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Weinacht - Noel

En ce jour de la Nativité, il est tout a fait approprié de parler de la famille WEINACHT.

Ce patronyme a très certainement une origine lorraine et provient de la traduction littérale du nom de famille vosgien NOËL.

A l'origine, Noël était un nom de baptême qui fut très souvent donné à un enfant né le 25 décembre.

Il faut savoir que depuis le début de l'Eglise, l'anniversaire de la Naissance du Christ fut célébré par une fête spéciale, mais la date ne fut fixée au 25 décembre qu'au quatrième siècle par le Pape Jules Premier.

 

La souche vosgienne

Le Dictionnaire Biographique illustré des Vosgiens célèbres fait état de Jean Nicolas Augustin NOËl, colonel d'artillerie et maire de Nancy.

Né à Saint Dié le 3 janvier 1778, il est fils de François NOËL, tanneur de cette ville et de Thérèse DROUEL.

De même, il est fait mention de Jean Baptiste NOËL né le 24 juin 1727 à Remiremont. Fils de Joseph NOËL et d'Anne Marie DURAND, il fut avocat au Parlement à partir de 1748. Le 3 avril 1754, il est désigné par l'abbesse Anne Charlotte de Lorraine comme grand chancelier du Chapitre de Remiremont.

En 1793, le Tribunal Révolutionnaire l'accusa de "conspiration contre la liberté et la sûreté du peuple français" et le condamna à mort. Il fut excécuté le 8 décembre 1793.

Le patronyme NOËL a été tout naturellement traduit en WEINACHT pour les porteurs du nom venus en Alsace.

Mais dans les secteurs où l'on parle le patois "welche", comme le canton de Lapoutroie aussi connu sous le nom de Canton vert, la forme d'origine a été conservée.

Ainsi à Orbey, la famille NOËL est toujours bien présente.

Entre 1793, année de création de l'état civil français, et 1850, pas moins d'une vingtaine d'unions NOËL ont été célébrées en cette commune.

Nous pouvons ainsi relever le mariage de Dominique NOËL et Catherine VOINRICH en 1797, celui de Jean Baptiste NOËL et Marie Françoise MASSON en 1826 ou encore l'union de Jean Baptiste NOËL et Marie Catherine CLAUDEPIERRE en 1832.

Les Weinacht de la vallée de Munster

Les registres paroissiaux du baillage de Wihr au Val qui dépendait de la Seigneurie de Ribeaupierre ne sont plus très anciens.

Mais c'est grâce à d'autres documents, tels les "monstres" ou revues d'armes que nous pouvons trouver d'anciennes mentions.

Ainsi, le 30 septembre 1610, Louis Frédéric DRÄSEN, conseiller à Sainte-Marie-aux-Mines organisa sur ordre d'EBERHARDT Seigneur de Ribeaupierre, une revue d'armes.

En effet, suite aux prémisses de la Guerre de Trente Ans, les milices bourgeoises censées effectuer la protection rapprochée devaient être régulièrement inspectées. Cela se passait généralement le dimanche, sur la place du village après la grand' messe.

Parmi les habitants de Wihr au Val devant se présenter ce jour-là, figurait un certain Thoman WEYHENACHT, messager du lieu. Ce dernier, faisant partie de la compagnie des mousquetaires du village, du montrer son armure.

La même année, dans le village voisin de Walbach, c'est l'arquebusier Claudt WEYHENACHT qui répondit présent à l'appel.

Sur une autre liste datée du 26 avril 1626, le même Claudt WEYNACHT, alors âgé de 44 ans, se présenta dans la commune de Griesbach.

On le retrouve à Walbach en 1633 dans l'état des contributions de guerre versées mensuellement aux Suédois.

En effet, chaque propriétaire devait verser un boisseau de grains par arpent de terre cultivée. Claude WEYNACHT du donner, pour un arpent de terres, soit environ 40 ares, un boisseau de seigle ("notes pour servir à l'histoire des familles du baillage de Wihr au Val" par André GANTER).

Outre la revue d'armes, il existe un autre document très précieux datant du 20 janvier 1613. Il s'agit de la déposition de témoins effectuée au cours de l'enquête réalisée au sujet de disputes entre les bourgeois de Turckheim et ceux de Zimmerbach.

Le litige porte sur la jouissance d'un bois. De par sa configuration politique, le village de Zimmerbach fut très souvent l'objet de litiges. Coupé en deux par le ruisseau, la partie "ouest" dépendant du ban de Wihr au Val appartenait aux Seigneurs de Ribeaupierre et la partie "est" dépendant du ban de Turckheim était gérée par les Seigneurs de Hattstatt.

Parmi les vingt et un témoins entendus pour cette affaire, figurent Eberhard WEINACHT et son épouse, bourgeois de Zimmerbach, qui défendaient la partie "est", donc les Seigneurs de Hattstatt.

Les registres paroissiaux de Wihr-au-Val ont malheureusement été détruits pendant la Deuxième Guerre mondiale.

