Notices de familles ( 1305 entrées )

Muller

Cette présence est bien compréhensible quand on sait qu'il s'agit là d'un nom de metier, en l'occurrence celui de meunier.

Or, chaque village avait un ou plusieurs moulins, et donc un ou plusieurs "Müller".

Le moulin a été pendant très, longtemps la seule "industrie", la seule force motrice en dehors de la traction animale.

Chaque petit ruisseau était mis à contribution.

Les autorités, conscientes de l'importance de cette technique, ont très tôt usé de leur droit de monople pour s'en approprier les bénéfices et imposer de nombreuses taxes, comme celle sur les chutes d'eaux.

En " vieille France " cette profession également très répandue a donné naissance aux nombreux MEUNIER, MUNIER, MUSNIER et variantes.

Certains ont latinisé le patronyme que l'on retrouve alors sous la forme MOLITOR.

 

Les anciennes souches

Presque chague localité possédait sa famille MULLER, souvent orthographiée MILLER du fait de la prononciation locale.

A Colmar en 1399, Henin MÜLLER est échevin de la ville (publications des Archives de la ville de Colmar).

Dès 1348 Egelof MÜLLER possédait des biens à Jebsheim (Urkundenbuch de Ribeauvillé).

En 1421, Henselin MÜLLER doit fournir deux journées de charroi comme corvée (Urkundenbuch de Rouffach).

A Soultz, Oberlin MÜLLER était meunier de la commanderie de Saint-Jean en t409 (Livre d'Or de Soultz).

On pourrait multiplier ainsi les exemples.

Mais attachons-nous davantage aux MÜLLER du Sundgau.

Le maire d'Uffheim

Uffheim, qui a la particularité de posséder de nombreux moulins sur son ban, comptait aussi des familles MÜFLER parmi ses habitants.

L'un d'entre eux, Frédéric MÜller, était maire d'Uffheim à la fin du XVIIè siècle.

A ce titre il se vit attribuer, contre espèces sonnantes et trébuchantes, des armoiries par le cabinet d'Hozier.

D'après l'Armorial de la Généralité d'Alsace il portait " d'argent à une roue de moulin de sable en cceur, adextrée de la lettre F de gueules et senestrée de la lettre M de même ".

Ce sont ce que l'on appelle communément des "armoiries parlantes" car elles font référence à l'étymologie du patronyme.

La roue à aube du meunier est très fréquente dans les armoiries, elle sert aussi de marque tenant lieu de signature dans les actes officiels.

Les MULLER sont aussi bien représentés à Sierentz, siège de la paroisse dont dépendait Uffheim.

A tel point qu'en 1701, lors du mariage entre Jean-Georges MILLER et Barbara MILLER, il fallut demander àl'évêque une dispense pour consanguinité du troisième au quatrième degré.

Ces dispenses, alors assez fréquentes, sont souvent fort utiles au généalogiste pour prouver une parenté ou "gagner" un maillon dans la chaîne des ancêtres.

Dans l'acte de mariage cité, Frédéric MÜTLER signe en tant que témoin.

A côté de sa signature, il précise sa fonction: Meyer ou maire du village.

Sierentz et environs

Les registres paroissiaux prérévolution-naires de Sierentz mentionnent les fiançailles, en juillet 1700, de Bourcard MÜLFER originaire de Steinbrunn-te-Bas, et Véronique HOSSTER.

A Geispitzen également, vivait une famille MÏILLER.

En 1717, fut rédigé l'inventaire de la succession de feu Verène DESSERICH au profit de son veuf Jean-Georges MÜLLER bourgeois du lieu et des enfants EBERHARD du premier mariage de son épouse (bulletin BERGHA).

De Geispitzen était originaire Jacques MÜLLER qui fit partie des nombreux Alsaciens réfugiés à Bâle pendant l'année de guerre 1676.

Ajoutons enfin que le registre des fondations d'anniversaires du chapitre rural "intercolles" dont Sierentz était le centre, mentionne au XVIè siècle la fondation faite en mémoire de henri MÜLLER et ses deux épouses Agnès et Marguerite, ainsi que celle faite en mémoire de Georges MÜLLER et son épouse Marguerite.

A Sartenheim et Blotzheim

Une famille de notables du nom MÜLLER vivait à Bartenheim. Béat-Jacques MÜLLER était avocat au Conseil Souverain d'Alsace ainsi que prévôt de Bartenheim.

De par son mariage avec une SCHWINDENHAMMER, il eut un fils, Jean-Baptiste Cyriaque, qui se destina à la prêtrise.

Né en 1767 à Bartenheim, ce fils est ordonné prêtre en 1790.

Vicaire de son village natal il dut s'expatrier pour ne pas avoir à prononcer le serment révolutionnaire.

De retour en 1800, il décéda l'année suivante.

