pour rejoindre ses parents à New York.

Pierre Dominique, quant à lui, cultivateur de Buhl, choisi la ville de Saint Louis, dans le Missouri pour s'y fixer.

La grande famille Stadelmann de Buhl

Le Docteur Jean MEYER de Colmar vient de faire don au Centre Départemental d'Histoire des Familles d'une étude qu'il a réalisé sur la famille STADELMANN de Buhl et plus particulièrement sur l'ascendance de la branche mexicaine.

Grâce à lui, nous savons que le 17 décembre de l'année 1661 à Escholzmatt naquit Pierre STADELMANN, qui vint s'établir à Buhl dans le Florival à la fin du XVIIè siècle.

Dernier né des six enfants de Léger STADELMANN et d'Elisabeth GALLI, mariés à Escholzmatt le 13 octobre 1649, il fut orphelin de père et de mère dés l'âge de 8 ans.

Faisant parti des nombreux immigrants suite à la Guerre de Trente Ans, il épousa le 23 mai 1701 en la paroisse de Buhl Euphrosine BIRRER (Cahier Alexsys numéro 1).

De cette union naquirent 7 enfants.

L'un d'entre eux, François Joseph, qui sera bourgeois et meunier du Prince Abbé de Murbach épousera Elisabeth DIEMUNSCH, qui lui donnera 9 enfants.

D'autre part, Marie Anne, l'aînée des filles, baptisée le 9 octobre 1704, unira sa destinée avec Henri EHKIRCH, maître d'école.

Catherine, quant à elle, se mariera avec Jean WINCKLER de Saint Amarin.

Enfin, Jean Pierre STADELMANN, né en 1708, laissera une importante descendance. De son union avec Marie Eve HILDENBRAND, il aura en effet 11 enfants.

Son fils aîné se prénommant Jean Pierre, baptisé le 6 décembre 1735, lui donnera six petits enfants qu'il aura avec Marguerite VONWIHL.

Au décès de sa première épouse, Jean Pierre junior, convola en justes noces avec Marie Eve HUGEL, dont il aura deux autres enfants.

Sébastien, frère de Jean Pierre, né en 1742, épousa en la paroisse de Lautenbach le 25 avril 1769, Anne Marie VONESCH, originaire de Schweighouse. Veuf, il se remariera avec Anne Marie HUGEL de Buhl en 1780. Veuf à nouveau, il prendra pour femme Catherine VONWIHL, native elle aussi de Buhl.

De ces trois unions naîtront 11 enfants.

Les Stadelmann, tisserand de profession

François Antoine, 5ème enfant du couple STADELMANN - HILDENBRAND, né en 1745, épousera à Buhl Anne Marie UNTERNEHR en l'année 1779.

Ils auront 4 fils et 1 fille. Jean Bernardin, vigneron et voiturier, aura de sa cousine germaine, Anne Marie STADELMANN, 8 enfants.

Quant à son frère aîné, François, né en 1782, il sera tisserand et drapier et aura 7 enfants de son union avec Marie Barbe ACKERMANN de Soultz.

Un de leur fils, Jean, qui vit le jour le 15 novembre 1810, sera tisserand comme son père, puis contre maître de tissage à Buhl.

Après son mariage en 1839 avec Anne Marie KOHLER, il habitera à Lautenbach.

Entre 1842 et 1846, il occupa le poste de contre maître de tissage mécanique aux Etablissements KIENER de Colmar.

Mais il reviendra habiter à Lautenbach puis finira ses jours à Guebwiller où il décéda en 1888 à l'hôpital civil de cette ville.

Un de ses fis, Eugène, né à Colmar en 1844, s'établit à Guebwiller. Contre maître de tissage, il épousera Louise RUDY en l'année 1867.

Il travaillera à Sainte Marie aux Mines, à Bollwiller pour prendre par la suite la direction de la Manufacture de tissage de Goldbach, dans la Vallée de Saint Amarin.

Après l'incendie de l'entreprise, il emmènera toute sa famille à Saint Petersburg en 1885.

De retour en Alsace en 1892, il s'embarquera trois années plus tard pour le Mexique et prendra la direction général de la Compagnie Industrielle de Orizaba, province de Vera Cruz, où il décédera.

Doris FREYTAG