Toutefois, grâce à l'existence d'un embryon de registre paroissial conservé dans le fonds de Ribeaupierre, on constate que la famille WEINACHT est présente dès la fin du XVIè siècle.

Le 14 janvier 1683 Mathias SONNTAG natif de Wintzenheim prit pour épouse Marie WEINACHT.

Deux années plus tard, Michel WEINACHT, fils de Zaccharie de la paroisse de Walbach, s'unit avec Marie PETER. De cette union naquirent plusieurs enfants dont Marie en 1688, Catherine en 1692 et Jeanne en 1695.

Le père, Michel décéda le 9 août de l'année 1711 (ALEXSYS Wihr-au-Val par Michel SCHMITT).

Annexe de la paroisse catholique de Wihr-au-Val jusqu'en 1713, Walbach tint ses propres registres à partir de cette année.

En 1726, Martin WEINACHT convola en justes noces avec Anne Marie WITTMER, native d'Ingersheim. Ce couple eut une nombreuse descendance qui fit souche sur place.

D'autres souches Weinacht

Le relevé systématique effectué par Jean LORENTZ à partir des anciens registres de la paroisse d'Eguisheim, permet de relever deux couples WEINACHT.

Le premier, composé de Gérard WEINACHT et Anne WERLER, fit baptiser leur fille Marguerite en 1593.

Le second formé de Paul WEINACHT et Anne WEISS eut un enfant prénommé Christine qui fut baptisé le 28 août de l'année 1600.

Dans l'état actuel des recherches aucun document n'a permis de localiser le lieu d'origine de ces WEINACHT.

La première mention WEINACHT dans les registres paroissiaux de Soultz date de 1690.

En juillet de cette année, Marie Elisabeth, fille de Melchior WEINACHT et Catherine STOHL de Wuenheim, fut baptisée en l'église Saint Maurice de la cité.

Le 7 janvier 1635, Jean WEINACHT s'unit avec Anne FRIETSCH, jeune fille de Wuenheim.

Il est très possible que ces WEINACHT soit en relation avec ceux de Cernay et de la vallée de la Thur.

Des Noël en Alsace

Le Répertoire du Clergé d'Alsace réalisé par Louis KAMMERER mentionne deux curés NOËL.

Le premier, Sébastien, naquit à Laveline dans les Vosges. Après avoir été vicaire à Ranrupt, il fut curé de Sainte-Croix-aux-Mines jusqu'à sa mort survenue le 22 mars 1803.

Le second, Pierre Nicolas, natif de Huningue, était fils de Pierre NOËL et de Marie Ursule KALT. Il exerça son sacerdoce à Uffheim avant d'abdiquer en 1794.

Les Weinacht de Saint Amarin et de Cernay

Les WEINACHT constituent une importante et ancienne famille de la Vallée de Saint Amarin.

La première mention dans cette vallée de l'an 1608 et concerne Thiébaut WEINACHT de Willer-sur-Thur.

Mais la généalogie suivie des WEINACHT débute avec Germain WEINACHT, bourgeois de Willer. Il eut cinq enfants de son épouse Catherine KOEDERLÉ.

En 1677, après le décès de cette dernière, il épousa en secondes noces Christine DIEMUNSCH, mais cette dernière mourrut tragiquement, noyée, en 1686.

Parmi leurs cinq enfants, au moins deux fils ont assuré la descendance dans la vallée.

Le premier, Gangolff, épousa Suzanne MUNSCH qui lui donna cinq enfants.

Le second,Nicolas, membre du Conseil de Saint Amarin comme son père, eut dix enfants de son épouse Brigitte MUNSCH.

Nicolas décéda en 1710.

Le 13 mars de la même année le greffier seigneurial rédigea l'inventaire de la succession de Nicolas. Les biens furent alors partagés entre ses neuf enfants, son épouse étant déjà décédée.

Grâce au travail d'analyse de l'ensemble des inventaires de successions pré-révolutionnaires pour le notariat de Cernay - Steinbach, nous possédons des information s intéressantes sur les WEINACHT du secteur.

A la Saint Jean Baptiste de l'année 1618, un certain Jacques LISCH de Steinbach vendit à Nicolas WEINACHT, du même lieu, une maison avec ses dépendances, le tout situé dans le village de Steinbach.

Le 12 août 1658, un inventaire de partage fut rédigé après le décès de Georges DEWA, bourgeois et chargeur de vin à Cernay. Le partage fut réalisé entre sa veuve Anne Marie WEINACHT et leurs quatre enfants. i

L'inventaire de succession rédigé au décès de la dite Anne Marie WEINACHT nous indique qu'elle s'était remariée avec Nicolas PAPIRER issu d'une ancienne famille locale.

Cet acte nous apprend également que la maison de la défunte se trouvait au fossé de Cernay et que la succession possédait un deuxième bâtiment acquis lors du premier mariage de la défunte.

Jean Pierre DUWA, fils issu du premier lit, hérita de ses deux maisons.

Doris FREYTAG