Blotzheim semble avoir été également le siège d'une famille MÜLTER bien représentée.

En 1676, toujours dans le document nominatif des réfugiés alsaciens à Bâle (publié par la Société d'Histoire de Huningue) nous trouvons comme venant de Blotzheim: Hans, Jacob, Claus et Heini MÜLLER.

L'implantation de cette famille remonte au delà de la guerre de Trente Ans.

En effet, en 1623, Jean-Georges MÜLLER de Blotzheim achète un jardin aux nobles Jean Ulrich et Guillaume DE REINACH-STEINBRUNN (inventaire des archives de la famille DE REINACH).

Après avoir fait un tour d'horizon des anciennes implantationsdu nom en Haute Alsace, et après s'être attardé un peu sur les MULLER du secteur de Blotzheim, nous poursuivons aujourd'hui le périple sundgauvien à la recherche des anciennes familles MULLER.

 

Les Muller à Landser et environs

Le registre de 1534 indiquant les fondations de messesanniversaires du doyenné de Sierentz, déjà cité, nous apprendque Landser était le siège d'une famille MULLER.

On y découvre ainsi Henni MÜLLER et son épouse Anna, tout comme Annen MÜLLER et son époux Hans JEGER.

Ce bourg de Landser donnera naissance, en 1740, à Jean-Henri MULLER futur curé de Biltzheim.

Ne voulant pas prêter le serment révolutionnaire, il fera partie des nombreux prêtres émigrés pendant la Terreur.

Son oncle, François-Henri MULLER, avait étéchapelain à Rouffach.

A Steinbrunn-le-Bas vivait au début du XVIè siècle la famille de Wernlin MÜLLER dont l'épouse se prénommait Elsa.

Leur fils Hans était appelé "Hans der Jung", sans doute pourle différencier d'un autre Hans MULLER vivant à la même époque et au même lieu.

Le volume des fondations dont il est question plus haut comporte aussi une mention, non datée (probablementfin XVIè), concernant la famille de Morand MÜLLER et Margreth son épouse.

Cette mention est intéressante car elle nous indique que la fondation de messe se fait tant pour le couple et leurs enfants (Hansen, Andres, Calixt, Niclaus,Petter et Elsin) que pour le frère du fondateur, Bernhard MÜLLER et son épouse ELSIN.

Enfin, en 1573, Christen MÜLLER,toujours de Steinbrunn, est mentionné dans les registres decens conservés aux Archives de la ville de Mulhouse.

Les MULLER sont de même présents au XVIè siècle à Kappelen, Rantzwiller, et au siècle suivant à Magstatt-le-Haut, Niffer, Hésingue et Michelbach-le-Bas où Adam MULLER, maire du village, possédait ses propres armoiries.

Mulhouse et sa couronne

Le boulanger Caspar MULLER est cité dès 1505 à Mulhouse, et,vingt ans plus tard, nous connaissons Hans et Martin MÜLLER.

En 1516 Alexandre MÜLLER habite Eschentzwiller, et en 1523 Jörg (Georges) MÜLLER est installé à Zimmersheim.

Le laboureur Claude MÜLLER, né vers 1626, nous est connu grâce au dénombrement de 1659.

A Riedisheim les MüLLER sont présents dès 1505 (LORENTZ).

Au XVIIè siècle une autre branche MÜLLER s'implante en ce lieu, venant de Guebwiller.

Dornach, dont les anciens registres ont fait l'objet d'un inventaire, abritait la famille de Jacques MÜLLER exerçant la profession de fossoyeur en 1621.

Il eut sans doute fort dans les années qui suivirent (guerre de Trente Ans).

A Rixheim les travaux d'André KIENER permettent de voir l'importante de l'implantation des MÜLLER (près d'une vingtaine de mariages où l'époux est un MÜLLER avant la Révolution).

Les porteurs de ce nom sont d'ailleurs trèsanciens puisque, dès 1594, Jacques MÜLLER le boulanger habite le village.

Le long de l'Ill

A Illfurth, grâce au travail de dépouillement des mariages réalisé par M. et Mme POMMIER, nous apprenons que les MÜLLER sont déjà implantés en 1599 (mariage de Laurent avec une KNECHT de Heidwiller).

Mais la monographie réalisée sur l'histoire du village mentionne dès 1561 la présence de six familles MÜLLER.

A Illfurth, comme dans toute la Haute Alsace, le repeuplement de l'après-guerre des Suédois se fit en grande partie grâce à l'immigration suisse.

En 1654 Urs MULLER de Balstahl (canton de Soleure) épousait à Illfurth une compatriote du canton de Lucerne.

Walheim et Tagolsheim abritaient plusieurs familles MULLER comme celle de Paul qui avait épousé en 1694 la fille du maire HARNIST de Walheim.

