Plusieurs étymologies se confrontent pour le patronyme KIPPELEN.

Le nom peut provenir de l'ancien terme dialectal de Kübel indiquant le baquet ou le cuveau servant à recevoir le lait ou le vin.

Lorsqu'il s'agit d'un petit objet, il donne la forme Kübelin ou Küppelin.

La vieille église en ruines de Leimbach, à la sortie du village vers Rammersmatt

La même racine se retrouve dans le patronyme fréquent à Thann de KUBLER ou KIBLER.

Les KIPPELEN peuvent également tirer leur nom d'un toponyme car plusieurs lieux en Haute Alsace portent un nom proche : Küpellbürgen à Luemschwiller (1548), Küppelen à Illfurth (STOFFEL).

Ce dernier lieu, aussi nommé Kippelin, Kibelin et Küppelé, correspond à l'emplacement d'un ancien château dont il ne reste trace et qui se trouvait à la limite du ban de Zillisheim.

Dans la première moitié du XVIè siècle, Adam KIPPELIN (KUPLIN) était à la tête du bailliage de Saint-Amarin, placé sous la dépendance de l'abbaye princière de Murbach.

Adam possédait son sceau avec lequel il authentifiait les actes qu'il passait.

En 1536, il rendit une sentence arbitrale au sujet du canal du moulin de Bitschwiller.

Il vendit en 1551 le château qu'il possédait à Gundolsheim aux habitants du village.

En 1544, il se vit infliger une amende pour avoir fait paître un troupeau de 17 boeufs à Vieux-Thann. L'accusé invoqua alors son ignorance de cette règlementation locale et le conseil de la ville accepta de réduire de moitié le montant de l'amende.

De 1542 à 1544, il fut prévôt de la ville de Rouffach, puis à nouveau bailli de Saint-Amarin.

Décédé après 1556, ce personnage probablement haut en couleur mériterait une biographie complète.

La famille KIPPELEN de Leimbach est connue grâce à des travaux récents de généalogistes.

Albert KIPPELEN passe une partie de ses loisirs à étudier l'histoire de sa famille, et par extension celle du village de Leimbach dont il est un des piliers de la Société d'Histoire.

Il a déposé un dossier volumineux au Centre Départemental d'Histoire des Familles à Guebwiller, indispensable à consulter pour connaître cette famille.

Marie-Thérèse KIPPELEN de Vieux-Thann poursuit également les recherches à partir des actes notariés conservés aux Archives Départementales du Haut-Rhin.

Albert KIPPELEN cite dès 1368 un certain Hermann KUPELEIN qui dût payer des redevances au couvent de l'Oelenberg pour diverses terres qu'il possédait à Leimbach.

A Mulhouse, un Thiébaut KIPPELIN possédait des biens dès 1505.

En 1519, il paya redevance pour une maison lui appartenant à Thann. Ce bâtiment portait le nom de "Zum Rappen".

A Leimbach, les registres paroissiaux ne sont malheureusement conservés qu'à partir de 1737.

Néanmoins, Hervé DIERSTEIN a pu établir des tableaux généalogiques à partir d'autres sources; dès 1632, nous y trouvons Blaise KIPPELIN, vigneron de Leimbach.

Ses trois fils Melchior, Jean Thiébaut et André épousèrent respectivement une BEHRA puis une CLEMENTZER, une KIEFFER et une fille de Masevaux.

Blaise est certainement celui qui faisait partie de la Confrérie des Saints Fabien et Sébastien de Roderen. Membre dès 1667, il était l'époux d'Elisabeth WEISS.

Pour sa maison qui se trouvait au milieu du village, il devait verser une redevance annuelle d'une poule au couvent de l'Oelenberg.

Les registres de Roderen, conservés depuis 1587, font partie des plus anciens de Haute Alsace. Les KIPPELEN y sont cités dès 1588. Cette année-là fut inhumée la fillette de Pierre KIPPELE, âgée de 24 mois.

Plusieurs couples-souches sont connus à Roderen avant la guerre de Trente Ans.

Citons celui de Thiébaut et de ses deux épouses Brigitte WEBER et Marie TSCHEILLER, ainsi que celui de Jacques KIPPELIN et sa femme Eve GRAUNER.

A Rammersmatt, les KIPPELEN sont implantés dès le XVIIIè siècle.

Un Blaise y avait épousé Catherine ANCKER.

Leurs deux fils Jacques et Blaise s'unirent aux familles JENN et LUSTIBERGER.

Les tableaux généalogiques des familles de Rammersmatt, dressés par M. HELBLING, sont d'un grand secours pour l'étude de la descendance de Blaise et de ses deux fils.

A Guewenheim, les KIPPELEN de Leimbach ont fait souche par le mariage de Christophe en 1695 avec Anne Marie ESCHER.

Dans la seigneurie de Landser, un Jean Jacques KÜPELIN, fils de Jean Jacques et de Marguerite LEMBLÉ, témoigna en 1703 dans un procès opposant le baron DE MONTJOIE de Hirsingue et les habitants de Sierentz et Geispitzen.

Il était reproché à ce seigneur de tenir certains habitants des villages en question dans une condition de servage inacceptable.

Tant le nom KIPPELEN que celui de la mère font penser à une origine leimbachoise de cette souche.

Toujours bien implantés à Leimbach, les KIPPELEN ont le privilège, rare en Alsace, de pouvoir y attester leur présence depuis plus de six siècles.

Cela est tout-à-fait remarquable dans une région où migrations fréquentes et guerres incessantes ont brassé les populations.