L'état nominatif des corvéables de l'année 1698 ne comporte pas moins de 15 familles MÜLLER vivant dans la seigneurie d'Altkirch, dont celle de Marc à Altkirch même.

Ce dernier sera inhumé dans le cimetière St Morand en 1702, cimetière qui recevra 25 ans plus tard le corps du tailleur d'habit Joseph MÜLLER, immigré suisse.

D'Aspach, Jean MÜLLER, veuf, ira en 1777 à Feldkirch épouser une veuve de Bollwiller.

A Heimersdorf on retrouve plusieurs familles MULLER dont l'abbé BEHRA a dressé les arbres généalogiques en 1908.

De Hirsingue sera natif le curé Jean Jacques MULLER, chargéd'âmes de la paroisse de Mittelbergheim au début du XVIIIè siècle (Louis KAMMERER, Répertoire du Clergé d'Alsace).

Hirsingue fut le théâtre d'un épisode tragique de la Révolution.

Peter MULLER, garde-forestier, poussé par l'ardeur vindicative des paysans, aida à l'attaque et au sac du château de Hirsingue en juillet 1789.

Mal lui en pris, recherché, il se réfugia chez sa soeur au moulin de Heimersdorf où il fut pris par les soldats.

Condamné à mort il fut de suite exécuté (voir à ce sujet le récit de FUESS, dans son ouvrage "Die Pfarrgemeinden..." paru en 1879, ouvrage introuvable que Jean-Marie LIDIN à eu l'heureuse idée de traduire en 1990).

Dans le vallon latéral du Thalbach, le curé BEHRA, toujours lui, avait réalisé la généalogie des familles MULLER qui y vivaient.

En complément mentionnons le contrat de mariage, passé en 1677, entre Hans MÜLLER immigré suisse de Lauffen, et Eva WETTER de Hausgauen.

 

A l'ouest d'Altkirch

Ammertzwiller possédait sa famille MÜLLER, venant de Traubach. Burnhaupt aussi abritait des MULLER dont un rameau se fixera à Hagenbach.

Le cimetière de ce village conservait l'ancienne pierre tombale de la fille d'Antoine MULLER, décédée en 1812 âgée de seulement 16 ans.

Le dénombre de 1659 fait apparaître des MULLER non seulement à Burnhaupt et Traubach, mais aussi à Berrwiller, Dannemarie et Retzwiller.

La vallée de la Largue

Altenach, qui a bénéficié d'un des premiers relevésinformatiques d'actes anciens, a vu le baptême de 20 enfants MULLER entre 1649 et 1745.

Une des souches venait de la localité voisine de Friesen, où Jean MULLER possédait, en 1698, son attelage de charrue composé d'un cheval et deux boeufs.

Les autres localités de la vallée renfermaient aussi, dès le XVIIè siècles, des familles MULLER (Jean à St Ulrich, Martin à Strueth, Léonard à Bettendorf, Alphonse à Henflingen, etc..).

Les verriers Muller

Venant du secteur des vallées boisées et abruptes du versant Nord du Weissenstein au canton de Soleure, de nombreux verriers suisses sont à l'origine des verreries alsaciennes.

Les MULLER ont joué un rôle important dans la création des verreries situées sur le pourtour du Glaserberg près Winkel.

Urs MULLER, dont le nom avait été latinisé en MOLITOR, épousait dès 1666 à Ligsdorf une RINGLER (travaux de M. Emile RUETSCH).

Les MULLER de Ligsdorf donneront d'ailleurs deux prêtres à l'Eglise: Maurice, né en 1745 à Ligsdorf, curé de Rimbach-Zell, et Nicolas.

Ce dernier, natif de la Suisse, sera le premier curé de la paroisse de Bendorf-Ligsdorf après la guerre.

Il n'est probablement pas étranger à l'implantation des verriers MULLER en cette contrée.

Il portait, comme armoirie, "d'argent à un calice de gueules, accosté de deuxlettres N et M de sable".

A Lucelle Georges MULLER habitant aux verreries, est mentionné dans les registres paroissiaux en 1693 (travaux de Michel SCHMITT).

Ces verriers MULLER sont aussi à l'origine de l'essor de la verrerie de Wildenstein au fond de la vallée de la Thur (voir notice sur la famille MULLER de la vallée de Thann parue dans L'Alsace du 18 mai 1990, édition de Thann).

Le secteur de Leymen

Des MULLER ont habités LEYMEN depuis fort longtemps.

En 1777, Joseph MÜLLER y était bourgeois et maître charpentier. Il avait épousé une BERTHELE de Lienbenswiller.

A Liebenswiller vivaient en 1675 Jean MULLER le prévôt de lalocalité, et son épouse Marie DOPPLER. Leur petit garçon souffrant d'une grave hernie, ils invocaquèrent l'aide de Notre Dame de Mariastein. Leur supplique fut entendue et le petit garçon fut miraculeusement guéri.

André GANTER